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traduction - Page 25

  • Le Hollandais membru

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    CHARLES PERRAULT

    & L'HUMANISTE BATAVE

     

     

    PerraulPortrait.pngDans Parallèle des Anciens et des Modernes en ce qui regarde les Arts et les Sciences (1688), Charles Perrault met en scène quelques personnages – le Président, le Chevalier, l’Abbé –  qui disputent des mérites respectifs des auteurs antiques et des auteurs chrétiens. Cette querelle, qui remonte aux débuts de l’ère chrétienne, pose la question de l’héritage païen ; elle permet aussi au père du Chaperon rouge de s’opposer à Racine ou encore à Boileau. Dans le troisième dialogue, nos protagonistes abordent, non sans touches burlesques, les « Arts purement spirituels, comme l’Éloquence et le Poésie ».

    Une bonne connaissance du grec et du latin leur semble à tous trois indispensable pour réfléchir sur ces sujets. Ils poussent leur raisonnement plus loin, abordant au passage le problème de la traduction : « Est-ce connaître les Auteurs que de ne les connaître par des traductions ? chaque langue n’a-t-elle pas ses grâces et ses élégances particulières qui ne peuvent passer dans une autre, surtout en Éloquence et en Poésie ? » avance le Président, défenseur des Anciens. Opinion que vient corroborer, mais en partie seulement, le partisan des Modernes, l’Abbé : « J’avoue qu’on a peine à bien juger d’un Poète Grec ou Latin sur une Traduction en Vers Français […], mais quand la Traduction est en Prose, et qu’elle a été faite par un habile homme, je soutiens qu’on y voit aussi bien les sentiments et les pensées de l’Auteur que dans ses propres paroles ». L’Abbé va jusqu’à soutenir qu’il est parfois préférable de lire une excellente traduction que le texte original dont certains points obscurs peuvent nous échapper.

    Les trois hommes en viennent à parler de l’impossibilité de posséder une langue étrangère dans toutes ses finesses. C’est alors qu’il est question d’un Hollandais « persuadé de savoir notre langue alors qu’il n’en a qu’une connaissance livresque* ».

     

     

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    Le Chevalier

    […] Je lisais dernièrement un Madrigal composé par un Hollandais à la louange de Louis du Gardit Médecin Flamand, qui a fait un Livre pour prouver que l'âme raisonnable ne s’unit point au corps qu’il ne soit organisé. Voici le Madrigal.

     

    Louis du Gardit

    At un bon esprit

    Et raison sortable

    Quand par un soin dru

    Fourre en corps membru

    L’âme raisonnable.

     

    Le Président

    Ce Madrigal est ridicule.

     

    Le Chevalier

    Il l’est assurément. Vous auriez cependant de la peine à convaincre l’Auteur que son Madrigal n’est pas Français.

     

    Le Président

    Vous vous moquez.

     

    Le Chevalier

    Je ne me moque point, il vous soutiendra que at un bon esprit, est aussi bon que a-t-il de l’esprit, a-t-elle du bien, a-t-on dîné, et qu’il n’y a pas moins de raison à mettre un t, entre a et un, qu’entre a et il, et qu’entre a et elle, puisque c’est la même

    cacophonie qu’il faut également éviter, et que comme on conjugue je bats, tu bats, il bat, on peut conjuguer de même, j’ai, tu as, il at. Il ajoutera encore qu’on parle ainsi dans le Lyonnais, dans la basse Bretagne et en plusieurs autres Provinces du Royaume. Il soutiendra ensuite que si l’on dit fort bien un parti sortable pour signifier un parti convenable, on peut dire une raison sortable, pour dire une raison convenable, une raison qui convient au sujet dont il s’agit. À l’égard de soin dru il prétendra que l’Épithète de dru étant une métaphore prise des oiseaux, elle fait un sens figuré plus noble et plus poétique que les Épithètes d’assidu ou d’empressé dont il se serait servi, s’il avait écrit en prose.

     

    Le Président

    Voilà qui va le mieux du monde, mais comment défendrez-vous, fourre en corps membru ?

     

    Le Chevalier

    Je le défendrai fort bien. Il s’agit de dire que l’âme raisonnable non seulement entre dans le corps humain pour s’y unir, mais qu’elle s’introduit et s’insinue jusque dans

    les plus petites extrémités de toutes les parties, ce que le mot de fourre exprime parfaitement. Pour corps membru, il y a un peu plus de difficulté à le soutenir, parce que membru ne signifie pas simplement qui a des membres, mais qui a de forts membres, bien gros, et bien nourris ; mais cet Étranger qui sait que vêtu veut dire simplement qui a des vêtements, pelu qui a du poil, cornu qui a des cornes, branchu qui a des branches, n’a-t-il pas raison de croire que membru signifie simplement qui a des membres ? Quand on n’est conduit dans l’étude des Langues que par l’Analogie, par la Grammaire, et par les Livres, il est impossible qu’on ne tombe pas en une infinité de fautes semblables et plus grossières.

