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belgique - Page 16

  • Le polar en Flandre (2)

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    Le roman policier et à suspense en Flandre (2)

     

    LE SURSAUT : années 1980-1995

     

    CouvLAmbassadeur.jpgOn entre donc ensuite dans une ère beaucoup plus riche, inaugurée en premier lieu par Jef Geeraerts (né à Anvers en 1930), qui s’était déjà fait un nom dès les années soixante en particulier grâce à des romans où instincts primitifs, érotisme et Afrique occupent une place centrale (Je ne suis pas un nègre et les 4 volumes de Gangrène) (9). Son Kodiak .58 (1979) symbolise le point de départ de décennies riches en publications de qualité qui ont incité des éditeurs comme Manteau et Houtekiet - et plus récemment Davidsfonds - à bâtir un fonds « suspense ». Après avoir reçu le premier prix Gouden Strop en 1986 pour De zaak Alzheimer (porté à l’écran sous le titre La Mémoire du tueur, 2003), Jef Geeraerts a ajouté plus d’une douzaine de titres rangés dans le genre « polar » ou « thriller » ; souvent très documentées, témoignant d’une belle maîtrise, ses œuvres abordent des sujets politiques, traitent de la corruption, dénoncent les pratiques de la grande bourgeoisie et de certaines institutions, plongent dans l’univers de la  mafia (Dossier K sur la mafia albanaise). On a souvent droit à une belle peinture des hautes sphères corrompues de la société belge, à des dialogues pleins d’allant et savoureux, même si certains personnages, par exemple Albert Savelkoul et Nazim Tahir, dans De PG (Le Procureur) et Dossier K., paraissent parfois bien naïfs et si l’auteur, dans ces deux romans, propose une vision un peu trop manichéenne des choses.

     

    Trailer La Mémoire du tueur

     

    Anversois lui aussi, comme d’ailleurs beaucoup de ses confrères, Bob Mendes (né en 1928) est considéré, avec près de 20 titres, comme l’un des maîtres du roman à suspense. Deux de ses meilleurs titres ont été traduits par Emmanuèle Sandron pour les éditions belges Luce Wilquin. (La Force du feu, 2002 et Les Diamants du sang, 2004). « Un quart de siècle de passion et de vengeance, c’est ce que nous propose La Force du feu. Évoquant avec finesse les luttes d’influence qui déchirent le Moyen-Orient avant la chute du Shah d’Iran, Mendes dérouleCouvDiamantsSang.jpgtous les fastes de la tragédie. Présenté comme thriller, il s’agit plutôt d’un passionnant roman de politique fiction de grande envergure, écrit  avec maestria dans un style haletant et précis. Par l’étendue et la précision de sa documentation (notamment dans le domaine du zoroastrisme) et son sens architectonique de la construction, il s’apparente tout naturellement à des maîtres du genre tels que Ludlum, Clavell et surtout Forsyth, lequel a déjà fait appel à Mendes pour une anthologie américaine. » (H.-F. Jespers) Bob Mendes a promu en Flandre le faction-thriller ; son œuvre a été récompensée par quelques-uns des prix les plus prestigieux. (10)

    Né pour sa part en 1941 – eh oui ! à Anvers –, John Vermeulen a fait ses débuts en littérature dès l’âge de 15 ans en publiant un roman de science fiction (11), genre qu’il a continué de pratiquer sans délaisser les autres. Son premier polar date de 1981 ; le romancier l’a revisité pour reformuler sa critique de l’industrie du nucléaire : De gele dood (La Mort jaune, BMP, 2001). En tout, il en a écrit une quinzaine.

