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flandre - Page 22

  • Parution du Faiseur d'anges

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    LE FAISEUR D'ANGES

    EN LIBRAIRIE LE 21 JANVIER

     

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    Petite visite chez le romancier Stefan Brijs

    peu avant la parution de la traduction française de De engelenmaker

    Le Faiseur d'anges

     

     

     

    ...Quand j’entends les réactions de nombreux lecteurs, j’ai l’impression d’avoir réussi. Ils ont entre les mains une histoire qui ne s’arrête pas, qui est même relancée au moment où ils referment le roman. Le succès que le livre a rencontré en Flandre et en Hollande, mais aussi ailleurs puisqu’il est à présent traduit en une dizaine de langues, s’explique je pense par le fait que les gens en parlent entre eux : « As-tu lu Le Faiseur d’anges ? Mon Dieu, c’est atroce et en même temps fantastique. Lis-le, tu verras. » Depuis 2005, le succès ne se dément pas : chaque jour, de nouveaux lecteurs découvrent le roman et s’exclament : Waouh ! Ils expriment un sentiment d’abomination mêlé à de l’admiration.

    Stefan Brijs

     

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    Le Faiseur d'anges, trad. Daniel Cunin,

    éd. Héloïse d'Ormesson, 2010

     

     

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  • Intermède Josquin Desprez (1)

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    Josquin Desprez / Paul Van Nevel

     

    Dulces exuviae,  motet for 4 parts

     

    Huelgas ensemble

     

     

     

  • Un roman aux coloris ensoriens

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    LE FAISEUR D'ANGES DE STEFAN BRIJS

     

     
     

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    Le Faiseur d'anges, Héloïse d'Ormesson, janvier 2010

     

    Né juste après la Seconde Guerre mondiale, Victor Hoppe, rouquin défiguré par un bec-de-lièvre, a été rejeté par ses parents et placé dans un établissement catholique pour déficients mentaux. Sous son autisme - un cas d'Asperger -, l'enfant cache en fait une intelligence hors du commun. Il parviendra à suivre une scolarité plus ou moins normale avant de devenir médecin, spécialiste d'embryologie et de génétique. Nommé chercheur dans une université alle- mande, il développe au début des années 1980 un projet fou.

    Avec une belle maîtrise de la composition, Stefan Brijs situe une bonne partie de son roman De engelenmaker dans un village des Trois Frontières, ce lieu « coincé entre les fortes cuisses de Vaals la Hollandaise et d'Aix-la-Chapelle l'Allemande » où se rencontrent les frontières de l'Allemagne, des Pays-Bas et de la Belgique. Tout comme dans son roman précédent (Aigle, 2000), l'auteur excelle à mettre en scène un personnage asocial dont l'existence, déterminée par un enfermement autistique et des capacités intellectuelles hors du commun, va de plus en plus être placée sous le signe d'une obsession : Victor rejette le Dieu de la Bible, à ses yeux personnification du Mal, et se voit comme un nouveau Jésus, l'homme bon par excellence. Son identification est telle qu'il va la pousser au-delà du concevable.

    L'opposition entre monde rural crédule et recherche scientifique de pointe offre dans le « finale » un aspect un peu caricatural, voire un peu kitsch, bien dans une certaine tradition littéraire et picturale flamande, celle du « grotesque ». Le romancier réunit alors tous les villageois de Wolfheim pour brosser une scène à la James Ensor où le burlesque côtoie l'atroce.

     

     

    LE MOT DE L'ÉDITEUR

     

    Wolfheim, paisible bourgade aux confins de la Belgique, de l'Allemagne et des Pays-Bas, est agitée par le retour inattendu du docteur Hoppe, un enfant du pays parti depuis longtemps. La surprise est d'autant plus grande que le médecin emménage seul avec ses trois fils, des triplés qui partagent la même troublante difformité physique. Les rumeurs vont bon train, mais les compétences du docteur font taire les réticences des villageois. Pourtant, le mystère autour de sa descendance s'épaissit.

    Jusqu'où peut-on repousser les limites de la vie ? Entre exploit scientifique et délire métaphysique, Stefan Brijs construit un suspense haletant et dérangeant, qui explore les dangers d'une science sans conscience.

