Israël, peau de chagrin
LE DERNIER ROMAN DE LEON DE WINTER
Depuis 1996, les éditions du Seuil ont publié 5 romans de Leon de Winter (Bois-le-Duc, 1954). Si l’activité de scénariste de l’auteur transparaissait sans doute trop dans ses derniers titres, on retrouve dans le plus récent, Het Recht op tergukeer (Le Droit au retour, 2008, traduction prévue en 2010) une réelle intensité et une écriture bien plus dense. À travers l’histoire d’un homme, fils unique d’un prix Nobel et père d’un petit garçon qui a disparu, le romancier évoque l’avenir d’Israël, État réduit plus ou moins au statut d’enceinte militaire autour de Tel-Aviv, alors que nombre de juifs orthodoxes se sont rangés du côté des Palestiniens et que les autres habitants ont choisi d’aller vivre dans d’autres pays.
Ce Bram Mannheim, juif à la dérive, n’est pas sans rappeler Felix, personnage central de La Faim de Hoffman. Mêlant enquête, enjeux stratégiques, histoire du Moyen-Orient, génétique, règles kabbalistiques, quête métaphysique et conspirations terroristes, le récit, sombre mais non dénué d’humour, nous transporte de l’époque présente à 2025 en posant des questions essentielles sur les idéaux et les illusions de deux ou trois générations d’Israéliens.
Œuvres de Leon de Winter en français (Le Seuil)
La Faim de Hoffman, trad. Philippe Noble avec la collaboration de Daniel Cunin, 1996 (Point Seuil, 2006).
Kaplan, trad. Danielle Losman, 1998.
Sionocco, trad. Philippe Noble, 2003 (Point Seuil, 2004).
Le Ciel d’Hollywood, trad. Isabelle Rosselin, 2004.
Malibu, trad. Isabelle Rosselin, 2006.
Le Droit au retour, à paraître.