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Auteurs flamands - Page 22

  • Michel Bartosik

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    Famille écrite

     

    bartosik,pink poets,anversDisparu le 1er février 2008 à l’âge de 59 ans, Michel Bartosik laisse six recueils de poésie ainsi qu’un grand nombre d’essais et de critiques. Membre d’un groupe d’une douzaine de poètes anversois dont quelques dandys, les Pink Poets (1972-1982), collaborateur des revues Hand, Impuls et Impuls/De tafelronde, il a cosigné en 1975 un manifeste en faveur d’une poésie axée sur la langue et non sur l’anecdotique tout en renvoyant à la tradition maniériste des XVIe et XVIIe siècles. Durant les dernières années de sa vie, Bartosik a donné de très belles contributions sur la poésie dans De leeswolf et Poëziekrant, faisant partager avec tact son amour de certaines œuvres contemporaines ou plus anciennes. Cet homme discret, dont l’œuvre est restée confidentielle, a vu son dernier recueil Geschreven familie (Famille écrite, Gand, PoëzieCentrum, 2003) couronné par une prestigieuse distinction littéraire. Très exigeant à l’égard de sa propre œuvre, retravaillant sans cesse ses créations avant de les publier, il reniait plus ou moins la première moitié de sa production. Polyglotte, il a laissé de rares vers en français ou encore en anglais. Nous proposons ci-dessous la traduction de deux poèmes de Geschreven familie.

     

     

    La chair fondante d’une pêche

    qui se fait jus (quand quelqu’un

    près de toi en dépouille le velours),

     

    morceaux émiettés de ton pain

    et mie humectée dans la bouche gorgée

    après gorgée       la dernière chose

     

    que nous ayons imaginée ensemble, un repas

    à étaler sur des heures, expectative du pauvre,

    désarroi d’enfants, à tes lèvres

     

    on a porté le jour suivant l’eau

    glacée      tu l’as repoussée 

     

     

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    toile de Louisa Chevalier

     

     

    La porte refermée, vient

    la délicatesse des fruits.

     

    Deux mains apeurées les ont disposés

    au soleil, derrière les vitres.

     

    Un pouce, le soir, sépare

    en évitant de trop trembler

    la blettissure du pourri.

     

     

    Quelqu’un, quelque part, rêve encore, goûte

    le geste avec lequel tu soulèves d’entre eux

    le plus petit, mastiques, jusqu’à l’exténuation, une chose

     

    trop sèche

     

    traduction D. Cunin

     

     

    Œuvres poétiques

     

    Omtrent vos Reynaert 3 (À propos de Maître Renart 3, en collaboration avec Peter Bormans, Geert Currinckx et Freddi Smekens, 1968)

    Linguïstiek (Linguistique, 1975)

    De verzamelnaam der eenzaamheid (Le nom générique de la solitude, 1976)

    Rigor mortis (1980)

    Sunt lacrimae (1990)

    Geschreven familie (Famille écrite, 2003)

     

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    addendum : en 2013, le PoëzieCentrum de Gand a réuni l’ensemble de l’œuvre poétique de M. Bartosik sous le titre Schroomruil

    éd. Koen Van Baelen, Peter Bormans, Anneleen De Coux, Matthijs de Ridder ; postface Erik Spinoy

     

    Merci à Louisa et à Koen

     

     

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  • Poèmes & poulpe

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    La mélopée de Paul van Ostaijen

     

     

    Né à Anvers en 1896, mort de tuberculose en 1928, Paul van Ostaijen est considéré comme l’un des plus grands, si ce n’est le plus grand poète flamand du XXe siècle. En tant que poète et que théoricien, il a été le pionner du modernisme en Flandre. Au sein de son abondante œuvre d’essayiste et de poète, il y a un certain nombre de textes écrits en français. Parmi les titres de ses poèmes, on relève un Marcel Schwob, un Francis Jammes, et un À Cendrars. Plusieurs de ses recueils ont été traduits en français au fil des décennies. Ci-dessous, un court poème tiré de l’œuvre posthume, dédié à un autre écrivain flamand, Gaston Burssens (1896-1965). Ainsi qu’un des poèmes écrits en français, F. Jespers peint un port (il s'agit du peintre Floris Jespers), emprunté à l’édition des Œuvres poétiques complètes, éd. Gerrit Borgers, Amsterdam, Prometheus/Bert Bakker, 1996, p. 432.

     

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    MÉLOPÉE

     

    Coule sous la lune le long fleuve

    Coule lasse sur le long fleuve la lune

    Coule sous la lune sur le long fleuve le canoë vers le large

     

    Le long des hauts roseaux

    le long des bas herbages

    le canoë coule vers le large

    le canoë doublé de la lune coule vers le large

    Les voilà ensemble vers le large le canoë la lune et l’homme

    Pourquoi la lune et l’homme coulent-ils dociles à deux vers le large

                                          

                                                                                  traduction D.Cunin

     
     
     
    le même poème, en néerlandais, lu par Ramsey Nasr

     
     
     
     
     
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  • L'écrivain flamand Bart Moeyaert

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    Les éditions du Rouergue présentent dans la plaquette ci-dessous, à l'occasion d'un entretien entre Sylvie Gracia et Bart Moeyaert, l'essentiel de ce qu'il faut savoir sur cet auteur d'albums jeunesse, de romans qu'on peut lire de 9 à 99 ans, de pièces de théâtre et de recueils de poésie

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    site de l'auteur

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    quelques lignes du prochain roman qui paraîtra ce printemps en français au Rouergue, Embrasse-moi

     

     

    Molly resta plantée sur place, le souffle coupé. La colère lui nouait la gorge au point de lui faire peur. Elle avait hissé ses kilos jusque-là pour une vieille caisse en bois. Une fois de plus, elle était tombée dans le traquenard tendu par cette blondasse. Elle et son secret qui n’était pas là.

    - Tu te grouilles ? cria la Fausse Blonde qui, d’un bond, atterrit sur le sentier bordant le lac.

    Molly ferma les yeux et détourna la tête. La Blonde, elle l’aurait étranglée. Ce n’était pas la première fois que cette dernière la laissait en plan. Ce n’était pas la première fois qu’elle laissait quelqu’un en plan. Elle débitait des mensonges comme des petits pains. Les garçons du village, il suffisait qu’elle siffle pour qu’ils bondissent hors de leur pantalon ; elle leur tournait pour ainsi dire la tête. Le monde entier grouillait de petits chiens qu’elle dressait à s’asseoir.