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paul colin

  • Chez Rubens

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    ELEWYT EN BRABANT

     

     

    Paul Colin, Rubens, Flandre, Belgique, peinture, littérature

     

    Il a déjà été question sur flandres-hollande de l’auteur Paul Colin (1895-1943), auquel on doit entre autres une édition de la Correspondance de Rubens (Crès, 1926). Le 28 mars 1936, Le Figaro annonçait que « le grand prix quinquennal de littérature, réservé à la critique et à l’essai » venait de lui être décerné pour l’ouvrage Belgique, carrefour de l’Occident (Rieder, 1933). Le quotidien poursuivait en précisant que « le brillant essayiste belge [qui a] à son actif une dizaine d’ouvrages d’art et de critique » s’apprêtait à réunir, sous le titre Thomas l’Incrédule, « les pages qu’il a consacrées aux écrivains du siècle dernier ». Paru en 1936 à la Nouvelle Société d’Éditions, le livre en question, dédié à Gustave Vanzype, rassemble en effet des études sur Stendhal, Gobineau, Sainte-Beuve, Mérimée, Zola, Taine… Mais d’autres abordent des figures de peintres ou encore des paysages qu’affectionnait P. Colin.

    paul colin,rubens,flandre,belgique,peinture,littératureHenry Dommartin recon- naît que, dans les pages de Thomas l’Incrédule, son confrère « analyse, avec son habituel talent et le brio qu’on lui connaît, une série d’écrivains (ses pages sur Sainte-Beuve sont particulièrement justes et bienvenues) » tout en estimant qu’il « s’attaque – avec un succès plus contestable – à quelques ‘‘idoles’’ »*. Ces idoles, il s’agit d’une poignée de poètes : « Il y a trente ans, en effet, qu’on nous assomme avec la mystique Verlaine, Rimbaud et Mallarmé, et il est grand temps qu’on nous en délivre. Nous avons la prétention de choisir nos idoles. Et d’aller les chercher ailleurs que dans un hôpital, dans un bouge ou parmi les fumées d’un cénacle. » (p. 158).

    Si Thomas l’Incrédule renferme peut-être un peu moins de pages sur la Flandre et les Flamands que Belgique, carrefour de l’Occident (des chapitres sur Michel de Ghelderode et Jean Ray, plusieurs consacrés à Gand…), certaines évoquent la Mer du Nord et la Flandre maritime, d’autres offrent une visite de Lierre ; ailleurs, il est question de la région baignée par la Lys ; enfin Rubens a droit à quelques paragraphes que nous choisissons de reproduire ci-dessous.

     

    * Henry Dommartin, « Rapport du Prix Quinquennal de l’essai », Bulletin de l’ARLLFB, décembre 1942,  p. 158.

     


    les obsèques du collaborateur P. Colin

     

     

     

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  • Louis Couperus par Paul Colin

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    Notice nécrologique

     

     

    Couperus-Parelduiker-2013.png

    numéro de la revue De Parelduiker consacré à L. Couperus, 2013, n° 4

     

     

    PaulColin-Photo.pngHomonyme du grand affichiste (1892-1985), mais aussi du prix Goncourt 1950, le galeriste et critique d’art bruxellois Paul Colin (1895-1943) – fondateur de l’hebdomadaire Cassandre ou encore du Nouveau Journal – a œuvré au sein de la revue Europe et publié aux éditions Rieder un Vincent van Gogh (1925) ainsi qu’un Jongkind (1931). On lui doit par ailleurs une édition de la Correspondance de Rubens (Crès, 1927), un Bruegel le Vieux (Floury, 1936), un James Ensor en langue allemande (1921), un Eugène Laermans (1929), un Opsomer (Crès, 1931), une étude sur La Peinture belge depuis 1830 (1930)... Épris de culture allemande, Paul Colin n’eut guère de scrupules à rejoindre les rangs de la collaboration, signant de la sorte son arrêt de mort. On lira à son sujet la notice de Roger Avermaete dans la Biographie nationale de Belgique (t. 35, 1969-1970, p. 140-145) et l’ouvrage de Jean-Léo, La Collaboration au quotidien. Paul Colin et Le Nouveau Journal. 1940-1944 (Bruxelles, Racine, 2002). En 1923, Paul Colin publiait un court texte en hommage au romancier néerlandais Louis Coupe- rus (1863-1923) qui venait de s’éteindre (« Notes et Compte-rendus », Europe, 15 sept. 1923, p. 504-505). Malgré quelques approximations et des allégations peu fondées (« le meilleur représentant, aux Pays-Bas, de l’esprit académique »), le critique caractérise avec une certaine pertinence la personnalité littéraire du Haguenois dont on a célébré il y a peu le cent cinquantième anniversaire de la naissance. (D.C.)

