Alexandre Cohen : les années anarchistes (2) (09/09/2009)
ALEXANDRE COHEN
LES ANNEES ANARCHISTES (2)
Les débuts dans l'activisme
Alexandre Cohen n’a pas la patience d’attendre l’âge de la majorité (23 ans), comme a pu le lui enjoindre à un moment son père, pour rejoindre l’équipe des collaborateurs de Recht voor Allen (Le Droit pour Tous), journal le plus en vue du mouvement ouvrier des Pays-Bas au XIXe siècle et qui paraît à cette époque à la cadence de trois numéros par semaine. Ferdinand Domela Nieuwenhuis l’a créé en 1879 ; bien vite, les positions radicales et bourgeoises défendues dans ces colonnes firent place aux idées socialistes. Sous la houlette de son fondateur, qui en était en même temps l’inspirateur, l’organisateur et plus ou moins le financier, le journal devint l’organe du S.D.B. (Sociaal-Democratische Bond = Union Sociale Démocrate). Quand Cohen arrive à La Haye pour partager cette vie d’équipe, le journal a un tirage moyen de 30000 à 60000 exemplaires. (15) F. Domela Nieuwenhuis, qui s’est fait une spécialité de pourfendre les 5 « K » (16), vient tout juste de sortir de prison où il a purgé une partie de sa condamnation pour « crime de lèse-majesté » (majesteitsschennis, du latin crimen laesae majestatis) quand Alexandre Cohen doit à son tour répondre du même chef d’accusation.
Par ce délit, il ne faut pas entendre bien sûr le crime de lèse-majesté tel qu’il fut introduit aux Pays-Bas en 1811 par le Code Pénal Napoléon bilingue dans son article 86 : « l'attentat ou le complot contre la vie ou contre la personne de l’Empereur, est crime de lèse-majesté » (misdaad van gekwetste Majesteit). Il s’agit simplement d’une atteinte à la majesté du souverain définie par l’article 1er de la loi du 1er juin 1830, loi qui comblait un vide juridique à une époque où le premier roi des Pays-Bas éprouvait des difficultés à asseoir sa souveraineté : « Quiconque aura avec malveillance et publiquement, et de quelque façon ou moyen, porté atteinte à la dignité ou à l’autorité du Roi ou aux droits de la maison royale, ou qui aura de la même manière diffamé, outragé ou insulté la personne du Roi, sera puni d’une peine d’emprisonnement de deux à cinq ans. »
réédition du premier volume des mémoires d'A. Cohen, Van Oorschot, 1976
C’est en vertu de ce texte qu’avait été condamné F. Domela Nieuwenhuis. Le 24 avril 1886, un article non signé intitulé De koning komt ! (Le roi arrive !) avait paru dans Recht voor Allen. Il contenait une critique de Guillaume III décrit en particulier comme « impropre à boulonner proprement ». Des poursuites avaient été engagées contre le rédacteur en chef qui avoua d’ailleurs être l'auteur de l’article incriminé. Il s’était défendu bec et oncle, soutenu par de nombreux camarades se disant prêts à aller en prison à sa place. Le publiciste F. van der Goes, un des fondateurs de la revue littéraire De Nieuwe Gids en même temps que l’un des premiers marxistes néerlandais – il avait à cette époque encore de l’estime pour F. Domela Nieuwenhuis – avait publié également à cette occasion une brochure demeurée célèbre et portant le titre de Majeisteits-schennis : il ne critiquait pas tant les textes de loi que la classe dirigeante, rejoignant en cela l’inculpé lui-même. F. Domela Nieuwenhuis avait porté son affaire jusque devant la Cour de cassation néerlandaise. En vain ! Le 10 janvier, la peine à un an d’emprisonnement et l’amende de 50 florins avaient été entérinées par la juridiction. Le 19 janvier 1887, il était conduit en prison. Son séjour à la « Bastille » d’Utrecht le diminua physiquement. Un premier recours en grâce fut rejeté par le roi mais la remise en liberté fut accordée le 31 août 1887, jour anniversaire de la princesse Wilhelmine et, depuis 1885, date de la fête nationale.