     

    Le Président

    S’il est vrai, comme vous le prétendez, que ni vous ni moi ne sachions que fort imparfaitement la Langue Grecque et la Langue Latine, nous avons tort de vouloir juger de la différence qu’il peut y avoir entre l’Éloquence des Anciens et celle des Modernes.

     

    L’Abbé

    Cela ne conclut pas, car bien loin que je dise que pour juger de l’Éloquence d’un Auteur il faille parfaitement savoir toutes les délicatesses de la Langue où il a écrit, et bien loin que le raisonnement que nous venons de faire tende à nous interdire la

    connaissance de la question que nous traitons, il va au contraire à y appeler une infinité de gens d’esprit que l’on veut en exclure, parce qu’ils n’entendent pas le Grec et le Latin, ou qu’ils ne les entendent pas parfaitement, ce qui est une injustice, car encore une fois il ne s’agit pas de décider de l’Élégance du style des Auteurs dont ils ne diront rien, mais de leur bon sens et de leur éloquence, dont ils peuvent juger aussi bien et aussi sainement que Turnèbe et Casaubon**.

     

     

    charles perrault,hollande,conte,littérature,latin,grec,traduction,françaisCe conte de Perrault n’a cessé de se réécrire depuis puisqu’il existe toujours des auteurs d’expression néerlandaise qui tentent d'écrire en langue française, voire de traduire leurs œuvres dans la langue de Perrault. 

    * Charles Perrault, Contes, textes établis et présentés par Marc Sorian, Paris, GF-Flammarion, n° 666, 1991, p. 19. Nous reprenons à cette édition le titre « Le Hollandais membru ». La brève citation sur le Hollandais est empruntée à son introduction (p. 19).

    ** Adrien Turnèbe (1512-1565) et Isaac Casaubon (1559-1614)  étaient de grands latinistes et hellénistes.

     

     

  • Fantômes en Flandre

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    LE TRIOMPHE DE LA MORT

    ou la firme littéraire Teirlinck-Stijns

     

     

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    « Il faisait presque nuit ; la fatigante tâche du jour accomplie, je m’étais assis à ma fenêtre et dirigeais machinalement mes regards vers la lune ou bien me créais, dans les nuages qui passaient, des milliers d’images ou de fantômes. J’étais las, mécontent même, et les fantaisies que mon esprit évoquait en subissaient l’influence. Tout me paraissait effrayant et triste. Je voyais des géants, à califourchon sur des monstres, qui, de leur gueule grimaçante, vomissaient une écume fumante ; des silhouettes de Titans qui brandissaient des blocs de rochers comme s’ils voulaient en écraser la terre ; des cadavres empilés les uns sur les autres, comme si un combat homérique venait d’avoir lieu. Plus loin s’élevait une suite de collines, dont le pied se baignait dans un lac sombre où les étoiles se reflétaient à peine ; et derrière ces collines, dans le lointain, s’étageaient des montagnes hautes comme le ciel, couronnées d’épaisses forêts et de châteaux aux donjons en ruines. Mon imagination me faisait voir des cavernes, des abîmes, des gouffres, des têtes de démons convulsionnées par la colère, des satyres, des nains, des serpents : horribles spectacles qui me faisaient frissonner malgré moi. Et je pensais : si je puis me livrer à de telles divagations, est-il étonnant que le trop naïf villageois peuple d’êtres surnaturels tout ce qui l’entoure ? Nulle ferme bâtie à l’écart qui n’ait sa légende, nul champ solitaire où il ne revienne un esprit, nul carrefour auquel ne se rattache une histoire de revenant ; nul tilleul isolé au pied duquel on n’ait enterré une ou plusieurs sorcières. Le campagnard ignorant réfléchit peu, tout lui semble surnaturel ; quoi de surprenant alors qu’il connaisse tant de terrifiants récits ? Ce que je vais raconter se passa dans un petit village de la Flandre et l’on y tient encore aujourd’hui cet événement pour mystérieux et surnaturel au possible. »

    Isidoor Teirlinck

    PortraitTeirlinckIsidoor.gifCes lignes qui ouvrent le récit reproduit ci-dessous ont été écrites il y a plus de 130 ans par un duo d’écrivains flamands : Isidoor Teirlinck (1851-1934) et son beau-frère Reimond Stijns (1850-1905) (ils avaient épousé deux soeurs). Entre 1877 et 1884, ces deux hommes publièrent à quatre mains un nombre assez impressionnant de nouvelles, pièces de théâtre, poèmes et romans dont le populaire Arm Vlaanderen (Pauvre Flandre). Une production et une façon de procéder qui ne manqueront pas de susciter des commentaires, par exemple ceux d’un littérateur flamand, Hendrik De Seyn Verhougstraete (1847-1926), dans le mensuel Le Livre (1881, p. 455-456) à propos des cinq premières œuvres de ceux que certains baptisèrent les « jumeaux » :

    « Voilà cinq ouvrages sortis de la plume de la firme littéraire Teirlinck-Styns.