    Peut-on se jouer de Dieu ?

     

     

    UN EXTRAIT

     

    De engelenmaker, éditions Atlas

    couvEngelen.jpgDoktor Hoppe, qui avait troqué sa blouse blanche contre un long pardessus gris, entra dans le café Terminus à reculons : les villageois virent son dos voûté avant de découvrir la large nacelle bleu foncé qu'il porta it devant lui au bout de ses bras tendus. Alors même que tout le monde pouvait constater les difficultés qu'il éprouvait à passer dans la porte, personne ne remua le petit doigt. Pour se précipiter vers lui, Werner Bayer attendit qu'il fût entré et qu'il considérât les lieux d'un air dépaysé, à la recherche d'un endroit où poser son fardeau. En hâte, Werner débarrassa alors une table des verres qui l'encombraient et, d'un geste ample, montra la surface ainsi libérée ; pendant ce temps, Florent Keuning, assis près de là, s'arrangea pour gagner une autre table.

    - Ici, posez-la ici, dit Werner.

    - Merci, dit le docteur.

    Sa voix surprit les consommateurs, dont Jacob Weinstein qui l'entendait pour la première fois. Le père de Meekers L'Asperge avança sa bouche près de son oreille et chuchota :

    - C'est à cause de son bec-de-lièvre. Il aspire trop d'air.

    Le sacristain hocha la tête de haut en bas, quand bien même sa surdité partielle l'empêchait de vraiment comprendre ce que Meekers venait de dire. Bouche bée, il suivait chaque mouvement du docteur qui, penché sur la nacelle, entreprenait de détacher de la capote la protection en plastique parsemée de gouttes de pluie.

    - Que voulez-vous boire, Herr Doktor ? demanda Werner.

    - De l'eau.

    - De l'eau ?

    Le docteur fit oui de la tête.

    - René, un verre d'eau pour Herr Doktor. Et pour euh...

    Il tendit une main hésitante en direction de la nacelle.

    - Ils n'ont besoin de rien, dit le docteur avant d'ajouter, comme s'il éprouvait le besoin de se justifier : Je m'occupe bien d'eux.

    - Je n'en doute pas, dit Werner.

    LeFaiseurDanges.pngTout le monde saisit cependant à quel point sa réponse était contrainte, sauf, manifestement, le docteur qui resta impassible. Toujours penché sur la nacelle, il rabattit la capote. Puis il détacha le tablier bleu et l'écarta. Les clients qui se trouvaient à quelques mètres firent un pas en arrière ou reculèrent leur chaise. Seuls ceux qui se tenaient derrière risquèrent un œil en se dressant sur la pointe des pieds, mais aucun ne parvint à regarder dans la nacelle.

    Vacillant un peu sur ses jambes, le docteur gardait le silence près de la table. Ses yeux fixaient le sol. On n'entendait plus un bruit si ce n'est le vieux ventilateur fixé au plafond. Dans ce silence gênant, Werner sentait tous les yeux fixés sur lui.

    - Hé, Werner, donne donc à boire au docteur, cria René Moresnet.

    Dans la main, le patron tenait un verre d'eau. Tout le monde suivit des yeux le verre qui passa de main en main ; en le prenant, le docteur adressa à Werner un hochement de tête poli.

    - Merci, dit-il, et il fit un pas de côté de sorte à ne plus gêner le passage : Je vous en prie, approchez-vous, Herr Bayer.

    Werner avança d'un pas hésitant.

    - Ils ne font pas de bruit du tout, observa-t-il. Ils dorment ?

    - Non, non, ils sont réveillés, répondit le docteur en jetant un coup d'œil à la nacelle.

    - Ooh...

    Avec mille précautions, Werner se pencha et crut distinguer le haut de la tête des bébés.

    - C'est des filles ? demanda-t-il.

    - Non, trois garçons.

    - Trois garçons, dit-il à son tour d'une voix lente et on l'entendit déglutir.

    Se glissant devant le docteur, il se planta à côté de la nacelle. En face, Florent Keuning lui décocha un clin d'œil. Après avoir brièvement redressé le coin droit de sa bouche, Werner adressa une nouvelle fois la parole au docteur :

    LeFaiseurDanges.png- Comment s'appellent-ils ?

