- Auteur : collectif
- Éditeur : Nathalie Riera
- Année : mars 2016
- traduction de poèmes de Gerry van der Linden et de Peter Holvoet-Hanssen
EDITO de N. Riera :
Cette quatrième édition des Carnets d’Eucharis s’ouvre sur une « Reconnaissance à Charles Racine » dont on a célèbré en 2015 les vingt ans de la disparition. Il y a en poésie des rencontres déterminantes, la poésie de Charles Racine est de celle qui vous saisit particulièrement. Les éditions Grèges auront participé à ma fructueuse lecture des poèmes du recueil Le sujet est la clairière de son corps que j’ai retrouvé dans une nouvelle édition, Légende posthume, paru en 2013. La couverture de cette édition 2016 est aussi un clin d’œil au recueil Le sujet est la clairière de son corps : cet alignement d’arbres, cette présence verticale de ce qui nous donne à respirer : les arbres et les arts.
Ce carnet aura la générosité de ses 248 pages et la richesse de « Portraits de poètes » et de textes inédits. Ce premier volume des « portraits de poètes » compte 18 figures en poésie et littérature, de l’Italie de la Renaissance, avec Gaspara Stampa (A. Paoli) aux écrivains du XXème siècle : la poète portugaise Sophia de Mello Breyner Andresen (M. Konorski), la poète et nouvelliste autrichienne Ingeborg Bachmann (M-C. Masset), l’écrivaine, journaliste et traductrice tchèque Milena Jesenská (L. Margantin), le nouvelliste, romancier et essayiste britannique D. H. Lawrence (A. Dufraisse), la poète, essayiste et traductrice italienne Margherita Guidacci (A. Paoli), la poète et écrivaine allemande Hilde Domin (M. Gondicas), le poète, écrivain et peintre américain E. E. Cummings (J. Estager), puis l’écrivain et poète suisse de langue allemande Robert Walser (J. Laurans).
Parmi ces portraits, des parcours d’écriture de femmes vivantes, mais trop vite disparues, comme Hélène Mohone (C. Chambard), Danielle Collobert (B. Machet), Alix Cléo-Roubaud (I. Baladine Howald), ainsi que l’actrice et écrivaine allemande Margarete Steffin (B. Gyr). Un bel hommage rendu aussi au poète suisse, récemment disparu, Virgilio Masciadri (E. M. Berg)… Jusqu’à nos contemporains, avec Jean-Luc Sarré (T. Hordé), Pierre Le Pillouër (P. Dao), Lorand Gaspar (S. Péglion), Erri de Luca (C. Zittoun).
La rubrique des « Traductions » offre une large place à des écritures singulières. Sur plus de 60 pages de textes inédits en bilingue, à découvrir Peter Holvoet-Hanssen né à Anvers en 1960 et la poète hollandaise Gerry Van Linden née en 1952 à Eindhoven (sous la traduction de Daniel Cunin), Lorenzo Calogero, considéré comme l'un des rares purs poètes du XXème siècle italien (sous la traduction de Jean-Charles Vegliante), Jane Hirshfield, poète contemporaine américaine (sous les traductions de Delia Morris & Geneviève Liautard), Rosalind Branckenbury, écrivaine et poète anglo-américaine (sous la traduction de G. Liautard), Virgilio Masciadri (avec des poèmes sélectionnés et traduits de l’allemand par Jacques Tornay). Un tour aussi du côté de l’Équateur avec Pedro Rosa Balda traduit par Rémy Durand.
Avec Claude Chambard questionné par Tristan Hordé : lire et écrire sont indissociables. Plus de sept pages d’un entretien ouvert et passionnant. Avec Maya Deren, j’ai choisi d’esquisser le profil d’une dissidente du 7ème art : place non plus à un art de masse mais à un art savant ! Avec le cinéaste new yorkais Pip Chodorov, interrogé par Richard Skryzak, nous entrons dans les coulisses d’un cinéma expérimental.
« Le poème donne naissance à ses lecteurs »
(Charles Racine).
http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/archive/2015/12/22/les-carnets-d-eucharis-5734710.html