Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

poésie - Page 24

  • Les Somnambules

    Pin it!

     

    Un entretien avec l'auteur

     

     

    Premier album BD du dessinateur flamand Randall Casaer (titre original Slaapkoppen, éd. Oogachtend, 2007), Les Somnalmbules a été présenté au Festival d'Angoulême 2009. A l'image de l'illustration des albums jeunesse, la BD flamande est en plein boum !

     

    randall.c,bd,flandre,somnambules,poésie

    Les Somnambules, trad. Daniel Cunin, Casterman, 2009

     

     

    entretien radio avec l'auteur (2 parties)


    podcast


    podcast

     

    entretien Le Soir : ici

     

     

    randall.c,bd,flandre,somnambules,poésie

     

    A la lecture de votre livre, on peut se demander ce qui relève de la construction et de l'écriture automatique...

    C’est un gros travail de construction. La première inspiration est très fluide. On tente de mettre ça en forme, en image, en histoire, en essayant de recréer ce premier sentiment. Mais je me suis bien amusé à faire la composition, à mettre des références, des éléments qu’on ne comprend pas au début mais qui s’éclairent à la fin. C’est moins efficace que de travailler de A à Z, mais beaucoup plus amusant.

    On a l'impression d'un récit qui part à la dérive, puis se démultiplie en histoires gigogne...

    Oui, c’est un peu ça. Mon idée de départ était de faire un récit sans moteur. Dans un récit classique, le personnage a un but, doit trouver un équilibre. Les deux personnages du début de l’histoire n’ont pas d’intention, pas de problème, n’ont rien à faire, ne font rien. Ils ne réalisent même pas qu’ils vivent une sorte d’aventure. Mais je ne pouvais pas continuer indéfiniment, il fallait bien qu’à un moment il se passe quelque chose, alors on fait des histoires dans l’histoire. Pour montrer aussi ce que je pouvais faire, en changeant de formes de narration.

    lire la suite de cet entretien de Randall C. avec Olivier le Busy, La Libre Belgique : ici

     

     

    L'humour décalé de Randall C. plonge le lecteur dans un univers de rêves mis en abyme. Deux couples de personnages s'interrogent sur le rêve et la réalité, le langage, l'environnement surréaliste de leur imaginaire débridé où « les nuages ne chantent pas si ce n'est en silence »... On entre dans cet album comme dans une musique absurde matérialisée dans des dessins et des textes vertigineusement drôles et instables... Un auteur est né...et son premier album est un ravissement magique.  (Edmond Morrel)

     

    randall.c,bd,flandre,somnambules,poésie

     

    voir aussi l'article de Nicolas Ancion : « C'est très bon signe quand on termine une BD et qu'on a du mal à la comparer à une autre. (...) Les somnambules est un récit hors pair, avec un pied chez Lewis Caroll et l'autre chez Henri Michaux, tendance Monsieur Plume (...) Les somnambules est un grand livre. Un magnifique album, qui inaugure un genre nouveau, qui ne serait pas le roman graphique mais le poème graphique, un développement narratif inédit qui s'intéresse moins au devenir des personnages plongés dans le réel qu'au développement quasi sans limite de leur imaginaire. Époustouflant et déroutant. Que demander de plus ? »

     

     

  • Villon d'Anvers

    Pin it!

     

    Peter Holvoet-Hanssen

    pillard et pirate en poésie

     

     

    Il se réclame de François Villon, voit la poésie comme « des nuages en mouvement qui passent sur la page ».

     

     

     

    QUAND RIMBAUD TOMBE DU CIEL

     

     

    Ça nous mène où, Arthur ? Enfer ! Es-tu devenu un autre ?

    C’est vrai, même en hiver, les sources sont limpides.

    L’eau froide fortifie le cœur. Mais allez expliquer ça

    aux affaiblis de la baraque 13. Pas de soupe, pas de feu.

    La mort pareille à une truie qui se vide dans ses petits. Ici

    et non là naissent des enfants à l’étoile, poussière.

    Poussière de rien du tout. Écoutez ce chien. Aboyer vers l’autre versant.

    Écho. Aboyer après son écho. Toujours plus furieux jusqu’à

    ce que la nuit le néantise – à la flamande. On va

    se régaler, bloguer, trompeter. Ne va pas essayer, toi, de

    voir une vue plus grande, équilibre & déséquilibre.

    Gonfle-toi dignement. Comment, tu ne joues pas à ça… Rustre.

    La poésie, un concours de coloriage ? Ta boule magique explose.

