Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Auteurs néerlandais - Page 26

  • La Femme à la clé

    Pin it!

     

    Nouveaux romans de Vonne van der Meer

     

     

    Après Les Invités de l’île (intitulé La Maison dans les dunes avant sa parution en 10/18), Le Bateau du soir et Le Voyage vers l’enfant, les éditions Héloïse d’Ormesson ont publié un nouveau roman de Vonne van der Meer. La Femme à la clé (traduction : Isabelle Rosselin) a reçu un accueil chaleureux.

    Couv-Vonne-Femme-a-la-cle.jpg

    « Après la mort soudaine de son mari, sans expérience professionnelle aucune, ni ressources, Nettie, 59 ans, se trouva bien dépourvue... Femme au foyer, elle devait maintenant trouver un emploi, et vite ! Aussi, elle publia une annonce afin de proposer ses services de lectrice, variante des anciens Mitschlafer : ‘‘Femme, 59 ans, d'apparence maternelle, hanches larges, voix agréable, vient vous border et vous faire la lecture avant que vous vous endormiez. Discrétion assurée. Intentions sexuelles totalement exclues’’. Nettie reçoit immédiatement des propositions et le lecteur accompagne cette lectrice novice à la rencontre d'une palette hétéroclite, enfants, adultes, femmes, hommes, de personnages qu'elle aidera à s'endormir, certes, mais aussi à qui elle redonnera goût à la vie. Ils lui confieront la clé de leur intimité et elle saura en faire bon usage au même titre que sa propre clé ! Et comme cela passe par la lecture, que demander de plus, le bonheur quoi ! Un voyage empreint de douceur, de tendresse et d'humanité. » (source : ici)

     

    Vonne-SmallePad-4ème.png

    Vonne van der Meer, quatrième de Het smalle pad van de liefde

    (photo : Annaleen Louwes)


    « Tout commence avec une petite annonce passée dans le journal : ‘‘Femme, 59 ans, d’apparence maternelle, hanches larges, voix agréable, vient vous border et vous faire la lecture avant que vous vous endormiez. Discrétion assurée. Intentions sexuelles totalement exclues.’’

    C’est ainsi que Nettie, jeune veuve décide de prendre son avenir à bras le corps pour sortir de la douce neurasthénie qui s’installe dans son existence. Devenir lectrice, donner de la voix et aller à la rencontre des gens pour leur offrir une évasion immobile et une fenêtre sur le monde. Voilà une aventure courageuse pour celle qui va peu à peu pénétrer l’intimité de ses clients, et qui à travers la lecture va installer avec eux, des relations beaucoup moins linéaires que la posture de départ ne le laisserait penser.

    Le roman de Vonne van der Meer est d’une grande finesse dans sa manière d’aborder une histoire qui se veut ‘‘sans engagement’’. Tout comme Nettie qui pense au départ que cette aventure légère lui permettra de papillonner de livres en livres et de clients en clients, sans avoir à s’attacher ni aux uns ni aux autres, le lecteur se retrouve happé vonne van der meer,littérature,traduction,héloïse d'ormesson,pays-bas,isabelle rosselinpar les différentes strates de lecture que ce roman dévoile. Une subtile mise en abyme qui nous suspend au fil des différentes voix narratives.

    On suit avec intérêt l’évolution de Nettie et de sa reconstruction progressive au contact des souffrances des autres ; on se passionne pour chaque nouvelle, extrait de roman ou incipit, qu’elle lit à haute voix (celle du senior qui veut séduire une femme plus jeune le temps d’un dîner au restaurant et qui tourne au cauchemar est une vraie perle !) ; on s’attache à découvrir les non-dits et les secrets de famille de ses clients qui ouvrent eux aussi les pages de leur intimité et de leurs émotions au fil des rendez-vous. Un roman de femme pourrait-on dire, par la sensibilité complexe, à voix multiples, qui s’en dégage et les différentes approches que l’on peut faire de la lecture du roman et des lectures dans le roman.

    La traductrice Isabelle Rosselin n’est pas étrangère au plaisir de lecture du roman écrit en néerlandais par Vonne van der Meer. Elle donne la bonne musique des mots, et traduit parfaitement l’intimité des huis clos qui se jouent entre la lectrice et ses auditeurs, comme ce fut déjà le cas dans sa traduction notamment du Retour d’Anna Enquist. 

