De la mort prochaine (19/08/2010)

 

 

Un poème de Hans Andreus

(1926-1977)

 

 

Ne me restera que le souvenir de ma mort.

François Debluë, « Proses de la mort prochaine »

 

 

 

 

VOOR EEN DAG VAN MORGEN

 

 

 

Wanneer ik morgen doodga,

vertel dan aan de bomen

hoeveel ik van je hield.

Vertel het aan de wind,

die in de bomen klimt

of uit de takken valt,

hoeveel ik van je hield.

Vertel het aan een kind,

dat jong genoeg is om het te begrijpen.

Vertel het aan een dier,

misschien alleen door het aan te kijken.

Vertel het aan de huizen van steen,

vertel het aan de stad,

hoe lief ik je had.

 

 

Maar zeg het aan geen mens.

Ze zouden je niet geloven.

Ze zouden niet willen geloven dat

alleen maar een man alleen maar een vrouw,

dat een mens een mens zo liefhad

als ik jou.

 

 

 

 

CouvHansAndreus.jpg

J'entends la lumière, une anthologie, 1994

 

 

POUR UN JOUR DE DEMAIN

 

 

À ma mort demain,

va-t'en dire aux arbres

combien je t'ai aimée.

Va le dire au vent

qui grimpe aux arbres

et tombe des branches,

combien je t'ai aimée.

Va le dire à un enfant,

encore en âge de le comprendre.

Va le dire à un animal,

peut-être d'un simple regard.

Va le dire aux murs des maisons,

va-t'en le dire à la ville,

combien je t'ai aimée.

 

 

Mais n'en souffle rien aux hommes.

Ils ne te croiraient pas.

Ils ne voudraient pas croire combien

rien qu'un homme rien qu'une femme,

combien un être un autre aima

comme moi toi.

 

(trad. D. Cunin)

 

 

Hans Andreus, biographie, De Bezige Bij, 1995

CouvBioHansAndreus.jpgPoète, auteur (à succès) de livres pour les enfants et d’œuvres en prose d’inspiration autobiographique, Hans Andreus a été souvent rapproché des Vijftigers (poètes expérimentaux des années 1950 liés au mouvement CoBrA), même s’il s’est en réalité montré très éclectique et a connu un parcours bien différent de celui de son ami de jeunesse Lucebert. À 17 ans, Andreus s’est engagé pour aller combattre sur le front de l’Est. Alors qu’il vivait à Paris au début des années cinquante, il est tombé amoureux d’une Française, Odile Liénard, avec qui il vivra en Italie, une liaison tumultueuse qui constitue la trame du roman Denise (1962). Rentré en Hollande, Andreus traversera de graves crises, mais sa nature dépressive aura pour pendant une exubérance sensuelle dont regorgent certains de ses recueils. Son biographe, Jan van der Vegt, a révélé de nombreuses facettes cachées de cet homme qui fait sans doute partie des poètes les plus lus (et les plus chantés) aux Pays-Bas.

 

 

Hans Andreus : un entretien en néerlandais

(samenstelling Dolf Verspoor) (NB, 1975)


 

 

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