Nono Reinhold
Œuvre graphique

En plus de 250 pages, le livre d'artiste Nono Reinhold, publié par Lecturis & Peter Foolen Editions dans une maquette de Wim & Remco Crouwel, propose un voyage à travers soixante années de gravure. Des notes consignées par Edy de Wilde, le mari de Nono Reinhold, ainsi que des poèmes de leurs amis Lucebert, Jean-Clarence Lambert, Bert Schierbeek et Simon Vinkenoog agrémentent les nombreuses reproductions. Le texte de la monographie est de la main d’Andrea Müller-Schirmer.
Nono Reinhold au travail dans son atelier (2019)
Curaçao I, 1969
« Benjamine d’un couple de géologues, Nono Reinhold grandit près de Haarlem, dans la localité de Heemstede.
Il ne fait pas de doute que la profession de ses parents l’influence. Son intérêt pour la géologie transparaît clairement dans les sujets qu’elle retient au cœur d’œuvres où l’on relève une fascination pour les surfaces qu’offrent la nature et les paysages. De 1947 à 1951, elle suit des cours d’architecture intérieure à l’Institut des arts d’Amsterdam (Instituut voor Kunstnijverheidsonderwijs). Dès cette période de formation, cherchant à rendre des espaces imaginaires, elle s’essaie aux techniques de l’impression et au collage. Toutefois, élaborer des éléments techniques et dessiner des plans ne lui dit trop rien ; aussi, au terme de ces années d’étude, elle décide de s’établir à Paris pour devenir graveur. Ses parents lui apportent leur soutien et, en octobre 1951, la jeune femme de 22 ans arrive dans la métropole, alors foyer de l’art européen. Au tout début, pendant trois mois, l’atelier du peintre d’origine russe Nicolas de Staël, à proximité du métro Montparnasse, lui sert de toit. Au cours des premières années qu’elle passe dans la capitale française, Nono Reinhold réalise entre autres des affiches pour les Galeries Lafayette et des dessins pour Mandril, mensuel satirique hollandais conçu sur le modèle du New Yorker, auquel collaborent également le peintre et poète Lucebert et l’écrivain Remco Campert. Ses dessins de cette période se caractérisent par de joyeuses lignes continues et dansantes.
Terre de Pierres, 1961
Jacques Houplain est son premier professeur. Ce graveur français né en 1920 est surtout connu pour les illustrations qu’il a faites de certains livres, par exemple une édition des Chants de Maldoror de Lautréamont. Auprès de lui, au cours d’une période relativement brève, Nono Reinhold apprend la technique classique de l’eau-forte. Parallèlement, elle se rend les jeudis soirs à l’Académie de la Grande Chaumière où elle suit les cours de dessin de Zadkine. Pour sa part, Stanley William Hayter (1901-1988), considéré aujourd’hui comme le fondateur des techniques modernes de la gravure, va avoir une importance capitale sur son évolution. »
Andrea Müller-Schirmer

les plaques de Tombent les feuilles, 2012
« Nono est un artiste graveur pur-sang. Sans transition, elle dirige sa pensée sur les possibilités qu’offre la plaque, le matériau lui-même. Ses eaux-fortes ne sont pas des dessins transposés sur la plaque, elles sont d’emblée conçues comme des gravures.
[…]
Au cours du chemin qui mène à la métamorphose de la donnée d’origine s’interpose à chaque fois l’imagination. Jusqu’à la fin, la plaque reste le champ de nouvelles idées et associations, la plupart suscitées par la plaque elle-même. Par exemple, une pierre que Nono a trouvée quelque part et qui lui sert de point de départ, évolue progressivement en un paysage. Ou bien le sol gorgé d’eau, derrière la maison, se fait poétiquement pierre isolée dans l’espace, sillonnée sous l’effet du ruissellement de l’eau.
Souvent aussi, le sujet retenu reçoit une signification ambiguë. Sur l’estampe, la feuille d’une plante se trouve être également une île au milieu d’un lac. Ou les lentilles d’eau se font, vues du ciel, gracieux archipel. »
Edy de Wilde

