Fac et spera
Achille Millien
traducteur des poètes d’expression néerlandaise
Poète et folkloriste, Achille Millien (1838-1927) a publié voilà 110 ans, dans la collection « Le Parnasse du XIXe siècle » des célèbres éditions Alphonse Lemerre, une anthologie à première vue plutôt surprenante : Poètes néerlandais – Hollandais et Flamands. En réalité, cet auteur prolifique qui a collationné quelque 2600 chansons et anecdotes, découvrant une parenté entre les contes de tous les pays, s’est empressé d’établir des liens avec bien des littératures étrangères : « Dès les années 1864-1865, comme la plupart des jeunes poètes français, Achille Millien éprouve un attrait particulier pour la poésie allemande et scandinave, symbolisée par les grandes figures que sont Runeberg, Rückert ou Goethe. Parmi de multiples correspondants, il s’entretient avec les écrivains Holmfeld, Friedrich Rückert et sa fille Marie, Adolf Bube, Julius et Mina Mosen, avec le Florentin Niccolò Tommaseo, avec le Tchèque František Palacký. Ces contacts internationaux vont s’intensifier durant toute sa carrière. Il sympathise avec le Romain Antonio Padula et le Suédois Göran Björkman dans les années 1890. C’est à cette époque qu’il entame la traduction de chants populaires des peuples d’Europe de l’Est ainsi que celle de poètes de langue néerlandaise, espagnole (Espagne, Chili, Pérou…) et portugaise (Portugal, Brésil). Les nombreux manuscrits et les notes de travail témoignent de cette activité particulière, tout comme les lettres et les distinctions qui lui parviennent de toutes parts. Millien correspond alors avec le Serbe Stoyan Bochkovitch, le Roumain Arthur Gorovei, les poètes néerlandais J.W. Muller, Fritz Smit Kleine, Van Loghem, Marie Boddaert. » (1)
La brève préface de Millien aux Poètes néerlandais, rédigée en juillet 1904 dans le petit village de Beaumont-la-Ferrière, vient confirmer ce que l’on était en droit de supposer : le Nivernais, se glissant apparemment comme une anguille dans les langues étrangères, a tout de même bénéficié de l’aide indispensable de quelques personnes pour mettre en français les morceaux qu’il a choisis : « Je ne peux manquer d’offrir mes vifs remerciements à plusieurs des poètes éminents qui figurent dans ce modeste recueil : Mmes M. Gelderman-Boddaert et Hélène Lapidoth-Swarth ; MM. Van Loghem et Pol de Mont, et le R.P. Servaas Daems récemment enlevé par la mort à l’Académie flamande, dont il était un des membres les plus honorés. Leur obligeant et précieux concours m’a été souvent utile. »
S. Daems
Les courriers que Millien a adressés au Père Servais Daems révèlent qu’il demandait à ses correspondants une traduction littérale des poèmes ainsi que des conseils sur la qualité de certains auteurs (la liste qu’il soumet au chanoine contient le nom de tous les écrivains renommés) ; d’autre part, on apprend qu’il souhaitait traduire trois poèmes de Guido Gezelle (Excelsior, o ‘t Ruischen van het ranke riet et Het kindeke van de dood), mais qu’il s’est finalement contenté de mettre en français le second sous le titre « Ô murmure du roseau frêle ! ». (2)
L’édition de 1904 présente le fruit d’un assez long travail (3) dont maintes pages ont d’ailleurs paru, à partir de février 1901 et jusqu’en 1903, dans la Revue du Nivernais (4). Quelques pièces, le folkloriste les a retenues en raison des parallèles qu’elles présentent avec des contes ou légendes qu’il connaissait. Ainsi, explique-t-il dans une note de la Revue du Nivernais (1900, p. 150), « La cruche aux larmes » de Nicolaas Beets restitue une légende recueillie en Hollande, mais très répandue « dans nos campagnes nivernaises ». C’est dans le numéro d’août 1901 (p. 292), avant de passer en septembre aux poètes flamands, que Millien donne deux traductions de poèmes de Louis Couperus (« Le Lotus » et « Fleur de nuit »). En mai et juin 1902, il reviendra aux Hollandais avec entre autres J.-A. Alberdingk Thijm, Willem Kloos, Jacques Perk et Herman Gorter.