    « Comme Erckmann-Chatrian, les conteurs alsaciens universellement connus, MM. Teirlinck et Styns, se sont associés pour produire leurs œuvres en commun.

    « Je me fais difficilement une idée de la façon dont on travaille pour produire un livre en commun : les écrits d’un auteur sont une partie de lui-même, et l’identification nécessaire des idées de l’un avec celles de l’autre me semble offrir de telles difficultés qu’elle me paraît impossible à réaliser. Et cependant cette collaboration existe ; journellement il paraît des livres dont l’auteur est une double personnalité. Serait-ce que la nature a créé des caractères mutuellement sympathiques ?

    « Et cette dualité d’auteur ne serait-elle pas cause de cette dualité de style et de sentiments qui se fait jour dans leurs productions ? D’un côté, des passages d’un romantisme et d’un sentimentalisme outré, et d’un autre, des pages charmantes de réalisme véritable, de tableaux pris sur le vif.

    « Mais ne nous attardons point à rechercher des causes qui nous échappent et revenons à nos auteurs.

    « Jeunes tous deux, – ils n’ont que trente ans, – ils ont déjà produit des œuvres que la critique a été unanime à louer.

    « L’influence de notre grand romancier Conscience se fait fortement sentir dans leurs œuvres. Comme lui, ils peignent la vie flamande, le paysan flamand avec ses vertus et ses travers.

    « Leurs deux premiers romans, Bertha van den Schoolmeester et Frans Steen, sont d’une couleur sombre. Dans le premier, c’est la lutte de l’amour et de l’argent qu’ils nous montrent en donnant, comme remèdes aux malheurs et aux souffrances de la vie, le courage et la patience.

    Reimond Stijns

    PortraitReimondStijns.jpg« Déjà dans cette première œuvre se découvrent des qualités d’écrivains qui se développeront dans leurs œuvres suivantes. Nous y aurions voulu moins de promenades sentimentales et plus de vie réelle chez les amants : Bertha est une fille éthérée. Mais c’est un premier essai ; et puis, convenons-en, cette idéalisation de l’amour tombe bien dans le goût du peuple flamand. L’amour que nous décrit Conscience dans toutes ses œuvres, n’est-ce pas un amour idéal ? Celui-là existe-t-il réellement, ou du moins existe-t-il à l’état de règle générale ? Et, là où on le trouve, n’y est-il pas né à la suite des lectures assidues des œuvres de Conscience ?

    « N’en voulons donc pas trop à Teirlinck-Styns s’ils ont suivi cette voie ; c’était un sûr moyen d’arriver au succès.

    « Frans Steen est l’histoire d’un enfant trouvé ; histoire bien triste, et malheureusement de nos jours encore trop vraie. La peinture de la location des orphelins et des vieillards pauvres est navrante. Cette coutume de louer les orphelins et les vieillards au moins offrant est une tache sur notre civilisation ; on voudrait croire que cela appartient aux siècles passés ; mais malheureusement la réalité des faits est là ; les communes non encore pourvues d’orphelinat et d’hospice mettent leurs orphelins et leurs vieillards en pension chez les habitants, au moins offrant. Quelle est la situation morale et physique de ces malheureux ? elle se laisse deviner.

    Gedichten en Novellen nous place dans un autre milieu. Ici les écrivains ont sacrifié à la muse, et leur sacrifice ne doit pas lui avoir été désagréable. Sans se vouer à la poésie, ils nous ont donné quelques jolis vers. Le cycle : Het Koren se recommande par sa vivacité d’allures, la justesse d’expression et d’exactitude dans la description des hommes et des sentiments de la nature.

    «  Une novelle qui nous a plu avant toute autre, c’est: Uit het Normaalschoolleven, la vie à l’École normale. Comme c’est vrai d’un bout à l’autre ! Quiconque a passé par là ne contredira point les auteurs. Ce surveillant sous le sobriquet de Zwarte, nous l’avons tous connu, cet homme sans cœur, s’ingéniant à briser tout sentiment humain dans le cœur de ses élèves. Ces surveillants-là se rencontreraient-ils donc partout ?

    « Baas Colder est l’histoire d’un Harpagon de village, histoire terrible et tellement vraisemblable qu’on la croit arrivée.