    Ce roman à tiroirs est aussi une belle manière de rappeler que la lecture à haute voix n’est pas un plaisir réservé à l’enfance. À la fois pudique et généreux, c’est un partage qui peut ouvrir bien des voix/voies…

    Un gros coup de cœur de cette rentrée littéraire dans le domaine littérature étrangère ! » (source : ici)

     

    CouvSmallePas-Vonne.jpgPeu après la parution de La Femme à la clé en France, les lecteurs néerlandophones ont pu découvrir le dernier roman de Vonne van der Meer : Het smalle pad van de liefde (Le sentier étroit de l’amour). Ou comment une femme renonce à l’homme dont elle s’éprend afin de sauver son mariage, sa famille, comment elle surmonte jalousie et ressentiments à travers la découverte d’autres désirs que ceux qui nous submergent dans la passion amoureuse. Une histoire pleine de tact qui se déroule entre Pays-Bas et Auvergne.



    Vonne van der Meer à propos de son dernier roman

    (l'entretien dans son intégralité : ici)



  • Paternité manquée

    Pin it!

     


    Brouwers50ans.pngAlors qu'on s'apprête à célébrer, aux Pays-Bas, les cinquante années d'écriture de Jeroen Brouwers à l'occasion de la parution de son nouveau roman Het hout (2014), Jours blancs (Galli- mard, 2013) a retenu l'attention de quelques critiques. Ainsi, Yaël Hirsch écrit-elle : « Avec une ironie mordante, Jeroen Brouwers dresse le portrait d’un monstre tranquille, retiré dans les sphères d’un égoïsme banal et plongé dans une solitude vague et pleine de ressentiment diffus. C’est à travers ce prisme, aussi mesquin que lettré, que le lecteur assiste, impuissant, à une rencontre qui ne se fait pas, faute de sentiments possibles. Mais qui dit absence  de cœur ne dit pas absence d’images. Jours blancs est un livre dur, superbement écrit et terriblement juste. »  (« Jeroen Brouwers décrit les affres de la paternité elliptique », toutelaculture.com). Quant à Tiphaine Samoyault, elle a donné l'article suivant à la Quizaine littéraire n° 1085 :


    Paternité manquée

    CouvBrouwers2013.pngTroisième livre de Jeroen Brouwers traduit en français (après Rouge décanté et L’Éden englouti) au sein d’une œuvre qui compte en néerlandais plus de cinquante titres, Jours blancs a été provoqué par un événement violent de la vie de son auteur : la mort de son fils aîné, à l’âge de quarante ans. Il en tire un récit puissant et heurté sur les relations impossibles ou ratées.


     

    QL1.png

    QL2.png

    QL3.png

     

    Rougé décanté, présenté par Olivier Barrot


  • Refus de paternité

    Pin it!


    Jours blancs de Jeroen Brouwers

     

     

     

    couvJoursBlancsBrouwers.jpg

    J. Brouwers, Jours blancs, trad., D. Cunin, Gallimard, 2013.

     

     

     

    « Jeroen Brouwers s’était attelé à un nouveau roman quand, à la suite de la mort prématurée de son fils aîné, un autre livre s’imposa à lui. En l’espace de quelques mois – une durée étonnamment courte pour lui –, il écrivit Datumloze dagen (Jours blancs), publié en 2007.

    « Le protagoniste de ce long monologue est un homme âgé qui vit dans un bois isolé. Remords, regret, mélancolie et honte, tels sont les sentiments qui prédominent dans ces pages. Le roman traite des rapports troublés entre un père et son fils ; sous une apparente négligence, l’auteur déploie une telle maîtrise du style que le livre marque profondément le lecteur au risque de trop l’affecter. Le narrateur revient sur l’échec de sa paternité à propos de ce fils qu’il a à peine connu. Si pour ce qui est des faits rapportés, il ne ressemble en rien à l’écrivain, il partage en revanche nombre de ses traits de caractère.

