Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Quelque part les étoiles

    Pin it!

     

    CONZ en français

     

    couvconz0.png

     

    Les éditions marseillaises Même pas Mal viennent de publier en un volume la trilogie du bédéiste flamand CONZ (titre original : De tweede kus).

     

     

    Quelle était au départ la trame de Quelque part les étoiles ?

    Ce dont j’étais sûr, c’est qu’il devait s’agir d’une histoire plus adulte que Toen ik nog baas van de wereld was. En deuxième lieu, je voulais esquisser une histoire d’amour qui se révèlerait ne pas en être tout à fait une. Une histoire dans laquelle l’expérience de quelques personnages est présentée sous différents points de vue. Il s’agissait de proposer un épisode de leur vie, un instantané très fort. On ne voit rien de leur vie si ce n’est ce moment que je tiens à montrer.

    Même quand on approche de la fin, on ne sait toujours pas si ça va se terminer par « et ils vécurent longtemps heureux ». Je n’avais d’ailleurs pas envie de raconter cela : je me contente de redonner leur liberté à mes personnages. La vraie vie, tu sais ?!

     

    Plus on avance dans la trilogie, plus elle se fait sombre. Cela correspond-il à un plan préconçu ?

    conz,éditions même pas mal,bande dessinée,flandreJe le savais déjà alors que je traçais les grandes lignes de l’histoire dans mon carnet de croquis. J’étais impatient de passer à la deuxième partie, de voir la rupture stylistique. Celle-ci devait procurer une sorte de choc ; c’est pourquoi le premier volet est beaucoup plus clair. Dans le deuxième, j’ai pu donner ma pleine mesure et dans le troisième mieux doser encore. Certes, ça reste sombre, mais une lueur d’espoir se glisse tout de même à un moment donné.

    Si je réfléchis sur la fin, j’imagine que Ringo aura une vie bien remplie (rire). Il est encore jeune, il va connaître encore beaucoup de bons et de moins bons moments. Ce que je montre, c’est uniquement l’épisode le plus moche de sa courte existence.

    extrait de l’entretien de Conz avec Geert De Weyer publié aux pages 266-271 du volume

     


     

    LE MOT DE L’ÉDITEUR

     

    L’œuvre de Conz, acclamée par la presse et le public, enfin traduite du néerlandais ! Quelque part les étoiles nous mène sur les traces de Ringo, en quête de lui-même au fil de deux périodes de son existence, et nous fait découvrir les événements qui ont bouleversé sa vie et celle de ses proches. Notamment celle d’Hanna, son amour de jeunesse, qu’il va tenter de retrouver lors d’un voyage initiatique en Australie. Chacun des chapitres possède ses propres spécificités, son atmosphère, ses décors particuliers. L’histoire est racontée sous forme de flash-back éclectiques, où les souvenirs jouent un rôle prépondérant dans la construction et la compréhension du présent. L’ensemble est profond, intelligent, liant un dessin de prime abord naïf à une histoire et des personnages complexes. Conz sait observer le monde avec acuité, introspection et faire frémir le lecteur. Ce qui explique son retentissant succès en Flandre.

     

    conz,éditions même pas mal,bande dessinée,flandre

    Parution : octobre 2011

    ISBN : 978-2-918645-12-2

    Format : 17 x 24cm - 272 pages

    Couvrante cartonnée - intérieur papier munken print white 150g

     

     

    conz,éditions même pas mal,bande dessinée,flandre

     

     

    CONZ (en néerlandais)

     

  • Anthologie

    Pin it!

     

    Poètes néerlandais de la modernité

     

     

    Cerises1.png

     Éditions Le Temps des Cerises, novembre 2011, 338 p., 15 €

     

     

     

