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peinture - Page 10

  • Les Frères Maris (2)

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    JACOB, MATTHIJS ET WILLEM MARIS par Philippe ZILCKEN (2)


    Dans la série des textes du Haguenois Philippe Zilcken sur la peinture hollandaise du XIXe siècle, nous reproduisons ci-dessous la suite et la fin d'une étude sur les frères Maris telle qu'elle a paru dans Peintres hollandais modernes (Amsterdam, J.M. Schalekamp, 1893, p. 49-96).

     

     

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    Portrait de Willem Maris, d'après une photographie

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    D'après une aquarelle de Jacob Maris

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  • Anton Mauve

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    LE PEINTRE ANTON MAUVE, par Ph. ZILCKEN

     

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    Né à Zaandam en 1838, Anton Mauve devient à 17 ans l’élève du peintre animalier Pieter Frederik van Os. Il poursuit son apprentissage auprès du paysagiste Wouter Verschuur. Il vit alors la plupart du temps à Haarlem ; l’été, il peint la nature à Oosterbeek. Après s’être établi à La Haye en 1871, il s’affirme comme l’une des figures majeures de l’école de La Haye. Dans cette même ville, il joue un grand rôle au sein des cercles artistiques. Ayant pris l’habitude de peindre à Laren, sorte de Barbizon hollandais, il va vivre dans cette localité. Sa maison se dresse face à l’actuel Musée Singer. Dépressif, il meurt avant son cinquantième anniversaire. Considéré à l’époque comme l’un des principaux peintres de son temps, il jouit d’une réputation internationale. Aujourd’hui, quand on évoque son nom, c’est la plupart du temps en raison des liens qu’il a entretenu avec Vincent van Gogh.

    À La Haye, Mauve fréquente les parents de Philippe Zilcken. Bientôt, il va accompagner les premiers pas de peintre du jeune francophile.

    « Lorsque mes parents me permirent de me vouer à la peinture, raconte ce dernier dans Au jardin du passé, j’eus comme maître un artiste de grand talent, très apprécié à Paris comme à Londres, Anton Mauve, qui, en même temps qu’il surveillait mes études, dirigeait les travaux de Vincent van Gogh, que je rencontrais parfois dans son atelier, avant que ce novateur ne quittât la Hollande pour aller s’établir en France.

    Mauve laissait ses élèves entièrement libres et ne faisait que leur donner des conseils, des avis, vraiment précieux pour les commençants. En ces temps-là, les peintres faisaient attention aux “valeurs” et l’artiste aimait à répéter les paroles de Corot : “d’abord le ton, et puis la couleur”… Lui-même du reste était un “toniste” subtil, tellement convaincu, que je me souviens qu’un matin nous promenions à la campagne, près de La Haye, lorsqu’il aperçut un troupeau de moutons paissant au bord d’un ruisseau, genre de sujet qu’il affectionnait. Afin de bien de se rendre compte des valeurs, lui et moi nous nous étendîmes par terre pour bien regarder ce qui était plus clair – le bas du ciel – les dos des moutons éclairés à  contre-jour, ou les prairies ensoleillées…

    Ces détails techniques paraissent puérils et invraisemblables à notre époque de production hâtive – de visions “en vitesse” –, mais ils sont authentiques et semblent aussi “pompiers” que le “probe dessin” d’Ingres ou le “charme” de Corot, tout en montrant la sincérité et la conscience des peintres d’alors.

    Anton Mauve, par Th. Mesker

    MauvePipeParThMesker.pngCette étude assidue des tons et des valeurs m’aura sans doute été fort utile, pour exécuter plus tard les nom- breuses eaux-fortes “de reproduction ” et les eaux-fortes originales que j’ai faites. […] C’est en 1888 que Mauve est mort, très inopinément, encore assez jeune. Ayant été son élève en quelque sorte, j’ai bien connu ce maître si sensitif – presque un “écorché”, qui passait d’un enthousiasme extrême à une lassitude, à un découragement profonds. L’artiste ne donnait jamais de “leçons” ; il se contentait d’indiquer la voie à suivre, donnant des conseils et soulignant les erreurs. L’été, je l’accompagnais à la campagne, près de La Haye, où également Vincent van Gogh travaillait sous sa direction, influence qui s’est fait sentir dans ses premiers dessins et essais. C’est là que Mauve a fait son tableau célèbre, Troupeau de moutons […].