    jeroen brouwers, littérature, pays-bas, hollande, traduction, gallimard« Stylistiquement, le roman se situe dans le prolongement de Geheime kamers. La critique a cette fois encore relevé le style étonnement leste et léger. Une qualité du Brouwers de la maturité, qui, sous une nonchalance trompeuse, privilégie une composition ingénieuse truffée de références aux mythes classiques et à des thèmes explorés dans des œuvres antérieures. On peut aussi dégager des parallèles avec des romans précédents, à commencer par le premier d’entre eux, Joris Ockeloen en het wachten (Joris Ockeloen et l’attente, 1967), également centré sur les rapports père/fils. De même, dans Datumloze dagen, tout est en rapport avec tout. Dès la deuxième page, il est question ‘‘d’un soleil qui prend congé en caressant tout une dernière fois, en projetant une ombre’’. »

     

    JohanVandenbroucke, « Le mémorial de papier de Jeroen Brouwers », Septentrion, n° 1, 2012.

      

    jeroen brouwers, littérature, pays-bas, hollande, traduction, gallimard

     

     

    EXTRAIT

    (le narrateur se remémore le jour où sa première épouse lui a annoncé qu’elle était enceinte)

      

    Les femmes, leur parler, c’est peine perdue. Les femmes, dès que l’utérus les démange, c’est peine perdue que de chercher à s’accorder sur quoi que ce soit avec elles. L’horloge biologique ? Mieux vaudrait parler de bombe à retardement. Les femmes ne respectent aucun engagement ni aucune promesse dès qu’elles ressentent un petit courant d’air dans le bas-ventre ; elles obéissent alors aveuglément à leur instinct de bête en chaleur qui leur commande d’être emplies.

    Nous, on s’aime ? me suis-je écrié. Je ne crois plus pouvoir être aussi catégorique que toi. Toi, tu ne m’aimes en aucune façon puisque tu assouvis tes désirs sans tenir compte de moi. Raison pour laquelle je ne t’aime plus.

    Le don des larmes. Deuxième aiguillon le plus perfide de la rouerie féminine. Je l’entendis renifler – du coin de l’œil, je la vis se tamponner yeux et joues avec l’embryon de layette.

    Elle : Mais toi aussi, tu assouvis tes désirs en refusant d’avoir un bébé ?

    Je suis bien trop crétin pour les femmes. Ça me démangeait et me désespérait.

    Ce sujet, nous l’avons déjà épuisé je ne sais combien de fois. Voilà ce que je lui ai rappelé. Attendons d’abord d’être des adultes. En tout cas que j’aie terminé mes études. D’autre part : qui est encore assez fou, en cette époque abominable, pour mettre au monde un enfant dans ce monde abominable – n’est-ce pas là commettre un crime et se rendre coupable, par anticipation, de maltraitance d’enfant ?

    Pousser le bouchon un peu trop loin quand le moment s’y prête, ce n’est pas défendu.

    Sans compter qu’un petit poupon, ça ne reste pas indéfiniment le joli gentil petit toutou à sa maman qui se trémousse à quatre pattes sur la moquette. Ça grandit, ça vous cause du souci jour et nuit, et dès l’âge de dix ou douze ans, ça pousse des coups de gueule. Le quart de siècle suivant, vous arrivez encore moins à vous en défaire, ça vous tient pieds et poings liés alors que, parallèlement, votre vie se dissipe comme la cendre d’une cigarette. Vous croisez les doigts pour que le petit ne tombe ni dans l’héroïne, ni dans l’eau bénite, ni dans la prostitution… Et vous n’y couperez pas, le jour viendra où il vous lancera à la figure, comme un glaviot : J’ai pas demandé à naître ! Moi, je me vois lui répondre du tac au tac, sur un ton chaleureux : L’heureux hasard ! Ne vas surtout pas m’imputer ta naissance. Je n’avais aucun scrupule à ce que ta mère avorte !


     

    jeroen brouwers, littérature, pays-bas, hollande, traduction, gallimard



  • Le Poète est mort, vive le Poète !

    Pin it!