    CouvGeleDood.jpgUn de ses personnages de prédilection, Ansen Wagner, membre des services secrets européens, est une sorte de James Bond peu machiste ; les lecteurs ont pu suivre ses aventures publiées par l’éditeur d’Utrecht Bruna. Sans forcément abandonner la veine érotique ou humoristique, Vermeulen a ensuite quitté ce personnage pour s’attacher à des sujets « plus sérieux », en particulier l’écologie (Gif, Poison, 1999). Solo Race, qui évoque la pollution des mers, a reçu le Prix du Grand Jury (1988) ; Beau crime (1998) présente une juge d’instruction attirée tant par les hommes que par les femmes ; elle doit trouver le meurtrier d’une femme très sexy qui dirigeait une émission radiophonique nocturne consacrée à l’amour et à la sexualité. Quant à De Kat in het aquarium (Le Chat dans l’aquarium, 2003), il narre le cauchemar de couples qui ont gagné un séjour dans un endroit qu’ils croient idyllique. Bien que dénigré dans son pays, John Vermeulen a connu de grands succès de librairie, vendant des centaines de milliers de livres à l’étranger. John Vermeulen s’est éteint en août 2009. Dans les dernières années de sa vie, il a écrit pour l’essentiel des romans historiques (sur Bruegel, Bosch, Mercator, Nostradamus, Vinci) dont l’un a été mis en scène en Allemagne sous forme d’opéra.

    L’annonce de sa mort dans la presse francophone : « BRUXELLES 24/08/2009 (BELGA). L’auteur néerlandophone John Vermeulen est décédé le week-end dernier à l’âge de 68 ans, a annoncé l’éditeur Kramat. John Vermeulen a essentiellement écrit des thrillers et des romans de science-fiction. Il a également signé des livres pour enfants, des scénarios de films et de pièces de théâtre, des romans de fantasy et des romans historiques. Il a également publié, sous le pseudonyme féminin Tessy Bénigne, quelques romans érotiques. Ses œuvres ont été traduites en allemand, espagnol, hongrois, français, japonais et anglais. »

    CouvRoséProvence.jpgDe la même génération, on compte aussi Axel Bouts (né en 1938) qui, depuis près de trente ans, élabore une œuvre littéraire de qualité en choisissant parfois le roman policier : avec l’inspecteur Jan Toets, on découvre Courtrai, ville natale de l’auteur, ou bien un village flamand (Nieuwemaan, Nouvelle lune, 2001) ; on séjourne, avec entre autres Georges Simenon en personne, dans le Sud de la France (Rosé de Provence, 1992), entre Saint-Tropez et Aix-en-Provence. Au fil de ces romans « placides » qui sont aux antipodes des épais thrillers en vogue, on explore l’homme dans ses défauts et ses manquements. Sens de l’atmosphère et de l’intrigue également au rendez-vous dans Wolven (Loups, 1988), Het paradigma (Le Paradigme, 1991) qui a été porté à l’écran par la BRT, Résidence Elckerlyc (1996) et Elektrocutie (2003), des titres (ré)édités chez Davidsfonds. (12)

    CouvRubensRood.jpgQuant à l’Anversois Staf Schoeters (Merksem, 1949), il accorde lui aussi beaucoup d’attention au style tout en dénonçant dans sa dizaine de titres certains aspects de la société. Il fait partie des quelques Flamands qui s’adonnent au roman policier historique, par exemple dans le récent Rubens Rood (2007) où l’on voit le célèbre peintre faire planer, peu après sa mort, le mystère sur sa ville. Avec De schaduw van de adelaar (L’Ombre de l’aigle, 1998), premier volet d’une trilogie – les deux autres étant De wandelgangen van de macht (Les Couloirs du Pouvoir, 1999) et De wegen naar ontvoogding (Les Chemins de l’émancipation, 2002) – dont l’action se situe à Anvers à l’époque napoléonienne, Schoeters a remporté le prix Hercule Poirot. En lisant Ochrana (1994), le lecteur se retrouve dans le milieu des services secrets tsaristes. Rust in onvrede (1991) propose un bel équilibre entre suspense, littérature et politique. Dans Belegerd verleden (Passé assiégé, Allmedia, 2004), la quête d’un historien nous ramène à Anvers à l’époque de la Première guerre mondiale : souffrance, trahison et terreur sont au menu.