     

     

     Le « La Haye » de Louis Couperus

     

     

    LOUIS COUPÉRUS

     

    La Hollande, éprouvée il y a deux mois par la mort de son plus grand peintre (1), l’est de nouveau par celle d’un de ses plus grands écrivains : Louis Coupérus, de qui le soixantième anniversaire avait donné lieu, en mai dernier, à de grandes manifestations de sympathie, – ses admirateurs avaient été jusqu’à lui offrir une maison – a été brusquement emporté à la fin du mois de juillet.

    Couperus-IndischeLetteren.pngOn a quelque peine à se représenter que les débuts de ce sain réaliste furent tumultueux. Pour le comprendre, il faut songer à la stagnation, – ou plus exactement, à l’anémie, à l’appauvrissement — de la littérature hollandaise vers 1885. Le roman se débattait dans un tel abîme de conventions que le simple spectacle de la vie avait une signification révolutionnaire. Louis Coupérus, en publiant Eline Vere (2), un des tout premiers romans familiaux (ils se sont multipliés depuis) fit œuvre de novateur sinon de précurseur.

    Quand on parle du réalisme de Coupérus, on doit ajouter aussitôt qu’une grande distance le sépara toujours du naturalisme, dont le rapide triomphe en France et à l’étranger constituait un danger. Âme composite, où les traditions du Nord se heurtaient à une éducation latine et aux hantises de l’Orient qu’il avait parcouru et habité, Louis Coupérus, loin de se ranger parmi les naturalistes, se sentit à l’étroit dans la société contemporaine, et trouva, dans le roman historique et exotique, un meilleur terrain pour sa fantaisie et les caprices de son imagination.

    Genre ingrat, mais qu’il allait illustrer avec éclat et proposer à l’attention de toute une équipe de jeunes hommes qui le suivaient de près. Grâce à Coupérus, l’esthétique du roman historique fut renouvelée : à l’exactitude du détail, à la beauté du coloris, à l’éclat des descriptions, aux efforts d’évocation qui sont ses assises mêmes, il mêla le lyrisme, l’émotion, la tendresse et il sut élargir ses récits d’aventures et de drames par la découverte et la notation des remous éternels qui agitent et soulèvent le cœur innombrable de l’homme. Aussi serait-il intéressant de faire l’inventaire de ses influences, – de voir, par exemple, si l’admirable Querido de l’Épopée Assyrienne, lui-même, ne lui doit rien.

    Couperus-BasHeijne.pngLe catalogue de Louis Coupérus est considérable et s’étend à toutes les rubriques : recueils de poèmes, romans historiques, psychologiques et satiriques, livres de nouvelles et de contes, – qui vont de la simple narration au symbole et à la philosophie, – carnets et récits de voyages, – dans le bassin de la Méditerranée, aux Indes et en Extrême-Orient. Il est impossible, – et il serait, d’ailleurs, fastidieux – de dresser ici la liste complète de ses œuvres. Je me bornerai à citer De verliefde Ezel (L’Âne amoureux), Xerxès, Antiek tourisme, Komedianten, et son dernier roman historique, Het zwevende Schaakbord (L’Échiquier flottant) (3), qui s’inspire d’un vieux roman hollandais du XIVe siècle et n’est pas son chef-d’œuvre.