     

     

    Le « Louis de Bourbon » hollandais

     

     

    louis de bourbon,naundorff,littérature néerlandaise,yad vashem,traduction,louis xvii

     

     

    Une comédie musicale à son nom, un nom gravé parmi ceux des Justes du Yad Vashem : tels sont les honneurs posthumes reçus par un écrivain néerlandais. Un homme qui aura vécu toute sa vie sous l’aura de son patronyme hérité d’un célèbre et controversé arrière-grand-père : « Charles-Louis de Bourbon, duc de Normandie, (Louis Dix-Sept), ayant été connu sous le nom de Charles-Guillaume Naundorff ».

    louis de bourbon,naundorff,littérature néerlandaise,yad vashem,traduction,louis xviiJuriste de formation, Louis de Bourbon (1908-1975) a été journaliste, maire d’Escharen puis d’Oss, ville du Brabant-Septentrional où, au cours de l’entre-deux-guerres, ont été fondés les laboratoires Organon. Après 1945, il se consacrera essentiellement à la lit- térature, gagnant sa vie en faisant entre autres des traductions. Comme beaucoup de ses compatriotes ayant séjourné dans les Indes néerlandaises – pour sa part, il y a vécu avec son épouse et leurs enfants de mars 1936 à juillet 1938 en tant que rédacteur de journaux locaux –, il a restitué dans ses vers et sa prose maintes impressions d’Asie.

    Entré en littérature en 1931 (premières publications dans Het venster – dont les trente-quatre livraisons ont paru entre 1931 et 1936), il a occupé des fonctions au sein de deux revues littéraires qui ont joué un rôle important dans le renouveau catholique en Hollande : Roeping (Vocation) et De Gemeenschap (La Communauté / La Communion), publiant aussi dans Forum, périodique aconfessionnel cofondé par l’ami de Malraux, Eddy du Perron. Après la guerre, Louis de Bourbon s’éloignera du catholicisme.

    Louis de Bourbon

    louis de bourbon,naundorff,littérature néerlandaise,yad vashem,traduction,louis xviiL’œuvre de cet homme à la vie bien remplie est dominée par une veine tragico-romantique, « romantique » comme le château où il passa quelques années de son enfance – une atmosphère « à la Malte Laurids Brigge ». Mélancolie, souffrance, errance, sensualité, déification de la mère trop tôt disparue, bonheurs et tourments amoureux, lutte âpre à laquelle se résume parfois l’existence, tels sont les thèmes majeurs qui s’en dégagent, teintés parfois d’humour. L’attachement à la gloire passée de la famille royale française transparaît dans de nombreuses pages. À la mort de son père –  homme autoritaire qu’il n’aimait guère –, Louis de Bourbon s’est considéré comme le Dauphin, avançant que l’histoire de son ancêtre Naundorff était « trop belle pour ne pas être vraie ». Né aux Pays-Bas (à Renkum dans la Gueldre), il estimait avoir vu le jour sur le sol français : dans la demeure familiale, les pieds du lit où sa mère a accouché étaient placés dans des pots contenant de la terre de France. Sa connaissance du français – excellente, mais imparfaite – l’a amené à composer des poèmes dans les deux langues. Il en a même écrit en mêlant plus de langues encore, façon pour lui d’illustrer son aspiration à une intégration européenne.

    Louis de Bourbon, Naundorff, littérature néerlandaise, Yad Vashem, traductionÂme sans véritable port d’attache, nature rêveuse et maniaco-dépressive*, conscience travaillée par les épreuves de la guerre, Louis de Bourbon a laissé une trentaine de titres ainsi qu’un nombre considérable d’arti- cles. Si quelques contributions paraissent encore sur lui, elles reviennent bien plus sur son rôle de maire d’Oss pendant l’Occupation et son action dans la Résistance que sur son œuvre**. Malgré de belles pages, celle-ci ne se caractérise pas forcément par une grande originalité – la prose trahissant un manque de pouvoir d’évocation, la poésie n’ayant pas la fraîcheur de celle d’un Jan Engelman (1900-1972) –, trop marquée sans doute qu’elle est par diverses influences, celle de Slauerhoff ou celle des grands poètes français du XIXe siècle. Aucune réédition n’a paru depuis la mort de l’écrivain ; l’autobiographie à laquelle il travaillait dans ses dernières années n’a jamais vu le jour. Peu avant de succomber à un cancer, il a eu le temps de réunir ses œuvres poétiques. Ce volume offre sept autoportraits dont le premier en version néerlandaise (1938) et dans une traduction française de l’auteur :

     

     

    ZELFPORTRET I

     

    Een prins van Frankrijk en het zoet Navarre

    heeft blauwe ogen, donker-blonde haren,

    maar geen paleizen meer en geen vazallen,

    want heersen doen in deze eeuw barbaren.

