« De Flandre »
Nouvelle collection
aux éditions Tétras Lyre
P. Bogaert, Passa Porta, 2014 (photo MHC)
Les éditions liégeoises Tétras Lyre lancent une nouvelle collection de poésie dédiée aux auteurs d’expression néerlandaise, en particulier aux Flamands. Objectif affirmé : « lancer, en Fédération Wallonie-Bruxelles, un pont de passage et de dialogue entre deux communautés associées dans un même État fédéral ».
En attendant une anthologie de l’œuvre de Charles Ducal, deux premiers recueils viennent de paraître : Chants d’un cheval qui chavire d’Els Moors et le Slalom soft de Paul Bogaert, dans une maquette de Mona Habibizadeh.
Pour mettre la collection « De Flandre » sur de bons rails, Primaëlle Vertenœil et Gérald Purnelle se sont entourés de quelques connaisseurs en poésie flamande, à savoir Elke De Rijcke, Katelijne De Vuyst, Bart Vonck et Carl De Strycker.
Els Moors, Chants d’un cheval qui chavire,
traduction Kim Andringa, postface Anneleen De Coux
viens je dois entrer pieds nus
dans la cerisaie
qu’est ce monde
et partager la récolte avec toi
ce que tu veux cueillir le laisser
reposer mûr dans tes mains
jusqu’à ce que ça éclate
comme par exemple
ta bouche lubrique
alors que je l’embrasse
prenant l’empreinte
de l’approche de la haute-saison
Els Moors lit un de ses poèmes
Paul Bogaert, le Slalom soft,
trad. Daniel Cunin et Paul Bogaert, postface Daniel Cunin
Un cœur de maman, ça a des oreilles qui ne dorment jamais !
Je veux dire
un cœur de maman fait en toile de trampoline
et en peau de chamois.
Quiconque reproduit un cœur de maman
et en mâche la copie une journée durant, hérite
d’un poids démesuré.
Quiconque hache la copie, quiconque la poêle menu,
reçoit en retour de la fumée blanche
en quantité et toutes les odeurs jusqu’à ce jour.
Si l’on vient à détacher les agrafes
d’un cœur de maman, il fait pop, il enfle,
grossit, se fait bien trop gros, encombrant, tente
pliée qui se démulplietiplie en un zeppelin
lequel prend, effréné,
une taille plus extrême encore et projette une ombre, ombre
qui entend les enfants un à un, les suit sans bruit.
extrait du poème « De là cet éclairage »
sommaire du recueil le Slalom soft