    Bruxelles ou Paris ? Monte. D’autres commentaires ? Prêt ? Saute –

     

    Automne, langage l’air pâle. Nabot parle à l’oreille

    d’un poète sans parachute – tombant comme un météorite.

     

     

    Peter Holvoet-Hanssen

    traduit du néerlandais par Daniel Cunin

     

     

    kaapfotokustKoenBroos.jpg

    photo Het Kapersnest : Koen Broos

     

    Né à Anvers en 1960, Peter Holvoet-Hanssen n’est pas tombé de la dernière pluie : il a travaillé dans les secteurs maritime et culturel et a été gardien des dauphins du zoo d’Anvers.

    En sa qualité d’Envoyé de l’élément vif, messager de « l’élément mobile », il tente de lier des extrêmes – le haut et le bas, l’inaccessible et l’accessible, l’humour et l’émoi, la routine et la folie – aussi bien dans la forme que dans le contenu, et ce sur un sous-sol mouvant.

    Il y a plus de dix ans, Peter Holvoet-Hanssen a surpris le monde littéraire avec le recueil Dwangbuis van Houdini (La Camisole de force d’Houdini), qui lui a valu le principal prix flamand récompensant une première œuvre littéraire. Ce volume rend hommage au maître de l’évasion, le Hongrois Harry Houdini. Sur les traces de celui-ci, Holvoet-Hanssen repousse ses propres limites en se jouant des difficultés, se libère de tous les corsets, transgresse les catégories habituelles de la poésie.

    Sa façon de lire ses poèmes en public est particulièrement enthousiasmante. Il aime dépasser les bornes et braver les convenances afin de libérer l’âme de toute forme de carcan. La teneur théâtrale et musicale de l’œuvre fait que les performances du poète sont très appréciées lors des festivals et des soirées de poésie.

    Il travaille avec son épouse, l’auteur Noëlla Elpers, pour la jeunesse.

    CouvSantander.jpgwww.kapersnest.be – leur « Repaire de pirates » veut stimuler chez les jeunes l’amour de la poésie, de la littérature et de l’histoire.

    Il est à ce jour l’auteur d’un anti-roman (Le Moine volant), et de cinq recueils de poèmes. Les trois premiers (Strombolicchio. De la forge de Vulcain ; Santander. Confidences dans la peau du renard et celui mentionné plus haut) forment un triptyque, une « quête placée sous le signe du nombre trois, de la mélodie ultime réunissant à la fois bonheur et souffrance ».

    En 2008 il a reçu le Prix de la Culture de la Communauté flamande pour le recueil Spinalonga (2005). Quant à Navagio, paru en 2008, il clôt la première période de l’auteur, son premier long voyage par des mers et des îles où tempêtes et rires se percutent à souhait.

     

    Holvoet-Hanssen a par ailleurs établi une édition bilingue d’un choix de poèmes d’Arthur Rimbaud (Ik heb de zomerdageraad omarmd, Amsterdam, Bert Bakker, 1999).

     

    Traductions en français

     

    - Littérature en Flandre. 33 auteurs contemporains, Escales du Nord, Le Castor Astral, Bordeaux, 2003.

    - Ici on parle flamand & français. Une fameuse collection de poèmes belges, Francis Dannemark, Escales du Nord, Le Castor Astral, Bordeaux, 2005.

    Action poétique, n°185, Paris 2006.

    Poètes de Flandre. Peter Holvoet-Hanssen, Fonds flamand des Lettres, plaquette, s.d.

    10 poèmes pour « Quand la langue jubile », Printemps des Poètes de Namur, mars 2009 (plaquette).

     

    Spinalonga, 44 poèmes, 2005

    poésie,flandreDans la plaquette L’Europe en poésie (p.12-13) figurent deux poèmes de Peter Holvoet-Hanssen. De Cortège, il dit : « Un poème que l’on pourrait chanter à tue-tête tout en jouant du tambour ; dans le genre grotesque, idéal pour un carnaval peuplé de figures simiesques. » Et de Roza et la lune : « Berceuse pour conjurer les peurs ; à la fin, la peur qu’inspire la lune (l’inconnu) se trouve avalée et remplacée par “le lit de roses” (de Roza) ; le premier vers est une phrase prononcée un jour par ma fille Anna Roza à l’âge de 4 ans. »

     

     

     

     

  • Rik Wouters, peintre et sculpteur flamand

    Pin it!