     

    Geef hem de koelte weer der kathedralen

    en bloeiende gazons met ruisende fonteinen,

    muziek en toortslicht in de hoge zalen,

    de gloed van kruistochten en van festijnen.

     

    Een leven, vol herinnering en dromen,

    blijft onbenut en roeit zichzelve uit,

    het lost zich op in sombere fantomen.

     

    Maat soms, opeens, moet dit moe hart weer spreken:

    een oud kasteel, dat zich nog ééns ontsluit,

    een laatste zwaan, waarvan de ogen breken.

     

     

     

    louis de bourbon,naundorff,littérature néerlandaise,yad vashem,traduction,louis xvii

    Louis de Bourbon miné par la maladie,

    photo Henk Gerritsen, quatrième de couverture des Verzamelde gedichten, 1974

     

     

     

    PORTRAIT

    du Poète par lui-même

     

    Prince de France et de Navarre la douce

    Il a les yeux bleu clair, cheveux bouclés et blonds

    Mais pauvre et sans pays, sans vassaux ou barons :

    Les trônes sont vacants par ces temps si farouches.

     

    Enfant il a déjà connu du sort humain l’abîme.

    Orphelin à dix ans il se masque en guettant

    Les assauts, les splendeurs des images d’antan :

    Croisades, cathédrales, jardins galants intimes.

     

    Encore dans son regard ce reflet de tristesse :

    La double solitude de poète en exil

    De prince sans royaume, d’enfant sans tendresse.

     

    Mais parfois réveillé, tout à coup il s’arrache

    À ces sombres pensées, cette souffrance inutile,

    Par un poème sublime dévoilant son panache.

     

     

     

    * En 1953, souffrant d’une dépression alors qu’il travaille à un roman sur Louis XVII, Louis de Bourbon se retrouve dans l’incapacité d’écrire. Des écrivains créent un comité pour lui venir en aide et lui permettre de se reposer en Suisse.

    Louis de Bourbon, Naundorff, littérature néerlandaise, Yad Vashem, traduction

    ** Une monographie s’attache toutefois à mettre en valeur l’œuvre de ce personnage singulier : Margreet Janssen Reinen, Louis de Bourbon, dichter van het eeuwige verlangen, Tekstservice Van Moock, Molenhoek, 1998.

     

     

     

     

    Illustrations

    Louis de Bourbon, Twaalf maal Azië (Douze fois l’Asie), préface Antoon Coolen, dessins Charles RoelofszAmsterdamsche Boek- en Courantmaatschappij, 1941.

    Louis de BourbonVerzamelde gedichten (Œuvres poétiques complètes), préface Jan H. de Groot, Bruges, Orion, 1974, 340 p.

     

     

     


    extrait de la comédie musicale Louis de Bourbon, 2000

     

     

     

    louis de bourbon,naundorff,littérature néerlandaise,yad vashem,traduction,louis xvii

    signature autographe

     

     

  • Prix du Livre Européen pour Luuk van Middelaar

    Pin it!

     

     

    Le Prix du Livre européen 2012 vient d’être attribué, dans la catégorie « Essai », au Passage à l’Europe du Néerlandais Luuk van Middelaar. Après les différentes phases de sélection, deux autres titres restaient en course : La Constitution de l’Europe de Jürgen Habermas (Allemagne) et Par la haute mer ouverte d’Eugenio Scalfari (Italie). Les trois ouvrages ont été publiés en traduction française dans différentes collections des éditions Gallimard. Quant au roman couronné, il s'agit du Jour où la Vierge a marché sur la Lune de Rolf Bauerdick (traduit de l'allemand par Odile Demange, Le Nil).

    Le Passage à l’Europe a également remporté en France le prix Louis Marin 2012, décerné par l’Académie des Sciences morales et politiques pour récompenser une œuvre de sciences humaines.