F. Haverschmidt
Il est assez amusant de relever que, dans le périodique Nederland, le jeune Millien a fait l’objet, en 1868, d’une comparaison avec l’un des poètes romantiques qu’il devait retenir dans son anthologie plus de trente ans plus tard, à savoir François Haverschmidt (1835-1894), également connu sous le nom de Piet Paaltjens et dont le célèbre recueil Snikken en grimlachjes venait de paraître (5). Dans sa recension de ce recueil (p. 188-202), le critique, un certain Alexius van Staden (que Multatuli prit un jour à partie), se plaît à opposer l’humour et l’espièglerie du Hollandais à la charmante gravité et la lyre pittoresque du Français qui chante la rustique Bretagne en se démarquant du « dément Charles Baudelaire ». De Piet Paaltjens, Millien a retenu deux courts poèmes qu’il intitule « Humouristique » : il s’agit des deux paires de quatrains extraites du cycle « Immortellen » (LXXXIV et XXXIII) des Sanglots et sourires.
L’exemplaire en notre possession des Poètes néerlandais est dédicacé à Madame Gelderman-Boddaert ; Millien lui a également offert Chez nous (1896) et Aux champs et au foyer (1900), les trois recueils semblant avoir été reliés en un seul volume après la mort de cette femme d’origine noble. Marie Agathe Boddaert (1844-1914) s’est vouée aux lettres après la mort de son mari, un officier décédé en 1877. Il existe, paraît-il, une traduction française de son grand poème en vers libre sur la doctrine bouddhique « Bij de Woningen der Sneeuw ». En une trentaine d’années, Marie Boddaert a essentiellement composé des recueils de poèmes et des livres pour la jeunesse. Nombre de ses poésies ont été mises en musique ; deux de ses œuvres ont inspiré au compositeur Richard Hol un opéra. Cosmopolite attachée à ses racines zélandaises, la romancière comptait parmi les rares femmes de son époque admises au sein de l’Académie des lettres néerlandaises (Maatschappij der Nederlandsche Letter- kunde). Si elle a montré un certain goût pour les poètes du mouvement des années 1880, ceux-ci n’ont pas manqué de l’éreinter.
Au sujet de cette femme d’une grande culture mais dont l’apport aux belles lettres est resté plutôt modeste, la Française Lya Berger (1877-1941) écrit : « Un petit recueil, Aquarelles, paru en 1887, révéla son nom au public. En 1898, elle en publia un second, Serena. Dans les deux livres, la ‘’facilité’’ a nui à la perfection ; on y trouve à glaner de jolies pièces égarées au milieu de beaucoup d’autres de moindre valeur.
« Marie Boddaert aime à écrire pour le plaisir de chanter une impression vécue ; la sensibilité, chez elle, ne s’est pas encore rendue l’esclave de l’art. Elle se rattache à la fois à l’ancienne et à la nouvelle école, à celle-ci moins qu’à celle-là. Le romantisme l’imprègne avec son déploiement de mots et d’images, parmi lesquels elle ne s’attarde pas à opérer une sélection. Elle a tout de même la divination d’un art plus subtil, d’une psychologie plus tourmentée. Elle est, à tout prendre, une lyrique ; son vers souple suit l’élan de sa pensée. Un de ses poèmes, Sterrenhemel (Le Ciel étoilé), résume d’une façon assez caractéristique l’ensemble de ses qualités et de ses défauts. […] L’idéalisme de la poétesse se traduit en des vers colorés, mais dont la pensée reste un peu confuse par endroits. Son ‘’coup d’aile’’ personnel, dans le ciel nébuleux du romantisme, n’éleva pas son succès poétique au delà d’une moyenne altitude. Son œuvre eut néanmoins des amis. Et sa place devait être marquée ici comme un trait d’union entre le passé et le présent. » (6)
Marie Boddaert, veuve Muntz Gelderman (1912)
Dans son anthologie, Achille Millien a retenu deux pièces de sa bienveillante corres- pondante : « Kindersproke » (du recueil Serena), traduit sous le titre « Conte d’enfant » (p. 33-35), et « Dodenklacht » (du recueil Aquarellen) traduit sous le titre « Lamento » (p. 35-36). À l’image de la plupart des poèmes de l’anthologie, ces mises en français plutôt « fidèles » quant à la teneur, se révèlent un peu diffuses, un peu lâches : Millien étire le vers pour trouver la rime, paraphrase souvent l’original bien plus qu’il n’en restitue le ressort, la tension. À titre d’illustration, citons cette « Plainte funèbre » :
DODENKLACHT
Laat dicht de luiken; ’t zonlicht dringe
Niet in deez’ ruimten, waar geen morgen
Haar langer wacht.
