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traduction - Page 22

  • Splash !

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    La poésie de Dirk van Bastelaere

     

     

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    Splash !, éd. Les Petits Matins, 193 p.

     

    LE MOT DE L’ÉDITEUR

     

    Le livre Dirk van Bastelaere propose ici une lecture/relecture de son œuvre au cœur de la postmodernité poétique européenne. Regroupés en séries, ses poèmes se réfèrent au cinéma hollywoodien, à la peinture contemporaine, aux standards du rock, mais aussi, ce qui est plus inattendu, aux figures de la piété christique.

    Un essai complète cet ensemble, où Dirk van Bastelaere donne un aperçu de ses talents de prosateur. Usant notamment des écrits et des concepts de Lacan, Barthes, Slavoj Žižek et Julia Kristeva, il définit sa poétique.

    Splash !, comme le laisse entendre son titre, est aussi une manière innovante, parfois provocante, de pratiquer la poésie comme une pensée en mouvement, une recomposition et un plaisir à expérimenter.

     

    « Tout comme l’atoll, la poésie historique est une structure toujours plus complexe et plus décentrée qui se construit autour du vide de la Poésie réelle, figurée par la lagune, mais présente de façon immanente, une absence structurellement nécessaire autour de laquelle s’est édifié le récif : telle était plus ou moins ma thèse. »

     

    Né en 1960, Dirk van Bastelaere est l’auteur d’une œuvre importante qui fait débat en Belgique et en Hollande, pays où la poésie a un impact collectif. 

     

     

     

    splash !

      

     

    D’une autre façon que du haut

    des gratte-ciel le plané

    au-dessus du bleu cobalt

     

    des piscines absorbe

     

    une fille en lui qui

    s’en revient comme cette même fille huilée.

     

    Pas tout à fait une seconde avant celle

    du

    splash ! assises petitement sur les corps osseux des autres

    et comme l’obscurité qui traîne, les ombres

    sous le soleil d’arums

    des bras des jambes

    des cyprès

    voués au déracinement.

     

    (trad. D.C.)

     

     

     

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    Recueils de Dirk van Bastelaere

    (Splash ! présente un large choix des trois derniers titres)

     

     Vijf jaar (1984)

    Pornschlegel en andere gedichten (1988)

    Diep in Amerika. Gedichten 1989-1991 (1994)

    Hartswedervaren (2000)

    De voorbode van iets groots (2006)

     

    Wwwhhooosshhh - Over poëzie en haar wereldse inbedding (2001) rassemble des essais de l’auteur dont « Stay back, please. Sur le réel de la Poésie comme traumatisme du poème » repris dans Splash !.

     

    Dans Hotel New Flanders (2008), Van Bastelaere propose, avec Erwin Jans et Patrick Peeters, une anthologie de 60 ans de poésie flamande (1945-2005).

     

     

  • Intermède Jacques Brel (1)

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    Jacques Brel chante en néerlandais

    Le Plat pays

     

     

    En guise d’hommage à toutes les personnes

    qui disent que le néerlandais est un patois

    ou tout au plus une langue qui « s'aboie ».

     

     

     

     

    MIJN VLAKKE LAND

     

     

    Wanneer de Noordzee koppig breekt aan hoge duinen 

    en witte vlokken schuim uiteen slaan op de kruinen, 

    wanneer de norse vloed beukt aan het zwart basalt 

    en over dijk en duin de grijze nevel valt, 

    wanneer bij eb het strand woest is als een woestijn 

    en natte westenwinden gieren van venijn, 

    dan vecht m’n land... mijn vlakke land...

     

    Wanneer de regen daalt over de grauwe perken 

    op dak en torenspits van hemelhoge kerken, 

    die in dit vlakke land de enige bergen zijn, 

    wanneer onder de wolken mensen dwergen zijn, 

    wanneer de dagen gaan in domme regelmaat 

    en wollen oostenwind het land nog vlakker slaat, 

    dan wacht m’n land... mijn vlakke land...

     

    Wanneer de lage lucht vlak over het water scheert, 

    wanneer de lage lucht ons nederigheid leert, 

    wanneer de lage lucht er grijs als leisteen is, 

    wanneer de lage lucht er vaal als keileem is, 

    wanneer de noordenwind de vlakte vierendeelt 

    wanneer de noordenwind er onze adem steelt, 

    dan kraakt mijn land... mijn vlakke land...

     

    Wanneer de Schelde blinkt in Zuidelijke zon 

    en elke Vlaamse vrouw flaneert in zonjapon, 

    wanneer de eerste spin zijn lentewebben weeft 

    of dampende het veld in julizonlicht beeft 

    wanneer de zuidenwind er schatert door het graan, 

    wanneer de zuidenwind er jubelt langs de baan, 

    dan juicht mijn land... mijn vlakke land...

     

     

    traduction Ernst van Altena

     

     

     

     

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    un des recueils de chansons françaises

    traduites par Enst van Altena

     

     

  • Piqûres

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    Poème & vidéo de Paul Bogaert

     

     

    PIQÛRES from Paul Bogaert on Vimeo.

     

     

     

     

    Piqûres

     

    Nous voyons ici l’éclat de l’espoir

    d’une chance, qui s’est accroché à ce jour,

    à ces façades, cette expérience.

     

    Question de quelques minutes.

     

    L’odeur de tapis neufs, une exhalaison de liqueur.

     

    On a bossé jusqu’au milieu de la nuit.

    Le contraste est énorme.