    Ses autres titres : Het gelag wordt betaald (1982) ; De draak achterna (1984) ; Het perspectief van de worm (1986) ; De seismograaf, of Drie dagen uit het leven van Donald Hartman (1990); Labiele basis (1992).

    Pour sa part, l’écrivain Ward Ruyslinck, auteur entre autres de Golden Ophélia, a commis trois romans qui peuvent être rangés dans le genre policier. Wurgtechnieken (Techniques d’étranglement, 1983) traduit par Xavier Hanotte sous le titre Ultimes étreintes (La Longue vue,1986) a pour thème l’emploi de la torture comme moyen d’amadouer l’homme. On suit l’itinéraire d’un tortionnaire ; après avoir servi le pouvoir en place en Bolivie, il vient se cacher en Europe. De Claim van de Duivel (La Doléance du Diable, 1993) narre l’histoire d’un écrivain raté qui se retrouve accusé du meurtre de sa femme. Poussé par la force diabolique qui l’habite, l’homme, une fois en prison, se met à écrire pour se défendre. Le grand pessimiste – ou réaliste ? – qu’est Ruyslinck propose une vision des choses plus noire encore dansTraumachia (1999), son dernier roman.

    CouvUltimesEtreintes.jpg 

    Entre 1985 et 1990, Bart Holsters (né en 1953) a publié 4 polars prometteurs avant d’écrire sur le genre pour le quotidien De Morgen. Il met en scène un antihéros, le détective Jean-Pierre Willems. Son troisième titre, Koude Kunstjes, est un persiflage du roman policier.

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    CouvPaarseDijen.jpg

    Entre deux voyages et diverses publications, le biologiste et journaliste Dirk Draulans (né en 1956) a édité chez Manteau un thriller érotique Paarse dijen (Cuisses violacées, 1990) – où un personnage qui sort du rêve de l’héroïne du roman devient un criminel – et un polar Gele modder (Boue jaune, 1992) qui aborde la question des armes chimiques. Dans un autre livre à dominante scientifique, De rode Koningin (La Reine rouge, 1994), l’auteur imagine un monde où une guerre biologique menée par une femme vise à supprimer tous les mâles : les femmes n’ont plus besoin des hommes pour vivre puisque la science leur permet de se reproduire par un système proche de la parthénogénèse.

    Relevons encore pour les années quatre-vingt deux romans qui s’apparentent au roman policier : sous le pseudonyme Conny Couperus, le célèbre Hugo Claus (1929-2008) et son ami Freddy De Vree (1939-2004) ont écrit Sneeuwwitje en de leeuwerik van Vlaanderen (Blanche neige et l’alouette de Flandre, 1985), une satire de la Flandre, de la politique et de la littérature néerlandaise – Hugo Claus devait reconnaître plus tard qu’écrire un polar n’était pas dans ses cordes (13) ; quant à l’écrivain Bruno Bartels, il a pour sa part commis De kikker ging dood (La Grenouille est morte, 1983) : le personnage principal et narrateur raconte comment il a tué sa femme et ses enfants. (D.C)

     

    quelques images de Hugo Claus

     

      

    NOTES

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    (9) Plusieurs romans de Jef Geeraerts ont été traduits par Marie Hooghe : Gangrène I. Black Venus, Éditions Labor, 1984 et Babel n° 178, 1995 ; Été indien, Éditions Complexe, 1990 ; Chasses, Éditions La Longue vue, 1984 ; Le Plus gros diamant du Zaïre, trad. Marie-Françoise Dispa, Hatier, 1988 ; Opération Sigma sur la Belgique, Hatier, 1987 ; Suite romaine, trad. Marie-Françoise Dispa, Hatier, 2000 ; L’Ambassadeur, Éditions des Syrtes, 2002 ; Oiseau de nuit, Le Castor Astral, 2002 ; Marcellus, Le Castor Astral, 2003 ;Sanpaku, Le Castor Astral, 2003 ; Le Récit de Matsombo, Le Castor Astral, 2005.

    (10) Henri-Floris Jespers a consacré une monographie à cet écrivain : Bob Mendes, meester in misdaad, Manteau, 2005.