    « Mais ici encore se rencontre cette dualité dont nous parlions en commençant, et qui se fait sentir dans tous les ouvrages de Teirlinck-Styns. A côté des descriptions de la nature les plus réalistes et les plus exactes, se rencontrent des personnages agissant d’une façon toute conventionnelle. Non pas que les sentiments soient mal exprimés, qu’il n’y ait pas de figures typiques ; la langue et le style sont irréprochables, les figures principales sont bien décrites, mais elles n’agissent pas toujours assez d’après la réalité. Si les auteurs parviennent à faire agir leurs personnages avec toute la réalité de la vie, ils produiront des chefs-d’œuvre que nous pourrons placer à côté de ceux de nos meilleurs maîtres.

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    « Aldenardiana, recueil de cinq nouvelles se passant dans les environs d’Audenarde, nous prouve qu’ils tendent vers ce but : tout romantisme conventionnel, pour nous donner la nature et les hommes tels qu’ils sont.

    «  Ah! la nature! comme ils la peignent ! et les paysans flamands, ils les ont bien fouillés.

    « Qu’ils dirigent maintenant leurs investigations vers un autre coin de la société ; qu’ils élargissent ainsi le cercle de leurs travaux, en restant fidèles à la ligne de conduite qu’ils ont suivie jusqu’ici en moralisant le peuple par la lecture, ils pourront compter sur des succès durables.

    « Ajoutons encore qu’ils se sont aussi essayés au théâtre, et que leur drame Lina Donders et leur drame-lyrique, Stella, ont été représentés avec succès. »

    Le même critique affirmera dans le même périodique (1882, p. 406), qu’en Flandre, à l’époque, il n’y a « que Teirlinck-Styns et G. Segers qui soient parvenus à percer, et dont les œuvres portent un cachet propre ».

    Tous deux enseignants à Bruxelles, Teirlinck et Stijns s’efforcèrent d’éduquer le peuple à travers des écrits pessimiste et souvent anticléricaux (Pauvre Flandre est plus un livre de combat qu’un grand roman). Reimond Stijns continuera de produire seul des romans, d'abord plus ou moins dans la tradition de Hendrik Conscience, puis en adoptant une trame naturaliste. Certains l’ont d’ailleurs considéré comme le précurseur du naturalisme flamand ou, pour le moins, comme l’auteur d’une épopée naturaliste cruelle : Hard labeur (Dur labeur, 1904), un roman dur où pointe encore une note romantique, son livre le plus achevé.

    De son côté, après la collaboration avec son beau-frère, Isidoor Teirlinck écrira des nouvelles « rurales » plus impressionnistes, d’autres truffées de vocables dialectaux, et se consacrera surtout à des travaux portant sur la botanique, la magie, la dialectologie, le folklore… dont certains sont disponibles en version française… Il est l’auteur d’un dictionnaire de l’argot (auquel collabora d’ailleurs H. de Seyn-Verhougstrate), de Contes flamands… Le seul fils d’Isidoor Teirlinck s’est également fait un (pré)nom dans la littérature : Herman Teirlinck (1879-1967) compte en effet parmi les plus grands auteurs d’expression néerlandaise du XXe siècle, auteur en particulier du beau roman bruxellois Het ivoren aapje (Le Singe d’ivoire) dans lequel le personnage Lieven Lazare est inspiré de Léon Bloy que le Flamand avait rencontré à quelques reprises.

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    présentation d'Isidore Teirlinck & Raymond Stijns

    dans Six nouvelles

     

    « Superstition », reproduite ci-dessous, est extraite du recueil Six nouvelles publié en 1880 (H. de Seyn-Verhougstrate n'en parle pas dans sa critique) comme n° 54 d’une collection qui répondait au souci des auteurs de diffuser leurs œuvres auprès du peuple. Fondée par le sénateur Ernest Gilon (1846-1902), la Bibliothèque Gilon (Verviers) plaçait en effet en épigraphe à ses volumes la formule suivante : « Un livre volumineux et d’un prix élevé peut être comparé à un vaisseau qui ne peut débarquer ses marchandises que dans un grand port. – De petits traités ressemblent à de légers bateaux qui peuvent pénétrer dans les baies les plus étroites, pour approvisionner toutes les parties d’un pays. » Cette série de la fin du XIXe siècle, qui publiait 2 volumes de 100 pages par mois, visait à édifier le peuple dans un esprit d’inspiration maçonnique ; parmi les auteurs les plus réputés figurant dans cette collection, on relève des écrivains – Camille Lemonnier, Léopold von Sacher-Masoch… –, mais aussi nombre de vulgarisateurs des sciences : Camille Flammarion, Stanislas Meunier…

    TriompheDeLaMortDétail.jpgSix nouvelles contient quatre proses tirées des Gedichten en Novellen (Poèmes et nouvelles) évoqués plus haut et sans doute en grande partie rédigés par Stijns – « Bonheur détruit (Croquis) », « Scène de la Vie du Peuple », « Un Souvenir de l’École normale » et « Nelleke (Croquis) » – et deux qui avait paru dans un périodique (Nederlansche Dicht- en Kunsthalle) : « Superstition (Récit) » et « Deux Jours de Kermesse (Croquis) ». Il s’agit de textes d’une qualité inégale. « Scène de la vie du peuple » (un veuf qui a sombré dans l’alcool décide de se suicider afin que ses deux filles soient recueillies par l’orphelinat et aient au moins de quoi manger) et « Un Souvenir de l’École normale » sont des évocations larmoyantes.

