Intermède Alphons Diepenbrock (1) (02/12/2009)

 

Alphons Diepenbrock

L'Invitation au voyage

( 1913)

 

Aafje Heynis, alto
Felix de Nobel, piano

 

L'invitation au voyage

 

Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

 

Alphons Diepenbrock (1862-1921), l’un des plus grands compositeurs néerlandais. Ce francophile catholique autodidacte a laissé un nombre important d’essais sur la musique et l’art réunis en un volume en 1950. Il tenta avec le peintre Der Kinderen de créer un foyer culturel catholique à Bois-le-Duc.

 

 

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