    (11) De John Vermeulen, Albin Michel a publié en 1983Le Bouffon binaire, un livre de S.-F. Pour une présentation sommaire de la littérature « fantastique » de langue néerlandaise : PDF

    (12) Axel Bouts est par ailleurs l'auteur d'un beau et court roman intitulé Dood in Arles (Mort en Arles, 1987) qui mêle, dans (les arènes de) la cité romaine et sous un voile de mystère, les thèmes de la beauté et de la mort.

    (13) Hugo Claus a par ailleurs laissé quelques nouvelles policières.



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  • Pitbull

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    Décharges d’adrénaline à Malines

     

    Un assez grand nombre de polars flamands ont pour décor la ville d’Anvers (par le passé ceux d’Anton Van Casteren, dans les vingt dernières ceux de Patrick Conrad, de Piet Teigeler, de Hubert van Lier… ou encore l’Anvers de l’époque de Rubens ou de l’époque napoléonienne dans ceux de Staf Schoeters), au point qu’on a pu parler d’ « école anversoise ». Pieter Aspe situe les siens, on le sait, à Bruges ; Jos Pierreux a élu la célèbre cité balnéaire de Knokke, Marthe Maeren la ville de Gand, le policier Christian De Coninck Bruxelles. Courtrai sert souvent de cadre aux livres du romancier Axel Bouts. Pour sa part, Luc Deflo a retenu une autre ville au riche passé, celle où il est né, Malines. En 2008, son roman Pitbull a reçu le Prix Hercule Poirot qui, depuis 1998, récompense tous les ans le meilleur polar flamand.

    CouvPitbull.jpg

    Vous avez une maîtresse belle et sensuelle. Problème : elle menace de révéler son existence à votre épouse. Un homme avec qui vous échanger quelques mots dans un café se propose d’éliminer la gêneuse à condition que, de votre côté, vous tuiez la femme dont il souhaite lui-même se débarrasser. Voilà le marché – clin d’œil à L’Inconnu du Nord-Express – qu’accepte à demi-voix Benjamin Delaedt, un soir où il a un peu trop bu. Deux crimes parfaits en perspective puisque ceux qui projettent de tuer n’ont aucun lien avec leur future victime et qu’ils pourront par ailleurs disposer d’un alibi en béton. Quelques jours plus tard, Benjamin ouvre le journal et découvre que sa maîtresse a été tuée dans des conditions atroces. Pour ne pas s’attirer les foudres de l’assassin, un homme au physique imposant, il sait qu’il va lui aussi devoir passer à l’acte.

    Voici les données de départ du roman avant que la police ne s’en mêle et que ne se révèle la nature véritable d’un tueur en série qui mord ses victimes – de là le surnom qu’on va lui donner : Pitbull. Un homme en apparence quelconque – un chômeur alcoolique parmi tant d’autres –, mais qui dispose d’appui dans les plus hautes sphères judiciaires, une véritable force de la nature en même temps qu’un individu plein de charme. L’homme est tellement infatué qu’il va lui-même prendre les choses en main pour se faire co-narrateur, ce qui se traduit par des passages hilarants. On se glisse dans la cerveau de ce monstre, on en suit les méandres entre réflexions loufoques et pensées qui glacent.

    CouvSluipendGif.jpgLuc Deflo mêle avec talent intrigue en apparence classique et descente aux enfers : le lecteur est invité à entrer dans les esprits les plus sombres, les plus maléfiques, les plus pervers ; ses tueurs, qui ont pour la plupart vécu une expérience traumatique dans leur jeunesse, déploient des qualités insoupçonnées pour torturer leurs victimes : des serial killers qui aiment qui plus est jouer avec la police et se jouer d’elle. Pitbull va pousser le jeu jusqu’à la dernière page et même plus loin. Le romancier excelle à mettre en scène l’inéluctable des pulsions criminelles.