Ga, laat m’alleen met mijne dode.
‘k Wil mèt haar zijn in d’eerste wake
Van hare nacht.
Ik wil de teedre woorden spreken,
Die ‘k nog voor haar in ‘t hart bewaarde;
‘k Zei niet genoeg.
Ik wil haar dodensponde sieren
Met bloemen der herinn’ring… Ai mij,
Zij bloeien vroeg!
Daal op haar neder, op haar handen,
Die zegen spreidden; vlecht een krans haar
Om ‘t jonge hoofd.
Kom dan tot mij; kom, zoals vroeger,
Geliefde, die in volle bloeitijd
Mij werd ontroofd!
Kon ‘k met mijn hartebloed u ‘t leven
Hergeven, u de zonnige ogen
Weer op doen slaan;
Of in mijn armen door het duister
Der stille dodengangen dragen,
En met u gaan.
LAMENTO
N’ouvre pas les volets. Qu’aujourd’hui ne pénètre
Nullement le soleil, qui, par cette fenêtre,
Ne réveillera plus la morte, désormais !
Et seul, laisse-moi seul avec ma morte chère,
Seul en cette veillée atroce, la première
De sa nuit qui jamais ne finira, jamais !
Je veux dire les mots de tendresses secrètes
Que je garde en mon cœur : Par mes lèvres muettes,
Mon âme ne s’est pas épanchée à mon gré.
La couche où je la vois pour toujours endormie,
Je veux l’orner des fleurs du souvenir !... Amie,
L’épanouissement en est prématuré !
Ah ! du sang de mon cœur, si je pouvais te rendre
La vie et, relevant ta paupière, répandre
Le soleil en tes yeux ouverts encor pour moi,
Ou, pressée en mes bras, à travers les ténèbres
Et la muette horreur des corridors funèbres,
Te porter, ô chérie, et rester avec toi !
Marie Boddaert, 1866
Curieusement, le volume Poètes néerlandais n’a guère éveillé la curiosité de la presse batave. Sous le titre «Verfranschte Hollanders », J.-L. Walch (1879-1946), fin lettré, chroniqueur au Mercure de France, professeur qui, de décembre 1937 à 1939, a donné à la Sorbonne des cours sur le Siècle d’or, en a tout de même rendu compte en novembre 1904 dans De Nederlandse Spectator. Peut-être les commentateurs belges ont-ils été plus loquaces. En France, l’anthologie paraît être passée inaperçue. Dans son étude consacrée aux Femmes poètes de la Hollande (1922), Lya Berger, qui s’essaie à recenser les travaux publiés sur les lettres des plats pays, ne la mentionne pas ; elle ne connaît pas non plus d’ailleurs De la littérature néerlandaise à ses différentes époques (1854) de l'érudit J.A. Alberdingk Thijm.
Ce faible écho n’a pas empêché Achille Millien de poursuivre son impressionnant labeur. Il avait en quelque sorte fait sienne la devise de l’éditeur Lemerre « Fac et spera » : agir et espérer. Son œuvre de folkloriste est aujourd’hui reconnue (7), celle du poète agreste survit beaucoup moins bien. Quant aux travaux du traducteur, ils ont été salués par bien des poètes que le Nivernais a mis en français. Pour nous limiter aux Septentrionaux, citons ces quelques bribes de lettres : « Votre traduction est un vrai tour de force. » (Pol de Mont) — « Il n’y a pas à dire : la Souris, que je considère comme une des petites pièces les plus difficiles à traduire, est admirablement réussie. » (Antheunis) — « Vos vers me semblent plus beaux que les miens, puisque vous avez su conserver le petit brin de pensée et leur donner une nouvelle harmonie. » (Van Loghem). (8)
Mais laissons le mot de la fin au natif de Beaumont-la-Ferrière qui, dans la « Préface » (p. I-II) – dont nous reproduisons la partie non encore citée –, s’exprime à la fois sur le climat littéraire en Hollande et en Flandre ainsi que sur le défi qu’il a tenté de relever : « Est-il un pays où le mouvement intellectuel soit plus actif qu’en Hollande ? Je ne le pense pas. Et il serait fort intéressant pour nous d’être tenus au courant de l’abondante et substantielle production littéraire de cette région. La tâche que j’ai entreprise, sans m’en dissimuler la difficulté et avec le sentiment de mon insuffisance, devrait tenter plus habile que moi. Mon but est surtout de familiariser le lecteur français avec les principaux noms de la poésie hollandaise.