    Il est dommage que les auteurs, dans « Deux Jours de Kermesse (Croquis) », ne brossent pas un tableau coloré des fêtes foraines de l’époque ; ils optent en réalité pour une morale – mise en garde contre la légèreté du sexe faible – qui restitue les désillusions d’un jeune homme éprouvant ses premiers émois amoureux. On ne peut s’empêcher, en relisant aujourd’hui une telle nouvelle, de relever une note comique, de même d’ailleurs que dans « Bonheur détruit (Croquis) » et « Nelleke (Croquis) » tant la naïveté de Teirlinck et de Stijns rejoint celle de leurs personnages, ces modèles de villageois qu’ils ambitionnaient de tirer de leur ignorance. On voit là combien la morale de substitution qu’ils opposaient à ce que prônait le clergé était redevable à cette dernière et restait prisonnière des clichés bourgeois. Le personnage central est à chaque fois un homme même si le Nelleke de la nouvelle éponyme partage les premiers rôles avec son épouse acariâtre, « la noire Thérèse », bien plus âgée que lui, et avec un coq auquel celle-ci tient plus qu'à tout. Dans l’ensemble, les dialogues sont peut convaincants. En restituant mœurs et coutumes des années 1875, certaines scènes présentes une valeur historique : les auteurs nous proposent par endroits une photo de la rue bruxelloise de l’époque (voitures des laitières tirées par un attelage de chiens, à l’aube). Avec « Nelleke », et d’un certain côté « Bonheur détruit » – le bonheur simple d’un vieil instituteur se trouve réduit pour ainsi dire à néant à cause d’une seconde d’inadvertance –, « Superstition » est sans doute le texte le plus abouti. Il possède qui plus est une dimension fantastique, quelques touches comme issues du Triomphe de la mort de Bruegel ou de quelque autre tableau flamand. La mort guette d'ailleurs presque dans chaque histoire de Teirlinck-Stijns. On regrettera toutefois la fin de la nouvelle où tout est expliqué, où la visée moralisatrice des auteurs reprend le dessus.

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    Georges Eekhoud, Mercure de France, 15/01/1906

     

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    Deux mots sur la paire de traducteurs

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    J. Elseni (pseud. de Jean-Baptiste Jamnoulle ou Jansoulle) et François Gueury(-Dambois) ont traduit ensemble d’autres œuvres du néerlandais (flamand) pour la Bibliothèque Gilon :

    Pierre Geiregat, Douleurs & Joies du Peuple, 1882, n° 84.

    Virginie & Rosalie Loveling, Scènes Familières, 1883, n° 102.

    Mme Courtmas, Tante Sidonie. Dedans ou dehors. La Fleur de Cleyt, avec une préface de Paul Fredericq, 1883, n° 107.

    Teirlinck-Stijns, Baas Colder, 1883, n° 113.

    Mme Courtmans, La Perle du Hameau, 1884, n° 132.

    Pierre Geiregat, Où git le Bonheur, 1884, n° 137.

    Jean Micheels, Benjamin Franklin, 1885, n° 160.

     

    J. Elseni a en outre traduit seul Myosotis et Trois récits de grand’père de Pierre Geiregat (1828-1902), un auteur gantois aujourd’hui totalement oublié, lui-même traducteur de Henry Havard.

     

     

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  • L'Indonésie d'Augusta de Wit

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    AugustadeWit0.png

     

    Une styliste délicieuse


    Si Multatuli, Louis Couperus, Eddy du Perron, Jeroen Brouwers, Maria Dermoût et Hella S. Haasse demeurent les écrivains majeurs des Pays-Bas dont les noms restent liés à l’Indonésie, plusieurs de leurs compatriotes, nés ou ayant vécu dans l'immense colonie, ont enrichi la littérature néerlandaise. Augusta de Wit (1864-1939) fait partie de ce groupe. Née sur l’île de Sumatra, elle passera une partie de son enfance aux Indes avant de suivre sa scolarité en Hollande et en Angleterre. De retour pour quelques années sur sa terre natale, elle sera enseignante à Batavia puis journaliste, une carrière qu’elle poursuivra au XXe siècle, entre autres à Berlin, Paris, aux Pays-Bas, en Bavière et en Prusse, de manière à subvenir à ses besoins puisqu’elle restera célibataire. Elle publiera des chroniques en anglais dans le Singapore Straits Times qui seront réunies sous le titre Facts and fancies about Java. Revenue en Europe, elle écrira – outre des romans et des nouvelles – pendant de nombreuses années des critiques sur la littérature étrangère, en particulier allemande et anglaise. Ces activités l’amèneront à correspondre avec Rilke, le poète Thomas Hardy ou encore D.H. Lawrence. Elle a aussi laissé des articles sur des auteurs français. Ainsi, Dick Gevers, dans l’article « La réception d’Octave Mirbeau en Hollande » peut-il écrire : « En 1918, Augusta de Wit, critique littéraire du journal libéral Nieuwe Rotterdamsche Courant (01/12/1918), compare Mirbeau à Herman Heijermans, un de nos auteurs les plus engagés de cette époque, et rend hommage à “la manière implacable” dont Mirbeau dénonce les tares de notre société. Et elle ajoute : “Mais sous l’implacabilité avec laquelle il dit ce qu’il croit être la vérité, quel désir infini de tendresse, quelle pitié de ce pauvre cœur humain !” »

