Rubens diplomate
Rubens diplomate
par Jacques De Decker
Conférence de Jacques De Decker (24/09/2014)
qui prépare une biographie de Rubens pour la collection Folio biographies.
BOZAR EXPO
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Conférence de Jacques De Decker (24/09/2014)
qui prépare une biographie de Rubens pour la collection Folio biographies.
BOZAR EXPO
Un entretien
avec Dominique Rolin (19/03/1982)
Jacques De Decker rend visite à la romancière Dominique Rolin à qui l’on doit entre autres L’Enragé (1978), autobiographie apocryphe de Pieter Brueghel l’Ancien, et Dulle Griet (1977), livre dans lequel elle s’identifie à Margot la Folle, la femme cuirassée du célèbre tableau du peintre flamand. De la mort, de l’humour, de la Flandre, de Dostoïevski… au fil d’un retour sur L’Infini chez soi (1980) et Le Gâteau des morts (1982).
Dominique Rolin fille de Breughel
Cloué sur son lit d’agonie par un rhumatisme articulaire qui l’empêchera à jamais de peindre, Brueghel se rappelle sa vie. Première enfance paysanne, atelier d’un maître célèbre, paysages et peintures des Flandres puis d’Italie, villes déchirées par la répression espagnole, huma- nité grouillante, femmes qu’il a aimées... vie transformée en œuvre.
Dominique Rolin, entre fiction et réalité (entretien radio)
chronique de Jacques De Decker sur Dominique Rolin
Réception de l’ouvrage de Luuk van Middelaar
Après avoir présenté Le Passage à L’Europe de Luuk van Middelaar le 28 novembre 2011, le temps est venu de s’arrêter sur les échos qu’éveille cet essai publié dans la collection « Bibliothèque des Idées » chez Gallimard.
Luuk van Middelaar reçu à l’émission « L’invité des Matins » (France culture) le 20 février 2012
Dans « Quand l’euro deviendra un instrument de puissance » (La Croix, 16/02/2012), Jean-Christophe Ploquin rend compte de l’ouvrage de Luuk van Middelaar à l’occasion d’un colloque organisé le 15 février par le groupe de réflexion EuropaNova : Avec un œil neuf, il y déroule le fil d’une construction européenne vieille déjà de 60 ans mais qui n’en est, selon lui, qu’à ses débuts. Il observe les frictions entre les modèles identitaires, entre les systèmes politiques, entre l’Europe des États, l’Europe des citoyens et l’Europe bureaucratique. Il se passionne pour « la naissance de cet univers où les intérêts nationaux et européens cohabitent, où ce sont des politiciens nationaux qui assument un rôle européen, qui se sentent coresponsables d’une entreprise commune. Aujourd’hui, l’Europe n’est pas en train de s’unifier culturellement, assure-t-il. Ce qui nous unit, on ne s’en aperçoit souvent que de l’étranger. L’européanité est presque insaisissable. La question n’est donc pas : comment va-t-on devenir Européen ? C’est : comment va-t-on vivre ensemble? Quel sentiment d’appartenance au club va-t-on développer ? Nous ferons l’Europe en imprégnant les États de ce sentiment, pas en forçant une intégration des États.Après la paix et la prospérité, la puissance doit être le prochain grand projet de l’Europe, prône Luuk van Middelaar, qui avait 16 ans lors de la chute du mur de Berlin. C’est un désir des citoyens et une nécessité pour les États. Les Européens ne peuvent fuir cette idée au moment où le monde vit dans le rapport de forces. Il faut faire vivre cette idée dans la population alors que ces dix dernières années, on l’a euphémisée en présentant l’Europe comme un ‘‘acteur’’ de la scène internationale. »
Ce Néerlandais se doute que le chemin sera long. Il vient de « l’autre pays du ‘‘non’’ », les Pays-Bas, dont les habitants rejetèrent eux aussi par référendum en 2005 le traité constitutionnel européen. « Le ‘‘non’’ français marquait le désir d’une autre Europe alors que le ‘‘non’’ néerlandais manifestait le souhait de moins d’Europe », analyse-t-il.