« Je sais que mon essai de version ne peut donner qu’une idée lointaine des originaux. Passe encore pour les poètes (et ils sont nombreux en Hollande) qui se distinguent par ces qualités dominantes de la composition et du style : la clarté et la simplicité ; mais en ce qui concerne les poètes de la jeune école, les Van Eeden, les Gorter, les Kloos, etc., comment rendre les effets de couleur et d’accent qui constituent le fond de leurs compositions, dont le charme musical est intraduisible ?
« À la suite des Hollandais j’ai classé les Flamands, leurs frères d’origine et de langage. L’union en un seul idiome du hollandais et du flamand, longtemps divisés, est aujourd’hui accomplie. Sans doute le mouvement littéraire flamand s’est produit en Belgique au détriment de notre langue française ; mais ce réveil légitime de l’esprit national a fait éclore une riche floraison de poésie qui tient une large place à côté de la remarquable école française des poètes de Belgique. Ici encore, n’ai-je pas commis des omissions regrettables pour lesquelles je dois invoquer l’indulgence de mes lecteurs ? »
D. Cunin
A. Millien
(1) Sébastien Langlois, « Introduction », Archille Millien 1838-1927, Répertoire numérique du fonds 82 J, Nevers, 2001, p. 16. Relevons que cette publication classe Servais Daems, Gentil Théodore Antheunis et Pol de Mont parmi les auteurs wallons alors qu’ils sont des figures des lettres flamandes. Parmi plus de 2500 correspondants répertoriés d’Achille Millien et environ 16500 documents envoyés par ceux-ci au folkloriste, elle mentionne l’existence de : 6 lettres de Marie Boddaert (adressées entre 1901 et 1904), 11 lettres de Fritz Smit Kleine (de 1894 à 1905), 2 d’Hélène Swarth (1894 et 1906), 5 lettres et 1 carte postale de M.G.L. van Loghem (entre 1894 et 1902), 1 lettre de Max Rooses (1903), 5 de Pol de Mont (de 1892 et 1893), 4 de Prudens Van Duysse (entre 1894 et 1905), 9 de Servais Daems (entre 1893 et 1903), 2 de Théophile Coopman (1904-1905), 2 de Gentil Théodore Antheunis (1904-1905), 3 de G.H. Priem (entre 1904 et 1921), 4 de J.W. Muller (entre 1892-1901), « poète à Groningue » et 6 de Louis, fils de ce dernier (1906-1907), enfin 1 carte postale d’Edward B. Koster (1907).
Le poète de Groningue J.W. Muller ne figure pas dans l’anthologie ; il n’est d’ailleurs pas simple de l’identifier : il est peu probable qu’il s’agisse du lexicographe et spécialiste du Roman de Renart Jacob Wijbrand Muller (1858-1945).
E.B. Koster
Né à Londres et mort à La Haye, spécialiste des lettres classiques, traducteur de Shakespeare et de Shelley, Edward Bernard Koster (1861-1937) n’a pas été lui non plus retenu par Achille Millien.
Fritz Smit Kleine (1845-1931), homme de lettres qui a joué un rôle important dans la création et la survie de nombreux périodiques. De son vivant, son œuvre s’était déjà étiolée. Il a été proche du romancier Marcellus Emants.
Martinus Gesinus Lambert van Loghem (Leyde 1849 - Florence, 1934), juriste et homme de lettres. Il a traduit les Fables de La Fontaine. Entre 1885 et 1901, il commit des monographies sur Sarah Bernhardt, Victor Hugo, Leconte de Lisle, Théodore de Banville, Pierre Loti, Octave Feuillet et Paul Bourget.
Servaas (en français Servais) Daems (1838-1903), prémontré flamand, auteur, professeur, conférencier et, pendant quarante ans, bibliothécaire de l’abbaye de Tongerlo : « Les livres étaient sa vie, les études son rêve », a-t-on pu écrire à propos du jeune garçon. Grand défenseur de la langue flamande, il a dirigé à la fin de sa vie l’Académie royale flamande de Langue et de Littérature.