    Côté enquête, c’est surtout la figure de Dirk Deleu qui se dégage – Deflo reconnaît d’ailleurs que le physique du policier n’est pas sans rappeler le sien. Cet homme sombre fait équipe avec Nadia Mendonck, une femme qu’il aime, mais leur liaison est d’autant plus compliquée qu’il ne parvient pas à oublier tout à fait son épouse Barbara dont il est séparé. Les épisodes sur la vie amoureuse de Deleu se glissent dans le récit ; ils permettent à l’enquêteur et au lecteur de reprendre un peu leur souffle, mais il n’est pas rare que cet aspect de son existence prenne une part dans l’intrigue même. Par exemple dans Sluipend gif, Barbara et Nadia se retrouvent aux mains d’un tueur en série que tout le monde croyait mort (le « Désosseur » du premier roman de Deflo : Âmes nues) ; de même, dans Pitbull, le serial killer va s’approcher dangereusement de Nadia.

    Autre personnage incontournable d’une dizaine de thrillers de Luc Deflo : le juge Jos Bosmans qui couvre parfois les méthodes peu catholiques de son ami de Deleu. L’équipe qui entoure Deleu compte par ailleurs Walter Vereecken, policier qui se déplace en fauteuil roulant depuis qu’il a été grièvement blessé par le Désosseur, Pierre Vindevogel dit Pierre le Bigleux, le médecin légiste Van Grieken…

    Maniant un style sûr et souple, Luc Deflo marie intrigue haletante et atmosphère oppressante. On ne se lasse pas de ses descriptions des crimes. Jusqu’à la fin, le lecteur ignore qui, du tueur ou des policiers, va l’emporter.

    D.Cunin

     

    Le vrai Pitbull présenté par l’auteur (à partir de 5’45)



     

     

    L’AUTEUR

     

    Après avoir beaucoup écrit pour le théâtre, Luc Deflo (né à Malines en 1958) s’est affirmé comme un des principaux représentants du thriller flamand et un des auteurs phares des éditions Manteau : dans Naakte zielen (Âmes nues, 1999) apparaissent le magistrat Jos Bosmans et l’enquêteur Dirk Deleu qui ont affaire à un tueur en série. Un duo de Malines que le lecteur retrouve souvent au fil de l’impressionnante série de livres publiée depuis : Bevroren hart (Cœur gelé, 2000), Lokaas (Appât, 2001), Kortsluiting (Court circuit, 2002) ; Sluipend gif (Poison furtif, 2003), Onschuldig (Innocent, 2004), Copycat (2005), Hoeren (Putes, 2006), Weerloos (Sans défense, 2007), Ademloos (Sans souffle, 2007), Spoorloos (Sans trace, 2007), Angst (Peur, 2008), Pitbull (2008), Lust (Désir, 2009) et Schimmen (Ombres, 2009). Mensonge, désir, folie, violence, sexe, perversité sont au menu de ces thrillers psychologiques. Plusieurs ont été traduits en allemand. Outre la dizaine d’enquêtes conduites par Deleu, il a écrit une trilogie portant sur la pédophilie. Certains livres sont en cours d’adaptation à l’écran. Le succès que rencontrent les livres de Deflo dans le monde néerlandophone lui permet de se consacrer entièrement à l’écriture.

     

    Le début de Pitbull en version anglaise : PDF


    Les livres de Luc Deflo en allemand (avec des extraits) : ici

     

     

  • Pieter Aspe

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    UN PHENOMENE DE L'EDITION


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    Plus de deux millions, tel est le nombre de livres que Pieter Aspe a vendu en Flandre et aux Pays-Bas. En France, ses romans partent déjà par dizaines de milliers. Soit dit en passant, un peu moins que les Duvel que descend le commissaire Van In. La Toile francophone se fait l’écho de ce phénomène. Les aventures du commissaire Van In sont traduites par Emmanuèle Sandron, parfois en collaboration avec Marie Belina-Podgaetsky.