    - Michaël, Gabriël et Raphaël.

    Un brouhaha s'éleva dans tout le café ; d'effroi, Freddy Machon s'écria, plus fort qu'il ne l'aurait voulu :

    - Les anges exterminateurs !

    Il était clair que le Doktor Hoppe ne savait au juste où regarder. Tentant de se donner une contenance, il but de l'eau à petites gorgées. C'est alors que Jacob Weinstein, auquel les mots de Machon avaient échappé, intervint.

    - Comme les archanges, n'est-ce pas, Herr Doktor ? Les messagers de Dieu, cria le sacristain, persuasif et comme désireux de faire étalage de ses connaissances bibliques.

    Le docteur opina du chef mais garda le silence.

    Toujours près de la nacelle, Werner s'impatientait. Il prit de nouveau la parole :

    - Quel âge ont-ils au fait, Herr Doktor ?

    - Presque neuf mois.

    Il tenta de souvenir de son propre fils à cet âge-là. De la taille qu'il avait. Tenta de se souvenir s'il avait déjà des dents.

    Mains dans le dos, yeux plissés, il se pencha tout doucement en avant. L'image qu'il avait gravée dans la tête le fit grimacer comme quelqu'un qui mord dans un aliment aigre. Planté derrière son comptoir, René Moresnet vit Werner ouvrir un œil puis l'autre. Ce dernier fit glisser à deux reprises son regard sur la nacelle, du haut vers le bas et du bas vers le haut. Puis son visage se rasséréna tout à fait.

    - Ah ! quelle surprise ! Ils se ressemblent tous les trois ! s'écria-t-il en poussant un soupir de soulagement.

    Par-dessus son épaule, il jeta un coup d'œil au docteur puis reporta une fois de plus son regard sur la nacelle.

    Doktor Hoppe hocha la tête.

    - Comme trois gouttes d'eau. Alors que personne ne m'en croyait capable.

    Des rires s'élevèrent, mais le visage du docteur restant impassible, beaucoup se demandèrent s'il fallait prendre sa remarque pour une boutade. Werner ne s'en soucia pas et invita les autres à approcher :

    - Allez, il faut pas rater ça !

     

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    L'AUTEUR

     

    CouvDeVerwording.gifStefan Brijs est né en Flandre (Genk) à la fin de l'année 1969. En 1999, il met fin à sa carrière d'enseignant pour se consacrer entièrement à la littérature. Faisant une belle place au réalisme magique, De verwording (Perdition, 1997), son premier roman, avait marqué les esprits et révélé un talent que viendront confirmer Arend (Aigle, 2000) et le court roman Twee levens (Deux vies, 2001) qui se déroule lors du soir de Noël 2000. Stefan Brijs a rendu hommage à plusieurs écrivains dans une série de programmes télévisés (Émile Verhaeren,  Ernest Claes, Alice Nahon, Willem Elsschot, le poète Herman De Coninck...) ainsi que dans de très beaux essais biographiques (sur les auteurs d'expression française et d'expression néerlandaise Neel Doff et André de Ridder ; sur les Flamands Jan Emiel Daele, Maurice Gilliams, Georges Hebbelinck, Richard Minne, N.E. Fonteyne, Gustaaf Vermeersch, Paul Kenis, Karel van de Woestijne, Ernest van der Hallen, René De Clercq, Victor J. Brunclair et Roger van de Velde ; sur les écrivains de la ville de Turnhout). C'est alors qu'il va toucher le grand public grâce au Faiseur d'anges vendu à plus de 100 000 exemplaires, couronné par plusieurs prix littéraires et traduitCouvBrijsVergeet.jpg dans une dizaine de langues. Depuis, l'écrivain travaille à une ambitieuse fresque romanesque qui conduira le lecteur en Angleterre à l'époque de la Grande Guerre. 

    Stefan Brijs admire les œuvres de Nabokov, Haruki Murakami, Maurice GilliamsLouis Paul BoonJeroen Brouwers ou encore celles de Richard Minne, un poète encore inconnu en France.