L’entrée en vigueur du nouveau Code Pénal le 1er septembre 1887 « permit » à Alexandre Cohen d’être le premier à se frotter à l'article 111 toiletté : « L’offense faite de propos délibéré au Roi ou à la Reine est punie d’un emprisonnement de cinq ans au plus ou d’une amende de 300 florins au plus. » Pour l’inculpé Cohen, le seul avantage que le nouveau texte présentait par rapport à l’ancien était qu’il n'y avait plus de minimum fixé à la peine d’emprisonnement. Seule la « clémence » des juges avait dispensé F. Domela Nieuwenhuis d’écoper des deux années minimum requises par le ministère public. La jurisprudence allait-elle faire peau neuve pour Cohen ?
Le correcteur de R.v.A., J.A. Cohen, comparaissait devant le tribunal de La Haye pour “crime de lèse majesté”. Alors même que Guillaume III arrivait à La Haye, Cohen a crié, sur le chemin menant à la gare, et selon sa propre déclaration devant le tribunal : “Vive Domela Nieuwenhuis ! Vive le Socialisme ! À bas le Gorille !” On l’a accusé d’avoir en réalité crié : “À bas le Gorille couronné!” Une année de prison a été requise par le ministère public. » (17) Cohen n’est donc pas poursuivi pour la violence de ses premiers écrits mais simplement parce qu’il n'a pas appris à tenir sa langue : insulter le Roi sur la place publique et aux oreilles mêmes du souverain ne peut être toléré. C’est qu’à ce sujet, la frontière entre l’écrit et la parole n’est guère prononcée ; il n’en va pas d’ailleurs autrement en France à la même époque, par exemple pour ce qui touche aux bonnes mœurs : « Assurer le maintien de l’ordre et la salubrité publique ne consiste pas seulement à s’attaquer à l’affiche “lubrique” et “sanglante”, ou au “nu provocateur” qui s’aventure dans le domaine public par l’entremise de la gravure ou de la carte postale illustrée. Il faut également réprimer les sons de la rue, qui redoublent les effets pernicieux de l’écrit. La chanson obscène est un “poison intellectuel qui produit un abrutissement et une abolition de tout sens moral”. Déjà la loi du 28 juillet 1881 prévoyait la pénalisation de l’outrage aux bonnes mœurs par la parole ou cris proférés dans les lieux de réunion publique. (18)
Si l'année 1888 marque les débuts de Cohen comme collaborateur permanent et officiel de Recht voor Allen (19), ses nouveaux démêlés avec les autorités ont le mérite de favoriser le placement de sa prose dans le journal dès l’automne 1887. Le 14 novembre – trois jours avant le prononcé du jugement de première instance – en première et deuxième page, l’organe du S.D.B. donne à lire le plaidoyer tenu par Cohen devant la juridiction. L’accusé estime la poursuite ridicule d’autant plus qu’elle avantage la diffusion du libelle de Roorda van Eysinga, Het Leven van Koning Gorilla (La Vie du Roi Gorille) (20) qui lui avait inspiré son fâcheux jeu de mots ; à ses yeux, le retentissement de l’affaire occasionné par la décision du Ministère public de poursuivre porte plus préjudice à la personne du roi que le délit qui lui est reproché. Après coup, Alexandre Cohen se dira surpris d’avoir été autorisé à dire devant les juges tout ce qu’il estimait bon de dire et qui était de cet acabit :
A. Cohen en 1899, photo J.J. Aarts
... Et, Messieurs, même au cas où (...) j’aurais effectivement crié “Gorille couronné”, je n’en serais pas pour autant passible d’une peine. Car qui aurait l’audace de supposer que S.M. le Roi des Pays-Bas fût visée par ce terme de Gorille ? Ne serait-ce pas plutôt le Ministère public qui devrait être déféré devant votre vénérable Collège pour avoir prétendu qu’une offense était commise à l’encontre de S.M. Guillaume III du fait de l’emploi du mot “Gorille” ? N’est-ce pas cette supposition qui constitue à elle seule le “crime de lèse-majesté” ? Mais le Ministère public n’essaye pas même de faire des semblants de tentatives pour amener la preuve qui justifierait en droit cette accusation ! Il est saugrenu de m’accuser de “crime de lèse-majesté” alors que mon exclamation ne renfermait pas la moindre intention offensante. (...) Je serais tout de même curieux de savoir quelle ressemblance il existe entre le respecté souverain de notre État protégé des Dieux et un Gorille. Très chers Messieurs, mes connaissances en zoologie ne sont certainement pas aussi étendues que celles du Ministère public, mais il me semble me souvenir que la race des singes se distingue substantiellement du genus homo en ce que les représentants de la première marchent à quatre pattes. Pour ma part, il ne m’a jamais été donné de voir Guillaume III dans cette posture... mais peut-être le Ministère public a-t-il pour sa part... ?