Tombent les feuilles, 2012
Nono Reinhold
Graphic work-Carvings-Prints
An artist book by Nono Reinhold
Author(s) Edy de Wilde & Andrea Müller-Schirmer
Language dutch-english-french
Pages 264
Size 295 x 225 mm
ISBN 978-94-6226-014-6
Print/edition 1e druk / first impression
Year 2013
Photography Peter Cox
Translations Daniel Cunin, Donald Gardner, Charles McGeehan, Beth O’Brien, Delphine de Pury & Laurens Vancrevel
Publisher Lecturis & Peter Foolen Editions
Design Wim Crouwel & Remco Crouwel
Price € 37,50

Nono Reinhold près de sa presse (photo : MHC, juin 2013)


‘‘L’important, c’est de ne pas vivre en Belgique, car j’y suis trop près de ma nature flamande : une combinaison de goinfrerie et de mysticisme. Et puis, c’est un pays trop étriqué. La religion catholique envahit tout.’’
Écrit par un poète devenu conservateur d’un petit musée d’art contemporain, le scénario est revu par un touche-à-tout, puis proposé pour remaniement à des Anglais, avant d’être remis entre les mains d’un écrivain populiste qui se veut au-dessus de la mêlée, mais meurt de dépit de n’avoir pas obtenu le prix Michelin de la ville de Termonde. Ajoutons à cela un acteur parasite, une nymphomane, un ministre sous Valium, un producteur omniscient, quelques ratés, une foule de cabotins, et nous avons un tableau à la James Ensor où Axel Le Sourt, le poète obèse, promène sur des masques grimaçants son regard désenchanté. La belladone, plante vénéneuse a baies noires, est aussi un liquide que les belles dames se mettent dans les yeux pour mieux voir, au risque d’en être aveuglées : ‘‘Je ne me réjouis, disait Céline, que dans le grotesque aux confins de la Mort. Tout le reste est vain.’’ »
Après avoir vécu à Utrecht, Frans de Geetere s'établit en France où il publiera plusieurs ouvrages (à compte d’auteur), les romans Les Malmenés (1964) et Ton nom en lettres blanches (1961) ainsi que le volume de souvenirs
De Geetere and den Engelsen were intimate with Harry and Caresse Crosby in the late 1920s; Harry wrote to his mother, "If it is possible for two people to be in love with two people then we are in love with them." Harry Crosby shot himself after the Wall Street Crash in 1929. Frans de Geetere had an exhibition the following year at the Galerie de la Plume d’Or, introduced by the art critic André Warnod. But that was, essentially the end of his career. The chief influence on Frans de Geetere’s work was the Belgian Symbolists, particularly Fernand Khnopff. The etchings of Frans de Geetere are sombre and disquieting, infused with a miasma of conflicted sexuality and existential dread. His art now feels very modern, resonating, for instance, with both that of Paula Rego and that of Jake and Dinos Chapman. In his own lifetime Frans de Geetere fell so far out of favour that he titled a volume of lightly-fictionalised memoirs, self-published from his barge the Marie-Jeanne, L’homme qui oublia de mourir - The man who forgot to die. There was an exhibition of Frans de Geetere’s art at the Centraal Museum, Utrecht in 2007, and a new book on the artist by Jan Juffermans. See: Jan Juffermans, Frans de Geetere, 2006. (source : 



par les différentes strates de lecture que ce roman dévoile. Une subtile mise en abyme qui nous suspend au fil des différentes voix narratives.
On ne saurait réduire Jordaens au rôle de l’oncle bon-vivant dont l’existence se confond dans nos souvenirs avec celle des banquets de famille. Oui, Jordaens sait mieux qu’aucun autre rendre compte d’un esprit flamand truculent, poussant parfois à l’excès - pour notre œil moderne - la grâce plantureuse de ses modèles. Mise en avant par une historiographie qui en a fait le porte-drapeau d’une identité traditionnelle que la carrière trop internationale de Rubens et de Van Dyck ne pouvaient porter, cette verve sans égale n’exclut pas toute recherche esthétique complexe ni toute culture. L’exposition « Jordaens et l’Antique » qui vient de s’achever à Cassel après Bruxelles a su tordre le cou à ce cliché en brossant le portrait inattendu d’un grand bourgeois anversois, épris d’histoire ancienne et de mythologie. 
- Jordaens, le bourgeois absolu ? par Irene Schaudies