    AugustaPortrait.pngDeux paradoxes dominent la vie de celle en qui Alexandre Cohen a vu une « styliste délicieuse » : alors que la politique n’était pas sa tasse de thé – elle a écrit qu’elle avait toujours refusé la lutte des classes et la haine qu’éprouvaient les « rouges » à l’égard d’une partie des hommes –, elle sera pendant quelques années membre du parti communiste (Sociaal Demokratische Partij) en raison de ses positions anticolonialistes avant d’opter pour un socialisme « religieux » proche de ce que défendait Hendrik de Man ; d’autre part, si elle cherche dans ses livres à comprendre l’âme javanaise, elle le fera en employant une prose d’un grand raffinement, inspirée du symbolisme, et selon un cadre de pensée tout à fait occidental. L’essentiel pour elle n’était pas tant de « comprendre » les Indes néerlandaises que d’en donner, dans un souci esthétique, une vision « pleine de rêverie romantique pour le pays et sa population autochtone » (A. Romein-Verschoor). Il ne fait aucun doute qu’elle a porté un grand amour et à la nature et aux gens de l’archipel.

    L’enthousiasme que sa prose « distinguée » et « noble » a soulevé chez artistes et critiques, on le retrouve sous la plume d’un universitaire d’expression française : Augusta de Wit « a voué son talent à la peinture de la grandeur et des souffrances, de la splendeur et des misères du monde colonial hollandais ; mais elle a voulu, avant tout, étudier l’âme cachée des 
peuples de Java. Parmi les écrivains d’aujourd’hui qui nous parlent des 
Indes à côté de Couperus et de Borel, Augusta de Wit a son mérite et son 
originalité. Orphée dans la Dessa est un petit chef-d’œuvre et la Déesse qui 
attend, un grand et noble livre.

    Elle met en scène surtout l’Européen confiant en sa richesse, son intelligence, son organisation, ses machines, venu à Java pour faire fortune
sans plus et qui rêve uniquement de spéculations industrielles à gros 
bénéfices. Elle lui oppose le peuple javanais appauvri, réduit à l’état de bétail humain, qui se venge lâchement de l’Européen, détraque ses machines, vole ses buffles, mais qui vit pourtant en communion d’âme avec 
les esprits des champs et des bois, qui a sa mythologie, ses usages, une 
vie intérieure intense et une imagination ardente et désordonnée. Tout est conté fort simplement et met à nu la cruauté de ces rencontres de deux
races. La note personnelle d’Augusta de Wit, outre la splendeur de son 
style et les qualités littéraires de la langue qu’elle emploie, c’est une certaine notion de grande pitié humaine, une profonde sympathie pour ceux que le monde écrase ou ignore ou bafoue. » (J. Lhoneux, « Profils de romanciers hollandais », Revue germanique, 1910, p. 198). Johannes Tielrooy reconnaît lui aussi certaines qualités à la femme de lettres : « Mme Augusta de Wit, styliste parfaite, fournit, dans ses beaux ouvrages un peu froids, quelque chose comme une série d’images du monde. Son grand bonheur semble être de contempler les spectacles de la vie et de les comprendre […]. Chez elle, le réalisme s’enrichit d’une poésie qu’on dirait classique. » (La Littérature hollandaise, 1938, p. 34)

    Même si le grand poète Martinus Nijhoff a pu critiquer avec virulence la prose très plastique d’Augusta de Wit – le communiste Theun de Vries fera de même –, certaines de ses œuvres ont parfaitement résisté au temps. On relit avec plaisir et admiration ses souvenirs et évocations des Indes néerlandaises (entre autres « De Boegi roepen den avondwind »), les pages sans pareilles qu’elle a consacrées aux papillons (Gods goochelaartjes) et aux vents qui soufflent dans l’archipel, ses nouvelles et récits où s’exprime une aspiration aristocratique à la beauté.