    D. Cunin

  • Barbe à papa

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    LE MONTREUR DE MONSTRES


    En un peu moins d’une vingtaine d’années, Erik Vlaminck, descendant des peintres August et Maurice Vlaminck, est devenu l’un des romanciers les plus marquants de la Flandre. Après avoir exercé plusieurs métiers et écrit divers textes plus ou moins « expérimentaux », de la poésie, du théâtre ou encore des nouvelles, il se lance dans l’écriture d’une fresque familiale dont les six volumes verront le jour entre 1992 et 2005. Ce tableau d’un siècle de vie flamande lui vaut une réelle reconnaissance. Entre juillet 2005 et juillet 2008, il travaille à un nouveau roman qui paraît aux éditions amstellodamoises Wereldbibliotheek : Suikerspin (Barbe à papa, 2008). La kermesse, déjà présente dans un de ses textes publié en 1980, y occupe une place majeure. Cette fois, l’écrivain ramasse en 300 pages la vie de quatre générations de forains : Jean-Baptist Van Hooylandt, son fils Albert, son petit-fils Arthur et son arrière petit-fils Tony (Antoine).

    CouvSUIKERSPIN.jpg

    Avec en toile de fond l’histoire de Joséphine et Anastasie Froidecœur, sœurs siamoises nées en France à la fin du XIXe siècle et mortes dans des conditions atroces après avoir été exploitées par Jean-Bapstist dans son barnum lors de kermesses à travers la Flandre ou encore dans un cirque en France, le roman, suivant une composition fragmentaire où on entend la voix de différents pr otagonistes, nous fait découvrir non sans humour et sens dramaturgique le destin de cette lignée d’hommes de peu qui, malgré les aléas du métier, restent viscéralement attachés à la vie foraine et en particulier à un vieux manège construit par Albert (ah ! la nostalgie du pompon qu’enfant on tentait d’attraper pour gagner un tour gratuit). La fête foraine permet à Erik Vlaminck de brosser une nouvelle fois le portrait de gens de basse condition sur la vie desquels pèse un lourd secret : si Jean-Baptist est parvenu à s’extirper de la misère en devenant montreur de monstres, il n’est jamais parvenu à extirper le monstre qui l’habitait. Ce monstre qui, un siècle plus tard, continue de hanter ses descendants.

    Le bâtonnet autour duquel Erik Vlaminck confectionne sa barbe à papa aux filaments bien plus amers que sucrés, enroulés en une magistrale pelote, c’est une vieille coupure de presse – coupure de 1911 mentionnant la mort d’une siamoise, dans laquelle un forain serait impliquée – sur laquelle il est tombé voilà bien des années. Se mettant lui-même en scène dans le roman, il tente d’éclairer Arthur sur le drame vieux d'un siècle, car Arthur a pour sa part une vision bien différente du passé de son grand-père, le fondateur de la dynastie.

    Si les événements qui se sont déroulés à la charnière des XIXe et XXe siècles occupent une place majeure du début à la fin du livre, la narration trouve un bel équilibre grâce à l’importance qu’accorde l’auteur à Arthur, un râleur de première – ou, comme certains ont pu le dire, un « Houellebecq flamand » – qui, dans une langue savoureuse et drôle, grossière et pleine d’outrance, passe au crible les tares de la société contemporaine.

    Barbe à papa, un sacré tour de manège... de 1874 à 2007. A Erik Vlaminck le pompon !





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  • Intermède Hieronymus Vinders

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    O mors inevitabilis, funeral motetto

     

    Mikael Bellini, contre-ténor
    Lennart Löwgren, contre-ténor
    Carl Unander-Scharin, ténor
    Jaan Arder, ténor
    Joosep Vahermägi, ténor
    Lars Arvidson, bariton
    Sven-Anders Benktsson, basse

    Orchestre: Hortus Musicus

    Direction : Andres Mustonen



    Composé pour les obsèques de Josquin des Prés

    et joué aussi lors de celles du roi de Suède

    Gustave Ier Vasa en 1560.

     

    Hieronymus Vinders (première moitié du XVIe siècle) écrivit à la fois de la musique polyphonique profane et sacrée pour voix. On n’a pu lui attribuer aucune composition instrumentale... (suite)

     

     

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