Et Cohen de conclure : Je peux concevoir que quelqu’un soit condamné pour un fait qu’il a commis ou pour une expression qu’il a utilisée et qui serait contraire à la loi ; mais ce que je ne peux comprendre, c’est qu’on condamne quelqu’un, pour une chose qu’il a pu vouloir penser, en retenant contre lui qu’il l'a effectivement pensée. Dès lors, on ne rend plus le droit, on fait du terrorisme ! (21)
Pour sa défense, Cohen aurait également pu emprunter les propres mots d’un des ministres de Guillaume III qui déplorait dans la confidence de sa correspondance qu’ « il est possible aux Pays-Bas de dire tout le mal que l’on veut du Christ, de l’Esprit Saint et même du Bon Dieu sans subir le moindre reproche tandis que l’opinion publique fait plus de cas de la Maison d’Orange. » (22)
Finalement, le président du tribunal, 00;">M. van Heusde, renvoie le prononcé du jugement à la semaine suivante mais au moment où les magistrats se lèvent pour quitter la salle, Alexandre Cohen s’interpose et se rend coupable d’une nouvelle impertinence : « Dis-moi plutôt tout de suite combien je vais prendre ! Comme ça, je n’aurai pas besoin de revenir dans huit jours. Je ne suis pas bête au point de croire que tu vas te donner la peine de délibérer avec tes acolytes ! Vous autres, vous ne faites que condamner comme on vous l’ordonne. Je suis sûr que Monsieur le Président a déjà dans sa poche la condamnation prescrite par le Ministre de la justice. » (23)
Dix ans plus tard, M. van Heusde se souviendra encore de ce « gaillard effronté » au point de ne pas souhaiter se retrouver nez à nez avec lui. C’est que pour Cohen, « Les juges avaient eu jusqu’alors la partie beaucoup trop facile avec leurs clients peureux et dociles, à qui du Thémis en veux-tu en voilà leur en imposait et leur foutait la frousse, et à qui ils donnaient habituellement du “tu” et du “toi”. Grossière incorrection à laquelle je mis fin pour ma part séance tenante en tutoyant moi-même ces messieurs. » (24)
Condamné à six mois d’emprisonnement, le fougueux révolutionnaire fait appel ; sa défense est cette fois assurée par un professionnel du barreau. Cet avocat ne passe inaperçu ni dans l’histoire judiciaire ni dans l’histoire littéraire : il s'agit de W.A. Paap (1856-1923), grande figure du groupe dirigeant la revue De Nieuwe Gids, auteur du savoureux roman Vincent Haman (1898) dans lequel il ridiculise ses anciens camarades du mouvement littéraire novateur des années 1880 (les tachtigers), en même temps que juriste attiré à un moment par les théories les plus radicales au point d’avoir été qualifié par certains d’ « avocat des socialistes ». Dans ses Vervlogen Jaren (Années Evanouies), le prosateur et critique Frans Erens (1857-1935), grand connaisseur des lettres françaises, revient sur cette période de la vie de W.A. Paap et évoque les visites que de futurs grands noms du socialisme néerlandais faisaient au domicile de ce dernier. (25) Ses idées progressistes ont pu par exemple le conduire à écrire que « l’offense - exercée aussi bien à l’encontre d’une autorité que d’une personne privée – ne doit pas être punissable. » (26)
Malgré l’intervention de cette personnalité à la compétence de laquelle Cohen ajoute sa verve, la situation du prévenu ne s’améliora pas. W.A. Paap semblait d’ailleurs plus enclin à ramasser de l’argent qu’à soutenir les idéalistes dans leur quête de justice et d’absolu. (27) Cupidité qui faisait encore rager Cohen un demi-siècle plus tard alors qu’il rédigeait ses mémoires : « Jamais un avocat parisien, de quelque bord qu’il fût, ne réclama un centime d’honoraire à un anarchiste dont il assurait la défense. C’est un trait typiquement français ! En Hollande, le socialiste Maître Paap, mon défenseur dans un procès politique, me réclama soixante florins alors que je n’en gagnais que dix par semaine comme correcteur au journal Recht voor Allen. Des mois durant, je dus me saigner aux quatre veines pour rembourser ce montant qu’il m’avait fallu emprunter. » (28)