    Henri Deluy, entouré d’une équipe de traducteurs, présente aux éditions Le Temps des cerises, une anthologie de la poésie néerlandaise couvrant, à travers 27 poètes, les années 1880-2010. Il a rassemblé « des poètes qui, depuis ce qu’on a appelé le ‘‘Mouvement de 1880’’, ont chanté le beau et envisagé la poésie comme l’expression la plus haute de l’homme. Les Tachtigers (de ‘‘tachtig’’, quatre-vingt, soit ‘‘ceux des années quatre-vingt’’), ces hommes et rares femmes qui se sont manifestés à partir de 1880, ont provoqué une rupture avec la poésie des pasteurs protestants alors de mise. La génération montante avait à l’esprit une toute autre poésie, plus individualiste, plus passionnée. Ce n’est pas par les chefs de file de ce mouvement, Albert Verwey et Willem Kloos, que s’ouvre la présente anthologie, mais par quelqu’un qui fit ses débuts dans la revue qu’ils avaient fondée, De Nieuwe Gids (Le Nouveau Guide), Herman Gorter. Ce dernier, remarque Willem Kloos lorsqu’il fait sa connaissance, ne ressemble pas du tout à un poète, mais plutôt à un sportif. La prédiction qu’il émet va se révéler juste : ce que ce garçon écrit aura ‘‘une portée pour tous les pays et tous les temps’’. » Dans sa préface Erik Lindner, ajoute : « On aurait certes pu emprunter d’autres chemins dans la poésie néerlandaise, établir d’autres liens, mentionner d’autres noms, choisir d’autres poèmes. Quoi qu’il en soit, mieux vaut une anthologie qui résulte du choix d’un seul homme qu’un trop large éventail ou un catalogue d’ensemble. Observateur de la poésie néerlandaise depuis 1950 – époque où il a vécu aux Pays-Bas avec son épouse hollandaise –, pionnier et passeur, Henri Deluy propose au lecteur francophone une sélection qui témoigne d’un sens prononcé de la poésie moderne, une poésie qui marque les esprits. Il offre en même temps aux Néerlandais un regard sur leur propre pays, un instantané de leur poésie lancée vers d’autres imprévisibles. » 

     

     

     1 des 234 poèmes 

      

     

    Le soldat qui a cloué Jésus à la Croix

     

     

     

    Nous l’avons crucifié. Alors que je levais

     

    Le marteau, ses doigts se sont crispés sur le clou –

     

    Mais sa voix douce a dit mon nom puis : « Aimez-moi – »

     

    J’avais pénétré à jamais le grand mystère.

     

     

     

    J’ai expulsé un rire, mes dents ont même grincé,

     

    Suis devenu un fou en quête de sang d’amour :

     

    Je l’aimais – j’ai tapé et cogné sur le clou

     

    Qui a transpercé sa main, fait éclater le bois.

     

     

     

    Aujourd’hui, tel un dément, un clou dans la main,

     

    Je grave un poisson – son nom, son monogramme –

     

    Sur chaque mur, chaque poutre, chaque tronc d’arbre,

     

    Sur ma poitrine ou, accroupi, sur le sable,

     

     

     

    Et quand on me pose une question, je réponds :

     

    « Il a transpercé ma main d’un clou. »

     

     

    M. Nijhoff 

    (trad. Daniel Cunin)

     

     

     

    poésie, pays-bas, traduction, le temps des cerisesLes 27 poètes : Herman Gorter (1864-1927), Johan  Andreas dèr Mouw (1863-1919), J. H. Leopold (1865-1925), Adriaan  Roland Holst (1888-1976), Theo van Doesburg (1883-1931), Til Brugman (1888-1958), Jan Jacob Slauerhoff (1898-1936), Martinus Nijhoff (1894-1953), Hendrik Marsman (1899-1940), Gerrit Ach- terberg (1905-1962), Jan Hanlo (1912-1969), Bert Schierbeek (1918-1996), Jan G. Elburg (1919-1992), Hans Lodeizen (1924-1950), Lucebert (1924-1994), Gerrit Kouwenaar (né en 1923), Hans Faverey (1933-1990), H.H. ter Balkt (né en 1938), Eva Gerlach (née en 1948), Anneke Brassinga (née en 1948), Tonnus Oosterhoff (né en 1953), Jaap Blonk (né en 1953), Esther Jansma (née en 1958), Nachoem  M. Wijnberg (né en 1961), Rozalie Hirs (née en 1965), Erik Lindner (né en 1968), Saskia de Jong (née en 1973).