     


    Pieter Aspe parle (en français) de son dernier roman paru en France

    Même chose en podcast : ici



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    Le commissaire Van In en gros caractères, éd. Feryane



    Rencontre avec Pieter Aspe

    « Histoires franchouillardes et kermesse perpétuelle aux relents de friture : être belge relèverait presque de la gageure. Sous la plume acerbe du Flamand Pieter Aspe, des histoires pleines “de bières et de drames” – pour paraphraser Brel – racontent que tout n’est pas rose au pays du Manneken Pis. » (lire la suite)


    Pieter Aspe en bref et présentation de 3 de ses livres

    « Toutes les enquêtes écrites par Aspe mettent en scène les sympathiques policiers Van In et Versavel, assistés de la substitut Martens (cerveau d’Einstein dans corps de mannequin !). Elles sont pleines d’humour, de tendresse mais également de petites touches de réflexion sur le fonctionnement des administrations belges, sur la vie sociale en Belgique. » (lire la suite)


    À propos du premier roman de Pieter Aspe

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    « Van In est un flic buté, étranglé par ses dettes au point de négliger son hygiène dentaire. Versavel, jumeau d’Hercule Poirot à l’homosexualité revendi- quée, lui sert de comparse. Ils enquêtent tous deux sur le cambriolage d’une bijouterie prestigieuse. Stupeur : le précieux butin n’a pas été volé, mais simplement dissout dans un bain d’acide. “Avec ce premier roman, je m’étais lancé un défi, se souvient Pieter Aspe : pas de meurtre, pas de sexe. Les jeunes auteurs de polar désirent toujours rompre avec les modèles du genre. Mais je vous rassure, ces principes n’ont pas survécu bien longtemps !“ Hannelore Martens, substitut du procureur fraîchement nommée, accompagne Van In et Versavel dans leur quête du mystérieux alchimiste. Elle apparaît d’abord comme une ravissante idiote, puis dévoile une ambition sans scrupules. “ Je voulais donner une image réaliste de la justice, explique Aspe. Les hommes de loi restent des êtres humains. Ils ne se comportent pas autrement dans le prétoire.” Van In et Martens vont clore l’affaire de manière peu académique. “Les forces de l’ordre échouent souvent dans leur travail. Pourquoi le cacher ? Dans les volumes qui suivent, mes personnages se montreront nettement plus efficaces.” » (Delphine Moreau, Le Figaro Magazine, 11/07/2008)



    À propos du dernier roman publié en traduction française


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     « "La plupart des meurtres sont des crimes passionnels. Et en général, ils ne sont pas assez intéressants, ou pas assez spectaculaires, pour en faire un livre", admet Pieter Aspe. Aussi son secret est-il d'inscrire une intrigue rocambolesque dans une description minutieuse de la cité flamande. Sans sombrer dans le pastiche, et en respectant toujours une relative vraisemblance, l'auteur joue avec humour des codes du roman policier. » (Gérard Meudal, Le Monde des Livres, 21/08/2009)

     



    Une critique du Carré de la vengeance

    « Pieter Aspe connaît ses classiques, il utilise des ingrédients traditionnels constitutifs du roman policier, mais il les met à sa sauce, pour rester dans l’imagerie culinaire… Il a un vrai sens du détail qui rend crédibles les faits ou les personnages, et il orchestre plutôt bien les clichés du genre : en effet, on repère le cliché, mais on ne s’en formalise pas car il est justifié et prend sa place dans l’ensemble pour donner du sens au récit. » (lire la suite)


    Au Rayon polar, d'autres lectures des romans de Pieter Aspe

    « Après Le Carré de la vengeance (2007), voici la deuxième aventure du singulier commissaire Van In. Avec ses excès, ce policier (bien assisté par ses proches) s’avère diablement attachant. Au cœur de la ville historique et touristique de Bruges, il mène une double enquête captivante. L’auteur nous glisse quelques indices, mais entretient le suspense grâce à une intrigue bien construite. Plus nuancés qu’on pourrait le croire, les personnages sont fort crédibles. On ne manque pas d’évoquer les désaccords entre Flamands et Wallons, qui ont grossi depuis l’époque. Plus souriant, Van In nous explique même l’origine de son juron habituel, “Benson im Himmel”. Et, malgré ses incartades sexuelles, sa relation avec Hannelore progresse vers une normalisation. Un roman très entraînant. » (lire la suite)


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  • Villon d'Anvers

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    Peter Holvoet-Hanssen

    pillard et pirate en poésie

     

     

    Il se réclame de François Villon, voit la poésie comme « des nuages en mouvement qui passent sur la page ».