    AugustadeWit1.pngQuelques-uns de ses textes ont été traduits en français : la nouvelle « De Jager » (« Le chasseur ; histoire javanaise », trad. A.D.L. Mague, La Revue de Hollande, I, 1915-1916) et le court roman Orpheus in de dessa (Orphée au village, trad. E.J. Van Hasselt & Isabelle Rivière, La Revue hebdoma- daire, n° 27-28, 7et 14 juillet 1928). Dans Le Monde nouveau, Paul Eyquem a lui aussi transposé quelques pages de la nouvelliste (« Histoire du Joueur de flûte et de la belle danseuse »). En anglais, six de ses proses ont été réunies sous le titre Island India (1923).

     

    Bibliographie

    Facts and fancies about Java, Singapore, 1898 (traduit en néerlandais en 1905 par Cornelie van Osterzee sous le titre Java. Feiten en fantasieën).

    CouvAugusta3.gifVerborgen bronnen (Sources cachées),
1899 (nouvelles tra- duites en allemand par Else Otten : Feindschaft. Das höchste Gesetz, 1903).

    De godin die wacht (La Déesse qui attend), 1903 (roman traduit en allemand par Else Otten : Die Göttin, die da harret, 1908).

    Orpheus in de dessa (Orphée dans le village indonésien),
1903 (traduit en allemand par Eva Schumann : Orpheus in Java, 1928).

    Het dure moederschap (La Maternité chère payée), 1907 (traduit en allemand par Else Otten : Eine Mutter, 1908 ; un des rares livres d’Augusta de Wit dont l’action n’est pas située en Indonésie).

    Natuur en menschen in Indië (Nature et hommes aux Indes néerlandaises), 1914 (recueil de chroniques).

    De wake bij de brug en andere verhalen (La Garde près du pont et autres nouvelles), 1918.

    De drie vrouwen in het heilige woud (Les Trois femmes dans la forêt sacrée), 1921 (recueil de quatre nouvelles : « De drie vrouwen in het Heilige Woud » ; « Aan het strand » ; « De Jager » ; « Gezichten op Zee »).

    De avonturen van den muzikant (Les Aventures du musicien), 1927.

    De wijdere wereld (Le Large monde), 1930.

    CouvAugusta4.pngGods goochelaartjes (Les Petits Prestidigitateurs de Dieu),
1932 (récits poétiques sur les naturalistes et les papillons).

    Drie novellen (Trois nouvelles), 1939.

    Een witte angora en enige mensen (Un angora blanc et quelques gens), 1965.

    .......................................

    Augusta de Wit a par ailleurs publié en 1910 une collection de contes de différents pays.


    Voir en allemand

    L. Simoens, « R. M. Rilke und die Niederländische Schriftstellerin Augusta De Wit » (sur la correspondance entre R.M.Rilke et l’écrivain néerlandais Augusta De Wit), Germanic Notes Lexington, n° 1, 1984, p. 7-10.

     

    les 2 photos sont tirées d'un ouvrage d'Augusta de Wit


  • Willy Spillebeen, poète

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    Aux extrêmes de la Flandre

     

     


    poésie,littérature,flandre,néerlandais,traduction,spillebeenNé le 30 décembre 1932 à Westrozebeke, village de la Flandre occidentale, Willy Spillebeen a élaboré en plus d’un demi-siècle une œuvre considérable : environ 35 romans et recueils de nouvelles (dont certains pour adolescents), une douzaine d’essais consacrés à des poètes, de nombreuses critiques, des traductions (Romain Gary, Pablo Neruda, Emmanuel Looten, Federico Garcia Lorca, Charles De Coster, Rafael Alberti …) sans oublier une dizaine de recueils de poésie dont le plus récent s’intitule Liefde, het enige (P, Louvain, 2006). Au fil des pages, loin du brouhaha, les yeux rivés sur la Lys qui, à quelques mètres de son bureau, dessine la frontière entre la Belgique et la France, l'écrivain se raconte et raconte quelques êtres au destin singulier dans une prose d’une rare maîtrise. Madame Perrine Galand-Hallyn a à juste titre souligné la beauté et la singularité du roman Énée ou la vie d’un homme (Aeneas of de levensreis van een man) qui propose, en douze chapitre, une réécriture de l’Énéide du point de vue d’Énée, à la fois « je », « tu » et « il » dans la narration.

    L’anthologie bilingue Le Cortège fastueux de la langue (Lannoo, 2004) propose quelques poèmes de Willy Spillebeen en traduction française. En voici un autre (en deux volets), « La Balançoire », emprunté au recueil Liefde, het enige. C’est ce même poème - « De schommel » - que l’auteur lit, dans la version originale, sur l’enregistrement vidéo.

     

     

    La balançoire

     

    pour Elisa

     

     

    1

     

    La fille sur la balançoire

    lance un œil craintif de biche

    à la renverse. En haut l’enfant.

