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Le plus français des Hollandais

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Kees van Dongen nous parle

 

un entretien en français (1960)

 

Christian MEGRET est allé rencontrer VAN DONGEN (83 ans) dans son atelier. Celui-ci, palette à la main, s'interrompt pour parler de son plaisir de peindre. Devant un portrait de Brigitte Bardot, il parle de sa rencontre avec l'actrice. Puis il évoque son enfance en Hollande, sa famille modeste, ses débuts dans la peinture, la réaction de sa mère quand il a peint un cheval sur un drap (tableau) et son arrivée à Paris un jour de 14 juillet. Il raconte ses premières années à Paris : il dormait à la belle étoile dans les "fortifs" (fortifications à St Ouen), faisait des dessins d'enfants dans les squares, participait à des combats truqués dans les fêtes foraines puis il a vécu à Montmartre au Bateau Lavoir et rencontré Picasso. Fin des années 20, VAN DONGEN a des contrats (différents tableaux), on le classe dans "les fauves", il fait beaucoup de portraits de "mondains" (portraits de Madame Dubonnet, de Madame Meunier, d'un américain fortuné, d'Anatole France). Il a appris beaucoup de choses dans la première moitié de sa vie, la plus rude. Il ramène tout à la peinture, "c'est un vice". Il ne regrette qu'une chose dans sa vie, que ce ne fut pas assez difficile car il aime la lutte. (INA)

 

 

 

 

Un passage du livre de Van Dongen

La Vie de Rembrandt, Flamarion, 1927

 


rembrandt,peinture,littérature,van dongen,hollande,franceSi un boxeur américain laissait pousser ses cheveux, portait des moustaches et une barbiche, il ressemblerait à Rem- brandt. Un boxeur poids lourd est le meilleur homme pour interpréter physiquement Rembrandt au cinéma ou au théâtre, car Rembrandt a une tête d'artiste sur un corps d'athlète. On croise des gens dans la rue. On croit rencontrer Rembrandt ! Ce sont des peintres aussi, mais toujours des peintres en bâtiment, ou ceux qui font des tableaux de chasse pour les stores de charcuterie, ou encore des agents de la police des moeurs déguisés en artistes.

Ce sont en général des gens qui aiment à se chamailler, à boire, à chanter des romances et à s'affubler de chapeaux de femme à plumes ou à fleurs. Ils sont photogéniques, et la moindre sensa- tion s'inscrit instantanément sur les traits de leurs visages mobiles. Un simple mal de dents les trouble à l'extrême ; toute la douleur et toute la souffrance de l'humanité qui aime boire et trousser les filles se trouvent inscrites sur leur masque.

Ainsi Rembrandt, avec, en plus, le génie.

 

 

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