Cohen laisse l’auteur de Vincent Haman retourner à son étude et à ses perspectives électorales ; tant que le Hoge Raad (Cour de Cassation) ne s’est pas prononcé sur l’arrêt de la Cour d’appel de La Haye du 7 janvier 1888, il demeure libre d’aller et venir. Sans doute ne se fait-il guère d’illusion. Ses juges n’ont pas raisonné comme le feront ceux du tribunal d’Amsterdam le 5 octobre 1888 : « Les termes “vive les social-démocrates, vive Domela Nieuwenhuis, à bas le Roi des Pays-Bas, à bas le ministère, ils ne pensent qu’à vous faire payer des impôts”, bien que proférés en public par une personne ivre dans l’intention d'offenser le Roi, ne peuvent être estimés contraires à la loi dans la mesure où, dans la bouche de l’intéressé et dans le contexte dans lequel ils ont été proférés, ils relèvent plus d’une conception politique (de nature républicaine) que d’une volonté d’offenser le Roi. » Les juges de Groningue qui avaient fait preuve la même année d’une similaire « compréhension » à propos des expressions « Vive Domela Nieuwenhuis, à bas le Roi » et « Vive le socialisme, à bas Guillaume III, oui à bas le Roi nom de Dieu ! » avaient vu leurs décisions cassées en appel par la Cour de Leeuwarden. Par contre, ces mêmes juges de Groningue avaient trouvé offensant ce refrain : « J’ai fait ress’meler mes groles, pour rosser le Roi à mort ».
De toute façon, Alexandre Cohen n’eut ni le temps ni l’occasion d’apprécier ces tergiversations juridiques. Les choses se précipitèrent en effet, au point qu’il fut dans l’impossibilité matérielle d’accuser réception de la décision du Hoge Raad.
Le 23 mars 1888, un article de sa main signé Souvarine (29) et occupant les deux premières pages de Recht voor Allen soulève la colère des tenants du droit. Le magistrat instructeur convoque F. Domela Nieuwenhuis et lui demande de lui livrer au plus vite le nom de l’auteur de cette prose intitulée Ontboezeming (Confidence). Le leader socialiste comprend qu’une poursuite et une arrestation suivraient toute dénonciation de sa part. Alexandre Cohen courrait alors le risque de voir la peine de 6 mois d’emprisonnement à laquelle il ne peut plus échapper être multipliée par quatre ou cinq. Voici quelques-unes des idées et quelques-uns des jurons qui ont froissé les garants de l’ordre :
Mais nous ne l’oublions pas et nous ne l’oublierons pas, toute cette misère et tout ce malheur causés délibérément chaque jour par les classes possédantes qui vivent dans le luxe sur le dos du peuple saigné à blanc. Des situations comme celle que je viens de décrire [il a évoqué le cas d’une femme sans ressources qui est à la rue avec son enfant] doivent cesser et cesseront d’être, le changement nécessaire coûterait-il des flots de sang. Le sang est précieux. Mais il ne sera pas question de souhaiter le préserver de trop couler ni même de s’abstenir totalement de le verser, une fois venu le jour de la vengeance, quand on aura employé tous les moyens pour éveiller la haine et l’amertume des opprimés. Il est ridicule, pour ne pas employer d’autres termes, d’exiger douceur et bienveillance de ceux que l’on a toujours considérés comme des ennemis et même comme des bêtes et traités comme tels. Attendrait-on d’un tigre, qu’on aurait tourmenté des siècles durant, qu’il fasse montre de pitié, lorsque, las d’être harcelé, il viendrait à se précipiter hors de sa cage afin de saisir sa proie ? (...) Répondre au mal par le bien est très beau en théorie mais n’a aucune valeur en pratique. Si la révolution éclate – et elle éclatera – on n’atteindra jamais, même en agissant de la manière la plus équitable, non, jamais, le nombre de victimes que la bourgeoisie a déjà faites parmi l’innocente et souffrante classe ouvrière. Jamais la souffrance, la peine et la misère endurées par le peuple ne pourront être réparées. (30)
gravure de Georges Rohner dans In Opstand