     

     

     

    QUAND RIMBAUD TOMBE DU CIEL

     

     

    Ça nous mène où, Arthur ? Enfer ! Es-tu devenu un autre ?

    C’est vrai, même en hiver, les sources sont limpides.

    L’eau froide fortifie le cœur. Mais allez expliquer ça

    aux affaiblis de la baraque 13. Pas de soupe, pas de feu.

    La mort pareille à une truie qui se vide dans ses petits. Ici

    et non là naissent des enfants à l’étoile, poussière.

    Poussière de rien du tout. Écoutez ce chien. Aboyer vers l’autre versant.

    Écho. Aboyer après son écho. Toujours plus furieux jusqu’à

    ce que la nuit le néantise – à la flamande. On va

    se régaler, bloguer, trompeter. Ne va pas essayer, toi, de

    voir une vue plus grande, équilibre & déséquilibre.

    Gonfle-toi dignement. Comment, tu ne joues pas à ça… Rustre.

    La poésie, un concours de coloriage ? Ta boule magique explose.

    Bruxelles ou Paris ? Monte. D’autres commentaires ? Prêt ? Saute –

     

    Automne, langage l’air pâle. Nabot parle à l’oreille

    d’un poète sans parachute – tombant comme un météorite.

     

     

    Peter Holvoet-Hanssen

    traduit du néerlandais par Daniel Cunin

     

     

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    photo Het Kapersnest : Koen Broos

     

    Né à Anvers en 1960, Peter Holvoet-Hanssen n’est pas tombé de la dernière pluie : il a travaillé dans les secteurs maritime et culturel et a été gardien des dauphins du zoo d’Anvers.

    En sa qualité d’Envoyé de l’élément vif, messager de « l’élément mobile », il tente de lier des extrêmes – le haut et le bas, l’inaccessible et l’accessible, l’humour et l’émoi, la routine et la folie – aussi bien dans la forme que dans le contenu, et ce sur un sous-sol mouvant.

    Il y a plus de dix ans, Peter Holvoet-Hanssen a surpris le monde littéraire avec le recueil Dwangbuis van Houdini (La Camisole de force d’Houdini), qui lui a valu le principal prix flamand récompensant une première œuvre littéraire. Ce volume rend hommage au maître de l’évasion, le Hongrois Harry Houdini. Sur les traces de celui-ci, Holvoet-Hanssen repousse ses propres limites en se jouant des difficultés, se libère de tous les corsets, transgresse les catégories habituelles de la poésie.

    Sa façon de lire ses poèmes en public est particulièrement enthousiasmante. Il aime dépasser les bornes et braver les convenances afin de libérer l’âme de toute forme de carcan. La teneur théâtrale et musicale de l’œuvre fait que les performances du poète sont très appréciées lors des festivals et des soirées de poésie.

    Il travaille avec son épouse, l’auteur Noëlla Elpers, pour la jeunesse.

    CouvSantander.jpgwww.kapersnest.be – leur « Repaire de pirates » veut stimuler chez les jeunes l’amour de la poésie, de la littérature et de l’histoire.

    Il est à ce jour l’auteur d’un anti-roman (Le Moine volant), et de cinq recueils de poèmes. Les trois premiers (Strombolicchio. De la forge de Vulcain ; Santander. Confidences dans la peau du renard et celui mentionné plus haut) forment un triptyque, une « quête placée sous le signe du nombre trois, de la mélodie ultime réunissant à la fois bonheur et souffrance ».