    L’artiste exagérait presque, si l’on peut dire, la recherche consciencieuse des valeurs et des tons. Comme les matières premières ne sont plus de qualité suffisante pour durer, certains de ses tableaux ou de ses aquarelles légères quoique très fouillées, ont perdu leur harmonie subtile, par suite des couleurs qui ont passé. Ces merveilles de tonalité étaient tellement délicates que l’on a écrit avec justesse de ce peintre qu’il “cherchait à rendre le moment, l’heure, l’impression fugitive d’un paysage”, et cela, avec une telle assiduité, qu’il m’a dit lui-même avoir recommencé une aquarelle jusqu’à quarante fois… Dans la sympathique revue de Durand-Ruel, L’Art dans les Deux-Mondes, j’ai comparé les teintes rompues, les nuances “mineures” de Mauve à celles des belles estampes japonaises de la grande époque, et je persiste à trouver un rapport frappant entre la tonalité de certaines œuvres de Mauve et celle des maîtres japonais.

    Anton Mauve sur son lit de mort, par A. le Comte

    AntonMauveMortParAleComte.pngCet artiste était un dessinateur “caractériste” de premier ordre ; il a exécuté quelques eaux-fortes dont la seule collection complète se trouve à New York, dans la collection Avery, et il a même un jour fait un dessin de mon père jouant de violoncelle, un petit bijou d’observation et de sentiment.

    Mauve fut enterré à La Haye avec pompe ; tous les peintres du pays étaient venus assister à ses funérailles et deux jeunes filles, de ses élèves, avaient eu la touchante pensée d’apporter une énorme touffe de fleurs sauvages des dunes où le peintre aimait à errer. Il repose maintenant à côté de ce que l’on nomme les Petits Bois de La Haye, où gazouillent sans cesse d’innombrables oiseaux. »

     

    Alors que se déroule actuellement aux Pays-Bas la plus grande rétrospective jamais organisée sur « le maître de la lumière argentée », nous proposons en lecture les pages que Philippe Zilcken lui a consacrées, en 1893, dans Peintres hollandais modernes (p. 97-130).


     

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    À lire en néerlandais : Saskia de Bodt & Michiel C. Plomp (réd.), Anton Mauve. 1838-1888, Bussum, THOTH, 2009, 224 p., 250 illustrations en couleur.

     

     

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  • Le Peintre Jacob Maris

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    JACOB MARIS, par Philippe Zilcken (1889)

     

    Dans la série des textes du Haguenois Philippe Zilcken sur la peinture hollandaise du XIXe siècle, nous reproduisons ci-dessous une étude sur un de ses maîtres, Jacob Maris (1837-1899), parue dans Les Lettres et les Arts du 1er juillet 1889. Comme d'autres érudits de son temps, Zilcken se montre très sévère vis-à-vis de l'art de son pays couvrant la période 1750-1860.



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  • Portraits de Jacob Maris, par Philippe Zilcken

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    On n’est idéal qu’à la condition d’être réel et on n’est vrai qu’à force de généraliser.

    G. Flaubert

     

     

    Jacob Maris, Le Moulin, Rijksmuseum

    JacobMarisLeMoulinRijksmuseum.jpgPeintre de l’École de La Haye, Jacob Maris meurt en août 1899 peu avant son soixante-deuxième anniversaire. Dès septembre, son ami Philippe Zilcken lui rend hommage dans l’Elsevier’s Geïllustreerd Maandschrift en évo-quant les (rares) portraits qui ont été faits du paysagiste. (On en connaît en réalité d’autres, par exemple celui peint par son frère Matthijs en 1857 et conservé au Rijks- museum.) Dans son livre Souvenirs (1900), Zilcken offre au lecteur français une version raccourcie de cet hommage qu'il dédie au critique d'art François Thiébault-Sisson. Nous la reproduisons ci-dessous en l’agrémentant des reproductions qui accompagnent le texte original. Il est à noter que, dans l’article hollandais, l’auteur évoque la ressemblance, tant physique que morale, qu’il a relevée entre le peintre et Théophile Gautier : de même que ce dernier, « Jacob Maris, par la puissance et la force sereines qu’il dégageait, présentait des traits de prince mérovingien ».