L'écriture aussi bien que la parole, la pensée aussi bien que le geste attirent sur ce Hollandais pas comme les autres le spectre du Code Pénal. Sur l’avis de F. Domela Nieuwenhuis – dont il ne partage déjà plus les points de vue mais avec qui il restera lié jusqu'à la mort de ce dernier en 1919 (31) – Cohen déguerpit et passe la frontière. Les socialistes gantois qui gravitent autour de la rédaction du quotidien Vooruit (En Avant) l’accueillent à bras ouverts. Il n’a malheureusement pas le temps de s’en faire une famille: « ... j'étais à peine depuis deux semaines à Gand quand je fus mandé chez le commissaire principal ; celui-ci m’informa que, attendu que j’avais insulté l’roi d’Hollande, eh bien qu’une fois j’avais dix jours à compter de c’tantôt pour déguerpir du pays des Belges, compris une fois ? » (32) Le gouvernement néerlandais avait demandé son extradition ; refus de la Belgique qui consent toutefois à le considérer comme persona non grata : « Pour ne pas faillir à la vieille habitude, on a de nouveau expulsé des socialistes de Belgique, à savoir Bernstein et Cohen ; Guesde, quant à lui, n’a pas été autorisé à pénétrer sur le territoire alors qu’il devait faire un discours à Liège. » (33) Avant même la période des attentats anarchistes, la Belgique surveillait de très près les ressortissants étrangers suspectés de faire de la propagande révolutionnaire, et ce plus encore lorsqu’ils frisent la pauvreté. (34) La Hollande aussi, plus par méfiance que par crainte fondée, recourrait au réseau diplomatique, pour se préserver de toute menace gauchiste. (35) Le septentrional Cohen opte alors pour le sud et la police belge lui fait l’honneur de l’accompagner jusqu’à la frontière, à Mouscron précisément. Le train le dirige vers Paris. La Ville Lumière lui ouvre ses bras le 12 mai 1888, au petit matin, sur les quais de la Gare du Nord – pas encore impatiente de lui ouvrir les portes de ses prisons.
(15) M. Schneider, J. Hemels, De Nederlandse krant 1618-1978, Het Wereldvenster, Baarn, 1979, p. 240.
(16) Les 5 initiales de Kapitaal (le capital), Kazerne (la caserne), Kerk (l’Église), Kroeg (le café), Koning (le Roi) ; voir : « Ferdinand Domela Nieuwenhuis. De Apostel der Arbeiders » (L’Apôtre des ouvriers), in J. & A. Romein, Erflaters van onze beschaving, Querido, Amsterdam, 1971, p. 795-816.
(17) B. Bymholt, op. cit., 1976, p. 491.
(18) A Stora-Lamarre, L’Enfer de la IIIe République. Censeurs et pornographes (1881-1914), préface de M. Perrot, Imago, Paris, 1990, p. 185.
(19) B. Bymholt, op. cit., 1976, p. 491.
(20) Voir Hop Hop Hop. Hangt de socialisten op! Een documentaire over het opkomende socialisme in de jaren tachtig, ontleend aan Recht voor Allen, samengesteld door Leonard de Vries en met een voorwoord van prof. dr. Fr. de Jong Edz, Polak & Van Gennep, Amsterdam, 1967.
(21) A. Cohen, op. cit., 1980, p. 71 et svtes.
(22) J.G. Kikkert, Koning Willem III, Het Spectrum, 1990.
(23) A. Cohen, op. cit, 1976, p. 132.
(24) Ibid., p. 134.
(25) F. Erens, Vervlogen Jaren, De Arbeiderspers, Amsterdam, 1989, p. 244.
(26) Cité par J. Meijer, Het levensverhaal van een vergetene: Willem Anthony Paap (1856-1923). Zeventig onder de tachtigers, Meulenhoff, Amsterdam, 1959, p. 140.
(27) Ibid., p. 142.
(28) A. Cohen, Van Anarchist tot Monarchist, dl I, Van Oorschot, Amsterdam, 1961, p. 69.
(29) L’un des nombreux pseudonymes de Cohen, celui-ci emprunté au héros du roman de Zola, Germinal.
(30) A. Cohen, op. cit., 1980, p. 77-85.
(31) Voir sur les liens qui unissaient les deux hommes : R. Spoor, « De bohémien en de burger: Alexandre Cohen en Ferdinand Domela Nieuwenhuis (1887-1919) », Het oog in 't zeil, IX, 1991, 1, p. 54-60.
(32) A. Cohen, op. cit., 1976, p. 140.
(33) B. Bymholt, op. cit, p. 527. Voir la plus ancienne lettre conservée de Cohen, adressée le 2 mai 1888 à M. l’administrateur de la Sûreté Publique.
(34) A. Stora-Lamarre, op. cit., p. 164.
(35) J. Charité, De Sociaal-Democratische Bond als orde- en gezagsprobleem voor de overheid (1880-1888), Leiden, 1972, p. 42-43.
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