     

    CouvLuuk2012.png

    Gallimard, « Bibliothèque des Idées », 475 p., janvier 2012

    traduction Daniel Cunin & Olivier Vanwersch-Cot

     

     

    « Le Passage à l’Europe raconte comment un ensemble d’États européens s’efforce de devenir l’expression politique du continent, comment ce corps politique en évolution est né, comment il change de forme, remplit un certain espace, se cherche une voix et souffre d’un manque d’oxygène public. J’emploie le mot ‘‘passage’’ pour trois raisons. Pour évoquer un mouvement dans le temps et dans une certaine direction, pour éviter les inconvénients des termes habituels (‘‘intégration’’, ‘‘construction’’), et enfin pour souligner une analogie entre les métamorphoses de ce corps politique et les ‘‘rites de passage’’. Ces rites, ces pratiques cérémonielles qui assurent une continuité symbolique dans les moments de rupture d’une vie individuelle (naissance, baptême, mariage, couronnement…), Arnold Van Gennep les a analysés il y a un siècle en aiguisant notre regard à propos des formes intermédiaires à même de lier un stade à un autre. D’où le rôle de premier plan que jouent dans notre Passage les entre-deux que sont le seuil, la porte ou le pont, symboles figurant d’ailleurs sur les billets en euros ; d’où l’importance — qui se révèle capitale — qu’il y a à distinguer entre un pas et un saut ; d’où l’attention qu’il convient de porter aux noms et au fait de rebaptiser instances et institutions.

    « Histoire d’un commencement : ce livre l’est parce qu’il scrute une genèse lente, poussée par les événements, sans chercher à fournir le dernier mot. L’Europe ne se réduit pas à quelques kilomètres carrés de bâtiments à Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg. L’Europe est à un passage. Et nous avec elle. » (Avant-propos, extrait)

     

    QUATRIÈME DE COUVERTURE


    CouvLuukvanMiddelaar.jpg
    Ce livre raconte un événement lent et majeur : la genèse d’un ordre politique européen. 

    Il évite le jargon et les poncifs des manuels ; ceux-ci cachent bien plus les enjeux du pouvoir qu’ils ne les éclairent. Il ne spécule pas une quelconque finalité. Il n’est pas « pour » ou « contre » l’Europe – peut-on l’être d’ailleurs ?

    Le Passage à l’Europe distingue trois sphères européennes. La sphère externe, celle du continent et de l’ancien « concert des nations » ; la sphère interne des institutions et du Traité, source de grandes attentes ; enfin, imprévue et non perçue, une sphère intermédiaire, celle où les États membres, rassemblés autour d’une même table, se découvrent peu à peu coresponsables d’une entreprise commune, parfois malgré eux. Cette sphère intermédiaire, dont le Conseil européen des chefs d’État ou de gouvernement est devenu l’expression institutionnelle, est le théâtre des tensions entre l’un et le multiple. Tensions qui font la force et la faiblesse de l’Union comme en témoigne la crise de l’euro. 

    Livre d’histoire, en ce qu’il prend au sérieux l’expérience des hommes politiques qui ont façonné l’Europe depuis soixante ans : l’importance des mots, la soif des applaudissements, l’implacable pression des événements.

    Livre de philosophie, en ce qu’il veut savoir ce qu’est la politique avant de trancher sur l’existence d’un corps politique européen : qu’en est-il, en Europe, de la capacité à prendre des décisions contraignantes, à agir dans le flux du temps, à établir un lien avec les gens ?

    L’un et l’autre, en ce que l’auteur considère que la vérité de la politique ne se comprend que dans le temps.

     

    couvpoliticide.pngNé en 1973, Luuk van Middelaar, philosophe et historien, ancien chroniqueur au quotidien NRC Handels- blad, est lauteur de Politicide. La Mise à mort du politique dans la philosophie fran- çaise (1999). Après avoir travaillé tant à Bruxelles, au sein du cabinet d’un commissaire européen, qu’au Parlement néerlandais, il est depuis 2010 la plume du premier Président du Conseil européen, Herman Van RompuyLe Passage à l’Europe a remporté le prix Socrate 2010 récompensant le meilleur livre de philosophie écrit en néerlandais.