    Philippe Zilcken a laissé d’autres pages, bien plus documentées, sur Jacob Maris, par exemple dans ses Peintres hollandais modernes (1893), dans Les Lettres et les Arts (1er juillet 1889, p. 25-44) et dans la Gazette des Beaux-Arts (1er février 1900, p. 147-155).


     

    QUELQUES PORTRAITS DE JACOB MARIS

     

    À M. Thiébault-Sisson

     

     

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    Jacob Maris photographié par P. Zilcken en 1897

     

    Le 17 Août 1899, un bulletin spécial annonçait à La Haye, ce qui ne se fait que lors de graves évènements, la mort du peintre J. Maris.

    En effet, J. Maris était un grand souverain en son art, et, plus complètement que bien des princes, il continuera à vivre par son œuvre superbe qui donne une vision si complète et synthétique du paysage hollandais.

     

    Tout passe. – L’art robuste

    Seul a l’éternité…

     

    Quoique Maris ait souvent peint, dans sa jeunesse principalement, des sujets de figure, et plus tard quelquefois ses enfants, tout jeunes encore, avec une rare délicatesse de pénétration et une incomparable richesse de ton, ce grand artiste est plus complet encore comme paysagiste.

    La Hollande, si riche et variée d’aspects, si belle par sa limpide atmosphère, par la fraîcheur savoureuse de ses verdures transparentes et pures, par ses eaux claires qui reflètent presque partout des ciels lumineux et changeants, la Hollande, avec ses vieilles cités et ses moulins colorés, tombant en ruine, – un des plus beaux pays du monde, a été aimée et comprise par Jacob Maris comme par aucun peintre avant lui.

    À travers les siècles cet œuvre grandiose témoignera de son amour du sol natal et de sa vision supérieure.

    Quand un grand homme est mort, il ne reste parfois de lui, à côté de son œuvre, que quelques portraits. De Maris, il en existe peu : quelques photographies, de bons dessins de Veth et de Haverman, et une pointe-sèche de P. de Josselin de Jong (*).

    Peu donc, et c’est pourquoi j’ai cru utile, pour ceux qui n’ont pas connu personnellement ce peintre, de mentionner ces portraits d’après nature, qui, n’ayant pas la durée du bronze, disparaîtront bien vite.

    Selon moi, le plus beau portrait est celui qu’on s’est créé soi-même, celui que l’on voit en fermant les yeux, évoquant l’aspect, le visage ou le regard de celui ou de celle qui n’est plus. Alors la matière s’efface, et ce qui est l’essentiel de la plupart des portraits, la ligne et la couleur, s’atténuent et l’âme seule survit…

    JacobMarisDansZilcken2.pngIl y a quelques douze ans, Willem Maris le jeune fit une belle photographie de son père, assis dans son atelier.

    On y retrouve en grande partie la délicatesse des formes qui caractérisaient le visage de J. Maris, quoique la tête soit prise en profil perdu.

    La photogravure-Goupil a durement reproduit ce cliché dans la livraison de Juillet 1889 de la revue Les Lettres et les Arts.

    Toutes les finesses du modelé et de l’expression subtile ont disparu dans cette reproduction.

    JacobMarisDansZilcken1.pngUn photographe de La Haye, qui faisait poser devant son objectif presque tous les peintres de la Résidence, a fait, vers 1885, un portrait banal, correct, qui n’est pas exempt de l’expression d’ennui qui s’empare de tous ceux qui viennent d’entendre le tra- ditionnel « ne bougeons plus ».

    Il y a une couple d’années j’avais moi-même été pho- tographier Maris chez lui, assis devant son chevalet, sur lequel était posé, faisant fond, une grande vue de Hollande, au ciel puissant et nuageux.

    Et maintenant que le peintre est mort, maintenant que tout ce qui a rapport à lui devient infiniment précieux, le portrait dont je parle a de la valeur par son charme d’intimité, de spontanéité et de naturel.

    Maris faisait toujours dire qu’il n’était pas chez lui, ayant horreur des gêneurs de toutes sortes, qui tâchaient de l’approcher, mais les rares élus qui avaient leurs petites entrées n’oublieront jamais son accueil cordial et simple, son fin sourire, sa spirituelle et pénétrante causerie, ne dépassant pas une légère ironie, et toujours pleine d’un rare bon sens, cette qualité qui lui était si propre et qui lui a fait si magistralement raisonner et équilibrer ses œuvres.

