Mono-lettrie à P. Mondrian
« La vision-non-audition de la lettre »
« Gérard-Philippe Broutin a volontairement concentré toute son œuvre dans la phase des poèmes à thèmes réduits, tenus à distance ou ironisants sinon hermétiques ou complètement purifiés de l’emprise anecdotique. […] [Il] s’est tourné dès son entrée dans le domaine lettriste vers l’hypergraphisation ciselante de l’art phonétique.
La mono-lettrie Boogie-boogie, effectuée avec la lettre b, constituant un losange en deux couleurs découpé selon les compositions de Piet Mondrian ; suivie de la Monolettrie à P. Mondrian, formant un carré de r, partagé lui-même en carrés et rectangles de plus petites tailles, tantôt remplis de r, tantôt seulement délimités ; la Monolettrie à P. Mondrian n° 2, plus grande et plus épurée encore (sans parallélogrammes investis par le mono-phonème) […] représentent un ensemble d’une rigueur bouleversante. »
Jean-Paul Curtay, La Poésie lettriste, Paris, Seghers, 1974, pp. 175 et 177.
Sur le losange et le carré chez Mondrian, on lira l’article de Carel Blotkamp, « Haut, bas, gauche, droite. Sur l’orientation des tableaux de Mondrian », Les Cahiers du Musée national d’art moderne, n° 114-115, p. 74-97.