Fondapol a proposé un débat sur le livre en présence de : Luuk van Middelaar, Marcel Gauchet, Jean-Louis Bourlanges, Dominique Reynié & Christophe de Voogd
Parole à présent au Belge Jacques de Decker
sa chronique
« Hourrah pour l’Europe ! »
Il y a des livres devant lesquels, faute de temps, d’espace et surtout de recul, le chroniqueur se trouve réduit à une seule forme de commentaire : l’effet d’annonce. L’évènement est tel que l’essentiel est d’instiguer le public à y aller voir lui-même toutes affaires cessantes, parce qu’on se trouve devant un ouvrage qui provoque un avant et un après sa parution.
La même attitude s’est imposée à moi, il y a, plus de vingt ans, lors de la parution du Nom de la Rose. Je me suis contenté de dire dans un bref article, « allez-y voir vous-mêmes, c’est trop important, on reviendra sur la question plus tard ». Ce même choc, sur le plan de l’essai cette fois, on le ressent à la lecture de l’essai de Luuk van Middelaar Le Passage à l’Europe. Histoire d’un commencement. C’est un jalon, een mijlpaal, comme on dit en néerlandais, langue de l’auteur qui est Hollandais, superbement transposé en l’occurrence dans la version française de son ouvrage par ses traducteurs Daniel Cunin et Olivier Venwersch-Cot. On ne pourra plus parler valablement de l’Europe désormais sans en tenir compte.
La littérature sur l’Europe, le pamphlet récent de Hans Magnus Enzensberger l’a illustré, est le plus souvent dénigrante. Il est facile de se moquer d’un enfant qui apprend à marcher, et il est tout aussi condamnable de sacrifier à cette sévérité déplacée. Or, l’Europe com- mence, elle est toujours engagée, comme le sous-titre de cette magnifique synthèse, qui se lit comme un passionnant récit, le souligne, dans son « commencement ».
Qu’est-ce qui éclaire sa réussite, en-dehors, du savoir, de l’effort, du talent littéraire de l’auteur ? Deux éléments majeurs : Van Middelaar est un historien et philosophe de moins de quarante ans. En d’autres termes, il n’a jamais vécu dans un autre espace qu’européen, fût-il en cours de constitution, processus qui n’aura d’ailleurs, tout porte à le croire, jamais de fin. D’autre part, répétons-le, il est un citoyen des Pays-Bas. Or, si l’on doit laisser une chose à nos voisins du Nord, c’est qu’ils ont de l’Europe une grande expérience, puisqu’ils en sont membres fondateurs, et qu’au surplus ils n’ont cessé de la soumettre à leur vigilance critique, avec le pragmatisme et le rationalisme qui les caractérisent. Car n’oublions pas que si la France est le pays de naissance de Descartes, les Pays-Bas furent l’une de ses terres de refuge et d’élection.
C’est que Van Middelaar a la tête philosophique autant qu’historique ou politologique. Il cite Machiavel, Hobbes, Erasme, Hegel, quelques grands esprits européens qui savaient penser au-delà des frontières nationales, que séparaient cependant des guerres sanguinaires, il ne renvoie qu’à très peu de penseurs contemporains, dont on doit admettre qu’à la différence d’Edgard Morin et de quelques rares autres, ils ont bien peu « pensé leur continent ». En fait, son magnifique livre ouvre une voie : celle d’une philosophie ancrée dans le réel qui prendrait l’Europe pour objet. S’étonnera-t-on dès lors que l’une des consciences les plus actives de l’Europe d’aujourd’hui, et son représentant le plus emblématique, Herman van Rompuy, ait repéré ce jeune prodige et ait fait de lui l’un de ses collaborateurs les plus proches ?
