Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

flandres-hollande - Page 83

  • Pétra / Machu Picchu / Bolivie

    Pin it!

     

     

    Les photographies de Nono Reinhold

     

     

    CouvNonoMachu.png

    Machu Picchu 2006

     

     

    Graveur qui a fait ses premières armes à Paris dans les années 1950, la Néerlandaise Nono Reinhold a décidé ces dernières années de mettre sa longue expérience de la texture et de la composition au service de la photographie. De voyages en terres lointaines, elle a ramené des clichés dont certains viennent d’être réunis dans trois livres : Machu Picchu 2006, Pétra 2007 et Bolivia 2008 publiés à Eindhoven par Peter Foolen. Outre les photos en question, ces publications présentent des textes (Edy de Wilde, Carel Blotkamp, Jean-Clarence Lambert, Andrea Müller-Schirmer, Els Barents, Hendrik Driessen, Jan van Adrichem et Huib Sowden) et des poèmes des Néerlandais Lucebert, Armando, Bert Schierbeek, Simon Vinkenoog et Remco Campert. Il s’agit dans chaque cas de plaquettes trilingues néerlandais/français/anglais (traductions de : Beth O’Brien, Donald Gardner, Simon Vinkenoog, Daniel Cunin, Jan Pieter van der Sterre, Ina Rilke et Patrick Williamson).

     

    CouvNonoPetra.png

    Pétra 2007

     

     

    Machu Picchu 2006, Pétra 2007 et Bolivia 2008

    ont été tirés à 500 exemplaires

    Ils sont disponibles sous coffret (ISBN : 978-94-90673-01-7).

     

    CouvNonoBolivie.png

    Bolivia 2008

     

    les photos représentent la première et la quatrième de couverture

    des 3 livres de photographies de Nono Reinhold

    (Peter Foolen Editions, juin 2010)

    ***

     

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : Peintres-Graveurs 0 commentaire
  • Barbe à papa

    Pin it!

     

    LE MONTREUR DE MONSTRES


    En un peu moins d’une vingtaine d’années, Erik Vlaminck, descendant des peintres August et Maurice Vlaminck, est devenu l’un des romanciers les plus marquants de la Flandre. Après avoir exercé plusieurs métiers et écrit divers textes plus ou moins « expérimentaux », de la poésie, du théâtre ou encore des nouvelles, il se lance dans l’écriture d’une fresque familiale dont les six volumes verront le jour entre 1992 et 2005. Ce tableau d’un siècle de vie flamande lui vaut une réelle reconnaissance. Entre juillet 2005 et juillet 2008, il travaille à un nouveau roman qui paraît aux éditions amstellodamoises Wereldbibliotheek : Suikerspin (Barbe à papa, 2008). La kermesse, déjà présente dans un de ses textes publié en 1980, y occupe une place majeure. Cette fois, l’écrivain ramasse en 300 pages la vie de quatre générations de forains : Jean-Baptist Van Hooylandt, son fils Albert, son petit-fils Arthur et son arrière petit-fils Tony (Antoine).

    CouvSUIKERSPIN.jpg

    Avec en toile de fond l’histoire de Joséphine et Anastasie Froidecœur, sœurs siamoises nées en France à la fin du XIXe siècle et mortes dans des conditions atroces après avoir été exploitées par Jean-Bapstist dans son barnum lors de kermesses à travers la Flandre ou encore dans un cirque en France, le roman, suivant une composition fragmentaire où on entend la voix de différents pr otagonistes, nous fait découvrir non sans humour et sens dramaturgique le destin de cette lignée d’hommes de peu qui, malgré les aléas du métier, restent viscéralement attachés à la vie foraine et en particulier à un vieux manège construit par Albert (ah ! la nostalgie du pompon qu’enfant on tentait d’attraper pour gagner un tour gratuit). La fête foraine permet à Erik Vlaminck de brosser une nouvelle fois le portrait de gens de basse condition sur la vie desquels pèse un lourd secret : si Jean-Baptist est parvenu à s’extirper de la misère en devenant montreur de monstres, il n’est jamais parvenu à extirper le monstre qui l’habitait. Ce monstre qui, un siècle plus tard, continue de hanter ses descendants.

    Le bâtonnet autour duquel Erik Vlaminck confectionne sa barbe à papa aux filaments bien plus amers que sucrés, enroulés en une magistrale pelote, c’est une vieille coupure de presse – coupure de 1911 mentionnant la mort d’une siamoise, dans laquelle un forain serait impliquée – sur laquelle il est tombé voilà bien des années. Se mettant lui-même en scène dans le roman, il tente d’éclairer Arthur sur le drame vieux d'un siècle, car Arthur a pour sa part une vision bien différente du passé de son grand-père, le fondateur de la dynastie.

    Si les événements qui se sont déroulés à la charnière des XIXe et XXe siècles occupent une place majeure du début à la fin du livre, la narration trouve un bel équilibre grâce à l’importance qu’accorde l’auteur à Arthur, un râleur de première – ou, comme certains ont pu le dire, un « Houellebecq flamand » – qui, dans une langue savoureuse et drôle, grossière et pleine d’outrance, passe au crible les tares de la société contemporaine.