    En bas presque femme.

     

    Monde entrouvert. Elle

    n’est déjà plus ici

    loin d’être là-bas.

     

    En haut. Elle caresse le talus,

    animal d’aimable fourrure,

    crinière de peupliers,

    haubert d’une abbaye.

    Et par les forêts bleues,

    à couvert loin d’ici

    s’égare son imaginaire.

     

    En bas. Trop jeune encore.

    En bas : marcher entre

    les fleurs au bord du talus,

    avec déjà de vagues désirs,

    peut-être de la mélancolie,

    celle d’adieux à venir ;

    entrer dans la maison.

     

    Monde entrouvert. Porte

    qui année après année

    ira s’ouvrant toujours plus.

     



     

    2

     

    La fille sur la balançoire

    et le talus vert

    qui dévale avant

    de se refaire lointain.

    Escarpolette de la terre

    s’en va s’en vient.

     

    Espace : essaim d’abeilles

    qui bourdonne autour de la fille

    et comme une pendule tictaque

    et cliquette la balançoire

    longue seconde en haut

    longue seconde en bas

    et au-dessus des maïs

    s’élève la poussière du pollen.

     

    Étouffante chaleur de midi.

    Réfugiée dans l’ombre, dentelle

    foisonnante de la vigne,

    sur son visage assoupi

    et tout près de ses cils

    la boucle pour ainsi dire parfaite

    d’une brindille qui se fait chenille

    avec une tête de cobra,

    de chouette noctuelle,

    d’un sage barbu d’Inde.

     

    Et ensuite tête de mort.

     

    La fille ouvre les yeux

    grands sur le jardin,

    où le soir, aux couleurs

    délavées des fleurs,

    fait l’automne et la nuit,

    avec son noir incolore,

    l’hiver – plus tard.

     

    trad. Daniel Cunin

     

    Œuvres poétiques de Willy Spillebeen :

    De Spiraal, De Bladen voor de poëzie, Lierre, 1959.

    Naar Dieper Water, à compte d’auteur, Menin, 1962.

    Groei-Pijn, Desclée de Brouwer, Bruges, 1966.

    Gedichten 1959-1973 - Een teken van leven, De Standaard, Anvers, 1974 (tous les poèmes).

    Ontwerp van een Landschap, Desclée de Brouwer, Bruges, 1977.

    Woorden in de Stroom, PEN 102, Heideland, Hasselt, 1978 (anthologie, choix de l’auteur).

    Voorbij de populieren, Lannoo, Tielt, 1982.

    Dubbelspoor, Lanno, Tielt, 1983 (50 poèmes accompagnés de 50 dessins d’André Deroo).

    Land van Vergeten, Poëziecentrum, Gand, 1995.

    De geschiedenis van een steenbok, P, Leuven, 2003 (anthologie, choix et préface de Patrick Lateur).

    Liefde, het enige, P, Louvain, 2006.

     


    Plusieurs articles de Willy Spillebeen portant sur la poésie néerlandaise ont été publiés en traduction française dans la revue Septentrion. Pour sa part, le périodique bilingue Les Pays-Bas français (n° 26, 2001) a donné, sous le titre « Nostalgie de la Flandre », un article de Michiel Nuyttens consacré à l'une des œuvres de Willy Spillebeen : Busbeke ou le retour chez soi (roman historique dont l’humaniste Ogier van Busbeke est le protagoniste ; l’auteur fait la part belle à la fiction tout en l’habillant dans le respect des données historiques).

     

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     De geschiedenis van een steenbok, Louvain, P, 2003

    (anthologie, choix et préface de Patrick Lateur)

     

     

  • Parution du Faiseur d'anges

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    LE FAISEUR D'ANGES

    EN LIBRAIRIE LE 21 JANVIER

     

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    Petite visite chez le romancier Stefan Brijs

    peu avant la parution de la traduction française de De engelenmaker

    Le Faiseur d'anges

     

     

     

    ...Quand j’entends les réactions de nombreux lecteurs, j’ai l’impression d’avoir réussi. Ils ont entre les mains une histoire qui ne s’arrête pas, qui est même relancée au moment où ils referment le roman. Le succès que le livre a rencontré en Flandre et en Hollande, mais aussi ailleurs puisqu’il est à présent traduit en une dizaine de langues, s’explique je pense par le fait que les gens en parlent entre eux : « As-tu lu Le Faiseur d’anges ? Mon Dieu, c’est atroce et en même temps fantastique. Lis-le, tu verras. » Depuis 2005, le succès ne se dément pas : chaque jour, de nouveaux lecteurs découvrent le roman et s’exclament : Waouh ! Ils expriment un sentiment d’abomination mêlé à de l’admiration.

    Stefan Brijs

     

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    Le Faiseur d'anges, trad. Daniel Cunin,

    éd. Héloïse d'Ormesson, 2010

     

     

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