    Les traductrices & traducteurs : Kim Andringa, Kiki Coumans, Daniel Cunin, Henri Deluy, Saskia Deluy, Liliane Giraudon, Saskia de Jong, Erik Lindner, Bert Schierbeek, Anna Maria van Soesbergen, Éric Suchère.

     

    L’anthologie sera présentée le 15 novembre à 19h00 à l’Institut néerlandais (Paris) et le 2 février 2012 à la Maison Descartes (Amsterdam)

     

      couverture : Bert Schierbeek, La Porte, trad. Henri Deluy, Fourbis, 1991


  • Hella Haasse (1918-2011)

    Pin it!

     

     La Chasse aux étoiles

     


     

    La plupart des livres de Hella S. Haasse ont été traduits en français par Anne-Marie de Both-Diez et par Annie Kroon (Actes Sud & Le Seuil).

     

    couvchasseauxétoiles.jpg

     

     

    Images de Hella Haasse

     

    Hommage (en néerlandais)

     

     

    Entretien (en néerlandais) avec Hella S. Haasse 

    Get Microsoft Silverlight
    Bekijk de video in andere formaten.

     

    Entre votre premier roman historique consacré à Charles d'Orléans, En la forêt de longue attente, et La Récalcitrante qui relate les aventures conjugales de Charlotte-Sophie Bentinck, mariée en 1733, cinquante ans se sont écoulés...
    H.H.
     Et ma façon d'écrire a radicalement changé. En la forêt de longue attente est un roman traditionnel, linéaire, écrit avec force détails dans la tradition du XIXe siècle. Or, l'expérience de la vie, la perception que nous en avons, est bien plus composite, imbriquée, faite de strates successives. J'ai donc changé ma manière pour La Ville écarlate et Un goût d'amandes amères. Le récit est composé comme un puzzle, le lecteur progresse par associations, et c'est à partir des éléments distribués dans le texte qu'il appréhende le tout. 

    hella haasse,traduction littéraire,annie kroon,anne-marie de both-diez,lettres néerlandaisesCe qui a changé également, c'est votre manière d'utiliser les documents...
    H.H.
     Je suis de plus en plus fascinée par les archives et la possibilité qu'elles offrent de savoir exactement ce que pensaient les gens, la manière dont ils s'exprimaient, le fait qu'ils racontent d'eux-mêmes à travers leur correspondance ou un journal intime ce que fut leur propre vie. La Récalcitrante et Les Seigneurs du thé sont basés sur des documents authentiques que je livre tels quels, car je trouve bien plus intéressant de donner leur point de vue plutôt que le mien. 

    En ce sens, le romancier ne va-t-il pas plus loin que l'historien ?
    H.H.
     Certainement, car il ose, à partir des faits historiques dont il dispose, élaborer, interpréter, supputer et supposer telle relation ou telle motivation chez un personnage. J'ai l'impression que le romancier travaille comme un détective doté d'un sens assez sûr de la psychologie. 

    D'où vous vient ce goût pour l'Histoire ?

    hella haasse,traduction littéraire,annie kroon,anne-marie de both-diez,lettres néerlandaisesH.H. De mes premières lectures peut-être. Je lis depuis l'âge de cinq ans. J'aimais les contes d'Andersen, ceux des Mille et une nuits, les histoires de Jules Verne. Jeune fille, je lisais dans la langue originale les romans historiques de Walter Scott et de Victor Hugo. Mon père me permettait de lire tout ce que je souhaitais, je pouvais puiser librement dans la biblio- thèque...  (...) La question de l'autofiction ou de la fiction relève d'un choix personnel qui ne porte en soi aucune valeur. Peut-on jamais dire la vérité sur soi-même ? N'est-on pas, tou- jours et quoi qu'il arrive, une fiction pour soi ? Ne suffit-il pas de commencer à écrire sur soi pour savoir im- médiatement que c'est une autre sorte de vérité qui surgira ? Ce qui compte, c'est le style, la quête d'un style et le fait qu'un récit éveille ou non chez le lecteur le désir de descendre en soi comme le fit l'écrivain. 

     

    Extrait de l'entretien de l'auteur avec Catherine Argand (Lire, 01/03/2003)


    Un goût d'amandes amères, le roman que Hella Haasse considérait comme le plus abouti