    En 2008 il a reçu le Prix de la Culture de la Communauté flamande pour le recueil Spinalonga (2005). Quant à Navagio, paru en 2008, il clôt la première période de l’auteur, son premier long voyage par des mers et des îles où tempêtes et rires se percutent à souhait.

     

    Holvoet-Hanssen a par ailleurs établi une édition bilingue d’un choix de poèmes d’Arthur Rimbaud (Ik heb de zomerdageraad omarmd, Amsterdam, Bert Bakker, 1999).

     

    Traductions en français

     

    - Littérature en Flandre. 33 auteurs contemporains, Escales du Nord, Le Castor Astral, Bordeaux, 2003.

    - Ici on parle flamand & français. Une fameuse collection de poèmes belges, Francis Dannemark, Escales du Nord, Le Castor Astral, Bordeaux, 2005.

    Action poétique, n°185, Paris 2006.

    Poètes de Flandre. Peter Holvoet-Hanssen, Fonds flamand des Lettres, plaquette, s.d.

    10 poèmes pour « Quand la langue jubile », Printemps des Poètes de Namur, mars 2009 (plaquette).

     

    Spinalonga, 44 poèmes, 2005

    poésie,flandreDans la plaquette L’Europe en poésie (p.12-13) figurent deux poèmes de Peter Holvoet-Hanssen. De Cortège, il dit : « Un poème que l’on pourrait chanter à tue-tête tout en jouant du tambour ; dans le genre grotesque, idéal pour un carnaval peuplé de figures simiesques. » Et de Roza et la lune : « Berceuse pour conjurer les peurs ; à la fin, la peur qu’inspire la lune (l’inconnu) se trouve avalée et remplacée par “le lit de roses” (de Roza) ; le premier vers est une phrase prononcée un jour par ma fille Anna Roza à l’âge de 4 ans. »

     

     

     

     

  • Rik Wouters, peintre et sculpteur flamand

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    Un catalogue
     
     

    peinture,sculpture,flandre,belgique,poésie

    Rik Wouters : des origines à l’œuvre,  catalogue d’exposition : Palais des Beaux-Arts de Bruxelles du 23 févier au 26 mai 2002

     

    Plus de 250 pages, des centaines de reproductions (huiles, aquarelles, dessins, sculptures…) : le catalogue bilingue français/néerlandais de la rétrospective Rik Wouters organisée en 2002 est un émerveillement pour les yeux.

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    Survol de l’œuvre en images

     

     

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    « On y lira notamment une "Minuscule phénoménologie de l’influence chez Wouters", par Gérard Audinet, Conservateur au musée d'art moderne de la Ville de Paris. L’adjectif pêche par modestie, car ce savant regard extérieur – je veux dire non belge – aide à la compréhension de l’œuvre et montre comment Rik Wouters s’insère dans son époque, se prévaut d’illustres prédécesseurs (Ensor y compris) ou des écoles étrangères – l’art chinois qu’il découvre, tout en créant un style personnel. On apprendra ainsi que Wouters adulait Cézanne, tout en se méfiant de sa tendance "à l’abstraction" (…) L’ouvrage comporte aussi une analyse de l’influence d’Ensor sur Wouters, et des rapports que les deux artistes entretinrent. Elle est de Herwig Todts du Musée des Beaux-Arts d’Anvers. Surpre- nantes révélations aussi quand on lit l’estime qu’Ensor portait à Wouters au point de s’en méfier parfois, ou d’avoir des craintes de "diva". » (E. MdR, www.art.memoires.com)

     

    exposition virtuelle

    http://www.lemusee.be/orangerie.html

    le catalogue raisonné

    http://www.art-memoires.com/lmter/l3436/35rwoutersob.htm

    sur la sculpture de Rik Wouters

    http://www.art-memoires.com/lmter/l3436/34uclwouters.htm

    sur le catalogue

    http://users.skynet.be/pierre.bachy/wouters_rik.html

    guide du visiteur exposition Malines

    pdf

     

    Animation à partir du poème Hulde aan Rik Wouters (Hommage à Rik Wouters) du poète néerlandais Jacques Hamelink, par Lucette Braune



     

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