     
     
    Un catalogue
     
     

    peinture,sculpture,flandre,belgique,poésie

    Rik Wouters : des origines à l’œuvre,  catalogue d’exposition : Palais des Beaux-Arts de Bruxelles du 23 févier au 26 mai 2002

     

    Plus de 250 pages, des centaines de reproductions (huiles, aquarelles, dessins, sculptures…) : le catalogue bilingue français/néerlandais de la rétrospective Rik Wouters organisée en 2002 est un émerveillement pour les yeux.

    RikWouters2.jpg
    RikWouters3.jpg

     

    Survol de l’œuvre en images

     

     

    RickWouters4.jpg

    « On y lira notamment une "Minuscule phénoménologie de l’influence chez Wouters", par Gérard Audinet, Conservateur au musée d'art moderne de la Ville de Paris. L’adjectif pêche par modestie, car ce savant regard extérieur – je veux dire non belge – aide à la compréhension de l’œuvre et montre comment Rik Wouters s’insère dans son époque, se prévaut d’illustres prédécesseurs (Ensor y compris) ou des écoles étrangères – l’art chinois qu’il découvre, tout en créant un style personnel. On apprendra ainsi que Wouters adulait Cézanne, tout en se méfiant de sa tendance "à l’abstraction" (…) L’ouvrage comporte aussi une analyse de l’influence d’Ensor sur Wouters, et des rapports que les deux artistes entretinrent. Elle est de Herwig Todts du Musée des Beaux-Arts d’Anvers. Surpre- nantes révélations aussi quand on lit l’estime qu’Ensor portait à Wouters au point de s’en méfier parfois, ou d’avoir des craintes de "diva". » (E. MdR, www.art.memoires.com)

     

    exposition virtuelle

    http://www.lemusee.be/orangerie.html

    le catalogue raisonné

    http://www.art-memoires.com/lmter/l3436/35rwoutersob.htm

    sur la sculpture de Rik Wouters

    http://www.art-memoires.com/lmter/l3436/34uclwouters.htm

    sur le catalogue

    http://users.skynet.be/pierre.bachy/wouters_rik.html

    guide du visiteur exposition Malines

    pdf

     

    Animation à partir du poème Hulde aan Rik Wouters (Hommage à Rik Wouters) du poète néerlandais Jacques Hamelink, par Lucette Braune



     

    Lien permanent Imprimer Catégories : Peintres-Graveurs 0 commentaire
  • Une gloire de la Flandre

    Pin it!

     

    Le traducteur Charles Grolleau

    à propos de Guido Gezelle

     

     

    vlaamse letterkunde,poésie,traduction littéraire,flandre,gezelle,bruges,charles grolleau

    Guido Gezelle 

     

    S’il fut « un parfait écrivain, un rare poète, un grand chrétien » (1), Charles Grolleau (1867-1940) se distingua aussi en étant éditeur de J.-K. Huysmans et, essentiellement par nécessité financière, un traducteur prolifique (Chesterton, Blake, Wilde, Omar Khayyam, Sienkiewicz…). Tant sa poésie que ses traductions recueillirent les éloges, par exemple sous la plume du jeune critique Louis Thomas dans l’Art Moderne du 28 octobre 1906 :

    vlaamse letterkunde,poésie,traduction littéraire,flandre,gezelle,bruges,charles grolleau

    Charles Grolleau ne lisait pas le néerlandais. Toutefois, il a ramené d’un séjour en Flandre un petit ouvrage consacré au plus grand poète flamand du XIXe siècle, Guido Gezelle : Une gloire de la Flandre. Guido Gezelle. Prêtre et poète (1830-1899) a paru en 1917 dans la collection « Bellum » chez Georges Crès. L’étude de Grolleau, dédiée à dom Bruno d’Estrée o.s.b., est suivie d’un choix de poèmes empruntés aux Poèmes choisis (1858-1899), traduits du flamand par Émile Cammaerts et Charles Van den Borren, Louvain, Charles Peeters, 1908. Grolleau reprend les mots de ces passeurs : « Guido Gezelle n’est pas un poète local, un Défrécheux brugeois, un “Mistral du Nord”. Sa langue participe davantage du néerlandais littéraire que du patois flamand. Il n’a pas tenté de fixer par l’écriture une tradition orale ; il a infusé le sang jeune de locutions parlées dans le corps anémié d’une écriture conventionnelle. Il a restauré à l’aide du patois qui en avait conservé l’empreinte, la langue littéraire médiévale. […] Ce n’est pas un artiste isolé, c’est un des grands maîtres – le plus grand peut-être, à l’époque moderne – des lettres néerlandaises. »

    vlaamse letterkunde,poésie,traduction littéraire,flandre,gezelle,bruges,charles grolleau

