Poème à l’Ambassade (01/05/2021)
« réunion de la journée »
À l’occasion du Jour du Roi, fête nationale des Pays-Bas célébrée le 27 avril, jour de l’anniversaire de Willem Alexander, la « Poète nationale », Lieke Marsman, a composé un poème à la demande de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas à Paris. L’écrivain Adriaan van Dis en a lu la traduction française. Le passage musical est un très court extrait du Canto ostinato (1973-1976), œuvre culte en Hollande que l’on doit à Simeon ten Holt (1923-2012), revisitée par Kees Wieringa (avec voix).
Canto ostinato, Kees Wieringa & Gerard Bouwhuis (piano),
Lotte Bovi (chant)
vergadering van de dag
over 200 jaar zal een archivaris
de balans opmaken van een dwalende tijd
al wat geweest is, is in steen gebeiteld
óók en vooral het op schrift gestelde
in het park is het een komen
en gaan van hondjes, leest hij
op de stoffige tabletten en gebarsten tablets
passanten zwerven in bakerdoeken
van tussenruimte tot ze rustig genoeg zijn
voor een laatste vergadering van de dag
kleine cécile van de buren is met wierook in de weer
op straat hangen exotische zwemen
geuren kleven wie bruut werd afgesneden
weer vast aan het geheel van de mensheid
als bij een knutselwerkje dat een armpje verloor
iemand heeft er iets onder geschreven:
we mogen nooit de kans op een wonder vergeten
het wonder is eindelijk ontwaken
uit een droom die je maandenlang vasthield
ontwaken en weten: het wonder
is altijd de kans op een wonder
réunion de la journée
dans deux cents ans, un archiviste
dressera le bilan d’une époque en errance
tout ce qui a été est ciselé dans la pierre
y compris et surtout le consigné par écrit
dans le parc on assiste à un va-
et-vient de petits chiens, lit-il
sur les tablettes, tant les poussiéreuses que les fissurées
par intervalle vadrouillent des passants vêtus
d’un nid d’ange jusqu’à recouvrer le calme propice
à une dernière réunion de la journée
petite cécile des voisins brandit et brandille l’encens
dans la rue flottent des traînées exotiques
ceux brutalement coupés, des parfums les recollent
à l’ensemble de l’humanité comme dans le cas
d’une figurine d’argile au bras cassé
au bas, quelqu’un a écrit ces mots :
n’oublions jamais la possibilité d’un miracle
le miracle s’est enfin réveillé
d’un rêve qui vous a tenu des mois durant
réveillé en sachant : à chaque fois
le miracle est possibilité d’un miracle
traduit du néerlandais par Daniel Cunin
19:15 | Lien permanent | Tags : lieke marsman, adriaan van dis, ambassade des pays-bas, simeon ten holt, poésie, traduction, musique, mondriaan string quartet, gerard bouwhuis, lotte bovi | Facebook | Imprimer |