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  • Un poème, un livre - Hugo Claus

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    « Une femme (1) » de Hugo Claus

     

     

     

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    Poèmes, trad. Maddy Buysse*, préface Gaëtan Picon, postface Jean Weisgerber, Éditions des Artistes, 1965



      

    Met schaterend haar,

    Met meeuwenogen, met een buidel op de buik,

    Een moeder of een goede verrader,

    Wie kent deze laaiende vrouw?

     

    Haar nagels naderen mijn hout,

    Haar klauwzeer wekt mijn jachtige huid,

    Als een jachthoorn hangt zij in mijn haar te tuiten.

     

    Zij nadert in vouwen en in schicht,

    In hitte, in hars, in klatering,

    Terwijl in staat van begeerte,

    Gestrekt als een geweer en onherroepelijk

    In staat van aanval en van moord ik

    Omvat, doorploeg en vel,

    Gebogen, geknield, het geurend dier

    Tussen de lederzachte knieën.

     

    Zij splijt mijn kegel

    In de bekende warmte.

      

    De Oostakkerse gedichten (Amsterdam, De Bezige Bij, 1955)

     

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    hugo claus,poésie,maddy buysse,traduction littéraire,belgique,flandre« Si le plus doué des écrivains flamands d’aujourd’hui, Hugo Claus, a reçu tous les dons : ceux du narrateur, du dramaturge, et même du peintre, c’est dans la poésie – par sa poésie – qu’ils trouvent leur ordre, leur source, leur clef. Le naturalisme social d’une pièce comme Sucre, l’écriture objective des récits, l’expres- sionnisme brutal des gouaches, qui éclatent comme vessies de sang sur le mur : ce serait les entendre à contresens qu’omettre de voir jouer dans leur énonciation, leur gesticulation élémentaire (et physique non sans crudité), la lumière d’un excès proprement poétique. L’ombre qui leur donne ce juste dessin vient de ce feu qui brûle ici : le même dans les recueils successifs qui vont de 1953, date des Poèmes d’Oostakker, au « reportage » de 1961 sur New York – feu trop vif, trop simple, trop vrai pour ne pas prêter son incandescence au métal d’une autre langue, quelle que soit la distance du néerlandais au français, et quelque hasardeuse que soit, chacun le sais, toute entreprise de traduction poétique. »

    Gaëtan Picon, « Une poésie physique », p. 9.

     

     

     

     

    hugo claus,poésie,maddy buysse,traduction littéraire,belgique,flandre« En s’éloignant de son point de départ – la vie organique – pour s’aventurer dans les sphères rationnelles, Claus ne fait en somme qu’élargir son domaine : entre l’animal et l’homo sapiens s’établit un va-et-vient ou plutôt une symbiose. À vrai dire, il n’y a plus de dilemmes : esprit ou matière, sujet ou objet. Tout est dans tout. Ce poète peut s’observer avec la froideur du chirurgien et s’identifier au faucon ou à l’argile. Il est partout, moi et non-moi à la fois. Du même coup s’affaissent les barrières entre l’individu et la société. Vis-à-vis de l’Autre, la démarche de Claus est faite d’approches et de replis. Solitaire, il veut parler à son ‘‘frère’’, l’expliquer à lui-même, l’avertir (voyez ses aphorismes, ses impératifs) des périls de l’existence, et tout cela reste dans la lignée moraliste. À l’extroversion correspondent l’emploi du mythe, de l’histoire, de la ratio apollinienne ainsi que le souci croissant de mitiger l’hermétisme du langage. Mais comment aller plus loin ? Le chevalier Tundal se débat en bonne compagnie dans la géhenne ; cependant, chacun y souffre d’abord pour son compte : damnation bien ordonnée commence par soi-même, à huis clos. Étrange mouvement, en vérité, que celui-ci, qui épanouit le moi tout en le pelotonnant sur lui-même, qui paradoxalement est presque au même moment gonflement et tassement, main tendue et refermée, c’est-à-dire : tension. De là le désir de repos, la volonté d’adoucir les déchirements en freinant l’évolution vitale et en épuisant les ressources de l’instant éphémère, à la façon des ‘‘rois fainéants’’. »

    Jean Weisgerber, « Mouvements », p. 121-122.

     

     

     

    Hugo Claus en 1963 (vidéo en français) : ici

     


    hugo claus,poésie,maddy buysse,traduction littéraire,belgique,flandre* Maddy Buysse (1908-2000). Deuxième épouse de René Buysse, fils de l’écrivain flamand Cyriel Buysse (1959-1932). C’est dans sa maison qu’a été fondée la Cyriel Buysse Genootschap. A traduit un grand nombre d’auteurs flamands et néerlandais au cours de la seconde moitié du XXe siècle.


    Maddy Buysse sur Le Livre végétal de Jacques Hamelink 

    Maddy Buysse sur l'évolution de la littérature néerlandaise comparée à celle de la littérature françaiser

    Maddy Buysse sur le livre alpha d’Ivo Michiels

     


    Générique de Un soir, un train, film d’André Delvaux d’après le roman de Johan Daisne, traduit par Maddy Buysse



     

    Couvertures

     

    Hugo Claus, Poèmes, trad. Marnix Vincent, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1998.

    Mark Schaevers & Hugo Claus, La Version Claus, trad. Alain Van Crugten, Bruxelles, Aden, 2010 (recueil d’interviews données par Hugo Claus).

    Johan Daisne, Un soir, un train, trad. Maddy Buysse, préface Marcel Brion, postface Jacques De Decker, Bruxelles, Éditions Complexe, 2003.