Jacques De Decker (La Marge)
Joëlle Kuntz offre dans l’édition du 4 février 2012 du quotidien suisse Le Temps un bel aperçu du Passage à l’Europe
La voix d’un académicien
Secrétaire perpétuel de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, l’homme de théâtre et traducteur bruxellois Jacques De Decker nous offre régulièrement, grâce à sa connaissance du néerlandais, son point de vue sur des œuvres d’écrivains de Flandre ou des Pays-Bas. Sur le site espace-livres.be, il propose ainsi des chroniques (écrites et/ou enregistrées, courtes et/ou longues) dont certaines se rapportent, à un titre ou à un autre, au domaine néerlandophone.
Hommage à Harry Mulisch à la suite du décès du romancier
Que reste-il de Maeterlinck ?
[…] La galaxie Maeterlinck, on le voit, est un univers en expansion, mais au centre duquel il demeure comme dans l’ombre, alors qu’il devrait être, ces temps-ci, au centre de l’attention. Le 9 novembre dernier, on aurait pu rappeler à grand bruit que cent ans jour pour jour auparavant, on lui décernait à Stockholm le prix Nobel de littérature, le seul qu’un auteur belge ait jamais décroché : or, l’anniversaire est passé sous silence. En juillet prochain devrait se commémorer le cent cinquantième anniversaire de sa naissance. On ne peut pas vraiment parler de mobilisation massive… Le purgatoire se fait long. […]
chronique courte
Qu’y a-t-il à l’intérieur de Lanoye ?
sur le romancier et dramaturge Tom Lanoye
[…] Lanoye ? Un décathlonien de la culture, une machine de guerre qui propulse ses fusées porteuses dans toutes les directions, et dont le premier carburant pourrait bien être le génie. […]
Carême, cet initiateur
hommage au poète et traducteur du néerlandais
[…] Maurice Carême est non seulement l’un des grands ambassadeurs de la langue française, mais l’un des rares poètes connu aux quatre coins du monde pour sa capacité d’initier les enfants à l’alchimie des mots. La simplicité de sa langue, ciselée au départ d’un vocabulaire élémentaire, d’une syntaxe cristalline, est le premier atout de cet enchanteur qui a appliqué généreusement le précepte de Lautréamont qui disait que la poésie devait être faite par tous et non par un. […]
chronique courte
« Deux morts et un survivant » : hommage à l’édition littéraire
à propos de la disparition de Hubert Nyssen et de Vladimir Dimitrijević qui ont contribué à mieux faire connaître les lettres néerlandaises – le survivant étant Maurice Nadeau
[…] Deux de ces bons génies du monde de l’édition viennent de disparaître, et on ne leur rendra jamais assez hommage. Il y a eu, il y a quelques mois, le tragique accident de circulation, sur la route de Genève à Paris, qui coûta la vie à Vladimir Dimitrijević, mieux connu dans le monde des livres sous le nom de Dimitri. Il dirigeait, à Lausanne, « L’Age d’homme », et son officine était une des plaques tournantes de la vie intellectuelle européenne. D’abord parce que ce Serbe d’origine avait œuvré passionnément à une meilleure connaissance des lettres slaves en occident. Mais il ne s’était pas seulement voué à cette mission. […] Il a accueilli des dizaines d’écrivains belges, auxquels il a, de plus, largement ouvert une écoute internationale, bien plus que des éditeurs nationaux n’auraient pu l’assurer. Il était l’homme des défis insensés, comme d’entamer les œuvres théâtrales complètes d’Hugo Claus en français, qu’il avait bien entendu confiées à Alain van Crugten.
L’autre géant de l’édition qui nous a quitté est, lui, un Belge qui a donné une formidable leçon de service au livre à toute la francophonie : Hubert Nyssen. Il n’est pas exagéré de dire qu’il a bouleversé la philosophie éditoriale de fond en comble. D’abord en fondant Actes Sud en Arles, et non à Paris. Quel scandale, et quel handicap il s’est de la sorte imposé ! […]
chronique courte
Jacques De Decker, la langue, le théâtre, la traduction...
Jacques De Decker & l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique
Lire sur Jacques De Decker : Jean Tordeur