    Les peintres Veth et Haverman ont fait d’après lui des dessins détaillés pour des revues illustrées hollandaises (De Kroniek et Woord en Beeld) et le peintre P. de Josselin de Jong, il y a une douzaine d’années, à ma demande, fit une très intéressante pointe-sèche d’après le maître, laquelle rend entre autres bien son caractère Olympien.

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    Jacob Maris par Pieter de Josselin de Jong

     

    Car Jacob Maris, quoique de petite taille, évoquait quelque Zeus ou Jupiter inconnu par le calme puissant, la belle expression sereine de son visage, autour duquel de longues boucles flottaient sans la moindre pose, cette coiffure étant pour lui la seule manière de porter sa chevelure léonine.

    JacobMarisDansZilcken3.pngCe caractère classique m’avait frappé en Maris et j’ai été surpris de trouver la preuve de ce que je dis, grâce à un médaillon fait par le sculpteur Paul Dubois, durant le séjour de Maris à Paris, avant 1870, où son profil se dessine parallèlement à celui de sa femme.

    Ici l’effigie du jeune artiste est du plus pur Grec, et semble dérobée à quelque frise Athénienne.

    M. de Josselin de Jong avait fait quelques belles et franches eaux-fortes, mais jamais encore de « pointe-sèche ». Il employa ce moyen pour faire le portrait de Maris d’après un croquis sur nature. J’imprimai sa planche, et il alla retravailler ce premier état d’après son beau modèle. J’ai précieusement conservé cette rare épreuve qui est infiniment meilleure que celles de l’état de publication.

    Il est à jamais regrettable que Jozef Israëls, qui a fait des portraits si supérieurs comme expression, d’un caractère hors ligne, d’un faire expressif et personnel extraordinaire, tels que celui du peintre Roelofs, n’ait pas immortalisé les traits de son ami Maris.

    J’ai cru, en signalant ces portraits peu connus, rendre service aux admirateurs du maître, et contribuer à sauver ces portraits de l’oubli qui engloutit si rapidement tout ce qui n’est pas de tout premier ordre.

     

    JacobMarisDansZilcken6.png(*) Pieter de Josselin de Jong (1861-1906) était un autre peintre de la même génération que Philippe Zilcken.

     

     

    Jacob Maris photographié par une de ses filles

     

     

    Voir aussi sur les frères Maris l’étude de D. Croal Thomson (anglais et français) : ICI

     

     

     

  • Willem Sandberg

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    Un Hollandais qui a marqué l’art et l’histoire de l’art du XXe siècle

     

    Fin 2007 - début 2008, l'Institut Néerlandais a organisé une belle rétrospective consacrée à Willem Sandberg, homme peu connu du grand public : ce graphiste et directeur de musée a pourtant joué un rôle considérable dans l'évolution de l'art contemporain. En proposant un essai biographique détaillé et richement illustré, l'ouvrage publié à cette occasion permet de mieux mesurer son action et l'influence qu'il a pu avoir sur le monde de l'art dans la seconde moitié du siècle passé. Un parcours d'autant plus intéressant qu'il peut éclairer le lecteur sur ce qui sépare les idéaux d'un artiste des dérives de l'art d'aujourd'hui.

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    Ad Petersen, Sandberg, graphiste et directeur du Stedelijk Museum, Paris, Institut Néerlandais/Xavier Baral, 2007, 224 p.

     