    Puis il ajoute lui-même : « Que ne donnerions-nous pas pour entendre ce que la nature nous dirait par la bouche d’un saint ? Elle a parlé souvent et saint Bernard et saint François d’Assise et saint François de Sales et des milliers dont nous connaissons quelques-uns et des milliers que nous ne connaîtrons jamais ont redit de ses paroles, mais souvent, chez eux, la poésie n’était que la servante d’une haute et puissante maîtresse : la sainte Théologie, et c’est la poésie toujours servante peut-être mais parlant d’elle-même et de son commerce direct avec tous les reflets de Dieu, c’est le chant spontané d’une âme sainte que nous demandons avec les cris de la soif et de la faim. Eh bien ! cette poésie-là, nous l’avons par Guido Gezelle. Jamais âme plus mélodieuse, anima plena modulatione, comme dit l’Imitation, ne nous aura parlé ainsi du Dieu qu’elle adorait, de l’œuvre des six jours gardant pour les seuls yeux de ceux qui prient la trace lumineuse des mains paternelles. Et tous ceux qui ont connu l’humble vicaire de Courtrai et tous ceux qui ne connaissent que son œuvre ont, sans toucher imprudemment au trésor que cache le mot de sainteté, prononcé le nom de “saint” en parlant de Gezelle. »

    La nécrologie rédigée par L. Lefebvre nous apprend que, le 15 juin 1940, Charles Grolleau « fuyait, en automobile ; au cours de cet exode, surpris par un bombardement, son cœur fragile n’a pas pu résister : il s’est effondré mort, sans un mot, dans les bras de sa femme, l’admirable compagne de sa vie et de sa pensée […]. On l’a enterré dans un village déjà évacué, sans cercueil, sans prêtre. »

     

    vlaamse letterkunde,poésie,traduction littéraire,flandre,gezelle,bruges,charles grolleau

     

    (1) Ce sont les termes employés par Lefebvre dans la nécrologie qu’il consacre à son ami près de six mois après le décès de ce dernier (La Croix, 8 décembre 1940). Il n’est pas inutile de relever que Grolleau a collaboré à la célèbre Histoire littéraire du sentiment religieux en France de H. Brémond.

     

     

     

     

    Guido Gezelle en néerlandais

    http://www.gezelle.be/

    http://users.belgacom.net/merton/indexgg.htm

    http://www.dbnl.org/auteurs/auteur.php?id=geze002

     

    deux biographies récentes sur Guido Gezelle

    C. D’haen, De wonde in ’t hert: Guido Gezelle: een dichtersbiografie, Tielt, Lannoo, 1987.

    M. Van Der Plas, Mijnheer Gezelle: biografie van een priester-dichter (1830-1899), Tielt/Baarn,  Lannoo/Anthos, 1990.

     

     

    vidéo Guido Gezelle & Paul van Ostaijen réunis


     

     

  • Manteau de verre

    Pin it!

    Gerry van der Linden est l’auteur de huit livres de poésie et de deux romans. La revue Deshima vient de publier 11 poèmes en traduction qui forment les deux premiers cycles du recueil Glazen Jas (Manteau de verre). Ci-dessous, deux poèmes extraits du cycle « Conseil de famille ».

    CouvGlazenJas.jpg

     

    Dans la famille réunion de grands nez

     

    on a pris le thé

    dans de la faïence jaune digitale

    tête cassée nez dans la tasse

     

    on a mis notre cœur sur le ventre

    nez à côté yeux oreilles

    bras et jambes

     

    débarrassé la table à la va-vite

    collé des nez dans d’album de famille

    frictionné des oreilles

     

    laissé partout des traces de doigts

    interdit l’entrée

    dressé et paraphé l’acte

     

    déchiré des habits

    rajusté des nez

    embrassé la vraie vie

     

    révisé l’acte

    mis de l’amour sur les noms

    pris le thé

     

    dans de la faïence jaune digitale

     

    GlazenJas4eme.jpg

    quatrième du recueil publié aux éditions Nieuw Amsterdam

     

    Poignard rengainé

    cran d’arrêt taillé

     

    aux murs

    épées ranimées

     

    des formes douces s’avancent

    graduellement

    une silhouette du pain un lit

    bientôt quelqu’un s’endort

     

    se change

    sur le tranchant

     

    tombe quelqu’un plus en douceur encore


    (trad. D.C.)

    Site de l’auteur avec une page en anglais

    www.gerryvanderlinden.nl

    Gerry van der Linden en néerlandais sur YouTube


    Lien permanent Imprimer Catégories : Poètes & Poèmes 0 commentaire