    Barbe à papa, un sacré tour de manège... de 1874 à 2007. A Erik Vlaminck le pompon !





    Lien permanent Imprimer Catégories : Auteurs flamands 0 commentaire
  • Les éventails

    Pin it!

     

    Une nouvelle japonaise de Louis Couperus

     

     

    littérature,japon,traduction,louis couperus,éventails

    À Rome, toile de Willem Johannes Martens (1838-1895)

     

     

     

    LES ÉVENTAILS*

    (parution dans Deshima, n° 2, 2008, p. 207-210)

     

     

    Eventails1.png

    Eventails2.png

    Eventails3.png

    Eventails4.png

     

     

    voir à propos du recueil d'où est tirée cette nouvelle

    « La mort de Louis Couperus (texte) »

     

    Couperus1952.png

    jaquette d'un recueil d'essais consacrés à Couperus, 1952

     

     

     

  • Intermède Alphons Diepenbrock (2)

    Pin it!

     

     

    Alphons Diepenbrock - Hymne à Rembrandt

    (1906)

     

    HymneRembrandt.png

    partition : ICI

     

    d'après un poème de P.H. van Moerkerken

    Eva-Maria Westbroek: Soprano 
    Choeur : Omroep Koor
    Orchestre : Radio Symfonie Orkest
    Chef d'orchtestre : Ed Spanjaard
     


     

    Alphons Diepenbrock (1862-1921), l’un des plus grands compositeurs néerlandais. Ce francophile catholique autodidacte a laissé un nombre important d’essais sur la musique et l’art réunis en un volume en 1950. Il tenta avec le peintre Der Kinderen de créer un foyer culturel catholique à Bois-le-Duc.

     

     

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : Intermèdes 0 commentaire
  • Conversation avec Rembrandt

    Pin it!

     

     

    LA VRAIE VIE EST ABSENTE

     

    rembrandt,françois deblue,hollande,suisse,peinture,littérature,poésie

     

    Dans Conversation avec Rembrandt (Seghers, 2006), l’écrivain suisse François Debluë nous invite à entrer dans l’intimité du grand peintre. Tutoyant le natif de Leyde, s’adressant à lui comme à un correspondant qu’il voit épisodiquement, il opte pour un parcours intimiste jalonné par des autoportraits dont les principaux sont reproduits en fin de volume. Dès qu’il en a la possibilité, l’amoureux qu’il est part sur les traces de l’aimé : Amsterdam, Londres, Vienne, New York, Paris, Karlsruhe, Munich… Pour s’entretenir avec lui dans le silence : « Dans ce silence naissait parfois la parole, comme naît la lumière des ombres que tu peins. » Sa quête n’est pas celle du biographe : « Ce n’est pas ta vie que j’interroge. Ce sont les traits de ton visage. Et ce n’est pas de toi seulement qu’ils me parlent : c’est de moi, aussi bien, et de tous ceux que tu regardes. » Narcissisme, miroirs, séduction, nostalgie, intérieurs du Siècle d’or, salles de musée en l’an 2000, sens de l’œuvre d’art et de l’écriture, vieillesse, volupté, caresses, fragments de vie, images de la mort se chevauchent pour explorer le cœur d’une relation. En cours de lecture, le lecteur cueille une phrase, un aphorisme : « Donner vie à un enfant, c’est donner un autre avenir à notre passé. »

    rembrandt,françois deblue,hollande,suisse,peinture,littérature,poésie

    Entre proses et poèmes, l’écrivain s’arrête un instant sur un mot néerlandais – tronie –, sur la langue maternelle du peintre : « La langue que tu parles sonne plus âpre et plus dru que la mienne, mais les voyelles y traînent parfois en longueur comme elles font aussi sous mes latitudes. La langue que tu parles a des sons de carillons et de bières entrechoquées, des saveurs d’eau douce mêlée d’algues. » Sur une singularité batave : « Tu es d’un pays où l’on affectionne les miroirs ; où l’on cherche sans cesse, été comme hiver, à capturer la lumière du dehors pour la multiplier au dedans. » Il s’arrête aussi sur le Rembrandt qui se représente - ainsi que l’a fait un de ses contemporains, le poète et pasteur Jacobus Revius (1586-1658), dans le célèbre sonnet Hy droegh onse smerten - dans le rôle du bourreau de Jésus.

    Plus on avance dans le livre, plus l’auteur émerge du clair-obscur, plus Rembrandt – mendiant ou vieillard – nous parle de François. Plus François – qui aspire à la grâce des grâces, celle de « s’aimer humblement soi-même » – observe les visages de Rembrandt, plus le passage placé au milieu du livre, au centre de la Conversation, semble émerger avec lui :

    Plusieurs fois, tu peins le visage du Christ. Le plus risqué de tous, mais le plus urgent aussi. Tu oses enfin ce que tu n’as jamais osé.

    Le Christ, oui : c’est lui que tu interroges, c’est à lui que tu viens enfin ; c’est vers lui peut-être que tu n’as cessé d’aller, par des chemins dont tu ne savais pas où ils devaient te conduire.

    Il est l’homme ; et il est plus que cela.

     

    Daniel Cunin

     


    Rencontre avec François Debluë