    LE MOT DE L’ÉDITEUR

    W.J.H.B. Sandberg (1897-1984) était un graphiste néerlandais qui, à quarante ans, fut nommé conservateur du Musée Stedelijk d’Amsterdam. Sa carrière fut bientôt interrompue par la Seconde Guerre mondiale. Il s’engagea activement dans la résistance des artistes à l’occupation allemande des Pays-Bas, ce qui le contraignit à vivre dans la clandestinité pendant deux ans. En 1945, après la Libération, Sandberg fut nommé directeur du Stedelijk et le resta jusqu’en 1963. En plus de 15 ans, et avec peu de moyens à sa disposition, il transforma le musée Stedelijk en un centre international d’art contemporain qui joua un rôle exemplaire dans le monde muséographique de toute l’Europe et même au-delà. Cela n’était pas uniquement dû à la conception que Sandberg s’en faisait, c’est-à-dire d’un musée ouvert, accueillant, offrant un programme d'expositions varié et constamment renouvelé, mais cela venait aussi et surtout de ce que Sandberg se chargeait personnellement, comme graphiste, de la quasi-totalité des catalogues, affiches et autres supports de communication. Son style typographique est d’une sobriété raffinée, caractérisé par une asymétrie systématique, une prédilection pour les minuscules, l'utilisation généreuse de couleurs unies vives, principalement du rouge et du bleu, l’usage multiple de papier kraft combiné avec du papier couché, et l’emploi de lettres déchirées dans du papier. Il en résulte une typographie extrêmement personnelle, aisément reconnaissable, l’œuvre généreuse d’un graphiste et directeur à la fois qui était son propre commanditaire, disposant ainsi d’une rare liberté.

    Ce livre est consacré à la typographie de Sandberg et à ses activités au Stedelijk. L’auteur de cet ouvrage, Ad Petersen (né en 1931), fut conservateur du Musée Stedelijk d’Amsterdam de 1960 à 1990 et un proche de Sandberg.

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    Willem Sandberg & Jean Tinguely, 1982, jaquette d'un livre de photographies d'Ad Petersen, préfacé par Roland Topor, Kempen Pers, 1993

     

    AVANT-PROPOS (extrait)

    Graphiste douée, directeur de musée pragmatique, homme d’action, Sandberg a marqué les milieux de l’art de l’après 1945 par un nombre considérable de réalisations qui ont ouvert les yeux de bien de personnes sur l’art moderne.

    L’idéaliste en lui caressait l’espoir utopique de voir l’art contemporain jouer un rôle naturel et significatif dans la société et non plus d’y occuper une position marginale et élitaire. Comme il ne perdait pas le sens des réalités, il n’attendait toutefois pas trop de ses continuels efforts. Il ne garda pas moins une foi inébranlable en l’art.

    CouvSandbergdésigne.jpgÊtre un directeur de musée énergique, optimiste et axé sur l’avenir en même temps qu'un designer réunissant les mêmes qualités relevait selon lui de sa mission. Son œuvre typographique, à laquelle la majeure partie de ce livre est consacrée, nous en fournit une preuve tangible aujourd’hui encore.

    Ad Petersen (né en 1931) a bien connu Sandberg. Il a été l’un de ses plus proches collaborateurs au Stedelijk Museum au cours des dernières années de son directorat. Par la suite, de 1963 jusqu’à la mort du graphiste, les deux hommes ont entretenu des liens plus personnels.

    Sa connaissance de l’œuvre de Sandberg l’a amené à publier un premier livre en 1975 : Sandberg, een documentaire / a documentary, qu’il a signé avec Pieter Brattinga, en collaboration avec Sandberg lui-même.

    Le présent ouvrage a été réalisé grâce à une initiative commune de l’Institut Néerlandais, qui fête ses cinquante ans d’existence, et des éditions Xavier Barral. Tout comme le livre susmentionné, celui-ci est basé sur les innombrables entretiens que l’auteur a eu avec Sandberg, sur les voyages qu’ils ont effectués ensemble, sur leur collaboration, une sympathie réciproque et sur des observations de ce personnage d’exception qu’a été Sandberg.

     

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    photos de l’exposition Sandberg à l'Institut Néerlandais (28 novembre 2007 - 20 janvier 2008) : ici

    à lire sur la Toile

    Willem Sandberg : Graphiste et amoureux d’art : ici

    Willem Sandberg: inventeur du musée moderne en Europe : ici

    Sandberg, l’exemple Hollandais* : ici

    Willem Sandberg : Double casquette : ici

     

     

    exposition Het affiche (L’Affiche) au Stedelijk Museum d’Amsterdam (1950)

     

     

     

    exposition de photographies Wij mensen (Nous les hommes) au Stedelijk Museum d’Amsterdam (1956)

     

     

    arrivée de La Porte de l’Enfer de Rodin au Stedelijk Museum d’Amsterdam (1956)

     

     

    exposition G.H. Breitner au Stedelijk Museum d'Amsterdam, 1958

     

    * cet article orthographie mal le prénom de l'auteur du livre.

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