Theophiel (ou Théophile) Coopman (1852-1915), auteur né à Gand, fondateur de la revue Nederlandsche Dicht- en Kunsthalle (1878-1897). On lui doit une Histoire des Lettres flamandes du XIXe siècle, une anthologie de la poésie flamande (1830-1880) ainsi qu’une Bibliographie de la lutte linguistique flamande en 10 volumes. Il a également laissé son nom en tant que poète du renouveau littéraire symbolisé par la revue Van Nu en Straks.
Madame Bovary, trad. G.H. Priem
Gentil Théodore Antheunis (1840-1907) était poète et compositeur en même temps que le gendre du romancier Henri Conscience.
Gerrit Hendrik Priem (1865-1933), éditeur, poète et romancier hollandais qui a donné la première traduction néerlandaise de Madame Bovary (1904). Il a également mis dans sa langue un choix de l’œuvre de Maeterlinck (ainsi que sa pièce Joyzelle) et de celle de Nietzsche. Il est par ailleurs l’auteur d’études sur la guerre des Boers et sur Mata Hari, par exemple La Vérité nue au sujet de Mata Hari (De naakte waarheid omtrent Mata Hari, 1907).
(2) Jef van Meensel, « Achille Millien - Gezelle », Gezellekroniek, 6ème année, Guido-Gezellegenootschap, Kapellen, 1970, p. 154-155.
M.G.L. van Loghem
(3) La correspondance de Millien, menée à n’en pas douter systématiquement en français, avec quelques auteurs d’expression hollandaise plus de dix ans avant la parution de son anthologie, confirme qu’il travaillait depuis longtemps sur ce projet. Placé sous la direction de l’un d’eux, à savoir M.G.L. van Loghem, le périodique Nederland soulignait d’ailleurs dès 1896 que si le « poète polyglotte » a envoyé à la rédaction un exemplaire de Chez nous, c’est en raison de l’intérêt qu’il montre pour la poésie des Pays-Bas ; la revue précisait au passage qu’un recueil Poëtes hollandais et flamands était en préparation.
(4) En janvier 1901 (p. 111), dans ce même périodique qu’il avait fondé, Millien rendait un hommage en vers « À sa majesté la reine Wilhelmine » pour saluer l’accueil que la souveraine venait de réserver au président Paul Kruger. Certains ont relevé le mérite de ces prépublications : « La littérature des Pays-Bas est assez mal connue en France. Il faut savoir gré à M. Achille Millien de nous donner, dans la Revue du Nivernais, qu’il dirige à Beaumont-la-Ferrière, une très belle série de poèmes où, avec son talent éprouvé, il interprète d’excellentes pages dues à des poètes néerlandais. » (La Parlerie, « Petite chronique du mois », Le Penseur, n° 1, janvier 1902, p. 39)
(5) Il en existe une traduction : Sanglots et sourires, Poésies de Piet Paaltjens, traduites du hollandais par F. L. A. De Jagher, H.A.M. Roelants, Schiedam, 1890.
Lya Berger
(6) Lya Berger, Les Femmes poètes de la Hollande, précédé d’un précis de l’Histoire de la Littérature hollandaise, ouvrage orné de quatre portraits, Paris, Perrin & Cie, 1922, pp. 202-203 et 204-205.
Sur Marie Boggaert, on pourra lire en ligne : Hanneke Eggels, « De sluier van Marie Boddaert », Bzzlletin, octobre 1985, n° 129, p. 83-88. Dans les hommages en vers que le Néerlandais Jan Kuijper rend à certains de ses prédécesseurs disparus, on relève un « Tombeau de Marie Boddaert ».
(7) Cette reconnaissance s’exprime en particulier par l’existence d’une biographie de Daniel Hénard et Jacques Tréfouel : Achille Millien, Nivernais passeur de mémoire, Saint-Bonnot, Éd. Les films du lieu-dit, 2005, et d’un documentaire : Achille Millien, passeur de mémoire, (film de Jacques Tréfouël écrit par Daniel Hénard), France 3 Bourgogne-Franche-Comté / les films du lieu-dit, 2005.
(8) Clément Dubourg, Chez Achille Millien. Notes intimes pour servir à la bio-bibliographie du poète, Nevers, G. Vallière, 1900, p. 47.