    Grand écrivain dans le sens technique du mot, styliste parfait, harmonieux, d’une élégance et d’un charme presque méridionaux et qui contrastent souvent avec la langue germanique qu’il emploie, d’une intelligence très brillante mais assez rebelle aux subtilités trop minutieuses, Louis Coupérus jouissait dans son pays, en Allemagne, en Scandinavie, d’une immense réputation (4). Car lentement, et par le jeu d’une évolution logique, l’ancien révolutionnaire de 1890 était devenu un des piliers de l’École littéraire hollandaise, – et même le meilleur représentant, aux Pays-Bas, de l’esprit académique.

     Paul Colin

     

    Louis Couperus, Paul Colin, Europe, G. H. Breitner,

    La correspondance de Louis Couperus, éd. H.T.M. van Vliet, Athenaeum/Polak & Van Gennep, 2013

     

     

    G. H. Breitner, Autoportrait, vers 1882 

    Breitner-Autoportrait-Vers1882.png(1) Il s’agit de George Hendrik Breitner (1857-1923) que le critique belge plaçait en effet, et non sans raison, au même rang que les plus renommés : « Jongkind et Van Gogh […] sont les seuls génies que vit naître, depuis cent ans, la vieille patrie de Rembrandt et de Vermeer, – avec ce George-Hendrik Breit- ner auquel l’avenir finira bien par accorder la place qui lui est due à leurs côtés dans l’admiration des hommes. » (Jongkind, Paris, Rieder, 1931, p. 5).

    (2) Le premier roman de Louis Couperus (1863-1923) a paru en mars 1889 après avoir fait l’objet, l’année précédente, d’une publication en 119 livraisons dans le journal Het Vaderland. Cette période vit un renouveau des lettres néerlandaises grâce au Mouvement des Tachtigers auquel le Haguenois ne se rallia toutefois pas. Dans les décennies précédentes, quelques écrivains avaient tout de même composé des œuvres de très belle facture : Multatuli, bien entendu, mais aussi Conrad Busken Huet (critique d’envergure européenne, auteur en 1868 d’un roman naturaliste avant la lettre et, à la fin de sa vie, d’une magistrale fresque du Siècle d’or : Le Pays de Rembrandt : voir ici, note 3) et Mme Bosboom-Toussaint dont le roman Majoor Frans a été traduit en français.

    Louis Couperus, Paul Colin, Europe, G. H. Breitner, (3) Publié en volume en mars 1923, Het zwevende Schaakbord avait connu une première édition sous forme de feuilletons en 1917-1918. Les romans historiques Xerxes of de hoogmoed et Iskander lui sont en réalité postérieurs.

    (4) Il convient d’ajouter que les nombreuses traductions en langue anglaise – en particulier celles d’Alexander Teixeira de Mattos – lui avaient également assuré une reconnaissance certaine dans le monde anglo-saxon (voir par exemple ci-dessous l’entrefilet publié dans The Chicago Sentinel du 11 février 1921). 

    Couperus-Chicago.png

     

     

    Niet te stillen onrustdocumentaire sur Louis Couperus (2013)

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    De nombreuses publications ont marqué le cent cinquantième anniversaire de la naissance de l’écrivain, parmi elles celles correspondant aux couvertures reproduites ci-dessus non légendées :

    Numéro 2014 de la revue Indische Letteren consacré à l’univers indonésien de Louis Couperus.

    Bas Heijne, Angst en schoonheid. Louis Couperus, mystiek der zichtbare dingen [Angoisse et beauté. Louis Couperus, mystique des choses visibles], Amsterdam, De Bezige Bij, 2013.

    José Buschman, Couperus Culinair. De lievelingsgerechten van Louis Couperus [Couperus Culinaire. Les mets préférés de Louis Couperus à partir d’extraits de son œuvre], Amsterdam, Bas Lubberhuizen, 2013.

     

     

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    L’intérêt des bibliophiles pour l’œuvre de Louis Couperus ne décroît pas ainsi qu’en témoigne une nouvelle publication : Evert Paul Veltkamp, Luxe, bijzondere en bibliofiele uitgaven van Louis Couperus. 140 uitgaven en hun varianten, 2014, 40 p. (en vente ici).