     

    Quand au lever du soleil le dernier bleu de travail a disparu,

    le site s’est mis à chauffer :

    • l’œuvre du cocktail de fatigue et d’attentes

    qui déclenche des émotions, ternit peau et cheveux ;

    • l’œuvre de personnes qui, dévouées et récalcitrantes,

    des semaines durant, phrase à phase,

    jusqu’à ce que…

     

    L’ambiance est bonne.

     

    Finalement…

     

    - D’abord celle des parents, douce mais claire. Dans sa figure.

     

    - Oiseau moderne ?

     

    - Oui.

     

    - C’est un oiseau moderne dans ta tête,

    qui t’importune en trois langues !

     

    - Ça s’est bien passé.

     

    - Celle de ses enfants à elle. On peut y aller franchement.

     

    - Test 1 - 2 !

     

    - Parfait.

     

    - Dans ton cerveau, y a pas assez de place.

    Alors libère cet oiseau.

     

    - C’est presque fini.

     

    - Et maintenant ?

    - Phrase 3 du mari et des amis.

    - En une fois ?

    - En une fois.

     

    - À cause du feedback dans ses ailes

    l’oiseau se retrouve empêtré dans des lacets Larsen.

    Après quoi il s’étrangle dans son commentaire en live.

     

    - Nous sommes prêtes.

    - Bien joué.

    - Signe ici.

     

    Question de quelques minutes.

     

     

    traduit du néerlandais par Daniel Cunin

     

     

     

    Paul Bogaert en français : ici & ici

     

     

  • Hadewijch - Lettre 9

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    La neuvième lettre

    du recueil de la mystique Hadewijch

     

     

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    Vol. I de l'édition J. van Mierlo des Lettres de Hadewijch,

    Standaard Boekhandel, 1947

     

     

    texte moyen néerlandais (éd. J. van Mierlo)

     

    God doe v weten lieue kint wie hi es Ende wies hi pleghet met sinen knechten Ende nameleke met sinen meiskenen Ende verslende[n] v in hem Daer de diepheit siere vroetheit es daer sal hi v leren wat hi es Ende hoe wonderleke soeteleke dat een lief in dat ander woent Ende soe dore dat ander woent Dat haerre en gheen hem seluen en onderkent Mer si ghebruken onderlinghe ende elc anderen Mont in mont ende herte in herte Ende lichame in lichame Ende ziele in ziele Ende ene soete godlike nature doer hen beiden vloyende Ende si beide een dore hen seluen Ende al eens beide bliuen Ja ende bliuende.

     

     

    Lettre IX

     

    Dieu te donne de savoir chère enfant qui il est

    Et comment il agit avec ses serviteurs

    Et en particulier avec ses jeunes servantes

    Et qu’il t’engloutisse en lui

    Là où est la profondeur de sa sapience là il t’apprendra ce qu’il est

    Et l’incroyable douceur avec laquelle un aimé habite dans l’autre

    Et l’habite tellement de part en part

    Qu’aucun d’eux ne se reconnaît plus

    Mais ils jouissent réciproquement l’un de l’autre

    Bouche dans bouche et cœur dans cœur

    Et corps dans corps

    Et âme dans âme

    Et une douce nature divine par eux deux fluant

    Et eux deux demeurent un à travers soi-même

    Et eux deux entièrement pareils à l’autre

    Oui le demeurant

     

    traduction Daniel Cunin

     

     


    Ay, in welken soe verbaerd de tijt, chant 45 de Hadewijch

     

     

  • La Comtesse des digues

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    Un roman de la « châtelaine de Missembourg »

     

      

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    Editions Labor,  coll° Espace Nord, n° 6, 2000

    préface Jacques Sojcher, lecture Vincent Vancoppenolle

    Couverture : Theo Van Rysselberghe,

    Voilier sur l’Escaut (détail), 1892

     

     

     

    O vieille maison blanche en l’étang reflétée,

    La douceur répétée

    De ce nom, toute enfant, je l’aimais: « Missembourg »

    Un son vif, puis un lourd.

     

    Mais le sens de ce nom me fut longtemps mystère…

    Jusqu’au jour où mon père,

    Rangeant de vieux papiers, pensivement me dit :

    « C’est aux temps interdits

     

    Que la maison qui nous abrite fut nommée :

    Les églises fermées,

    Vers les quatre-vingt-treize, des prêtres proscrits

    Ont dit la messe ici. »

     

    Missembourg… Missembourg… chant long, « château des messes »

    Tout le passé se dresse…

     

     

    Marie Gevers (1883-1975) fait partie de ces écrivains flamands qui ont choisi le français pour écrire leur œuvre. Son fils Paul Willems (1912-1997), qui lui succèdera à l’Académie royale de langue et de littérature française de Belgique, fera d’ailleurs de même. Née à Edegem, près d’Anvers, Marie Gevers a passé sa vie dans la grande maison familiale de Missembourg, laquelle sert de cadre à plusieurs de ses livres. Les strophes citées ci-dessus fournissent une des versions relatives à l’origine du nom de la vieille demeure. Outre son œuvre, elle a laissé un certain nombre de traductions de romans et contes d'auteurs flamands et néerlandais.

    Le roman le plus célèbre de Marie Gevers, La Comtesse des Digues (1931) – avec lequel Mensen achter de dijk (1949) de son confrère et compatriote Filip de Pillecyn (1891-1962) n’est pas sans présenter des parallèles – offre une merveilleuse évocation d’un coin des Flandres et d’un monde aujourd’hui disparu. Beautés de la nature, métiers d’antan, menaces que font peser les éléments, sentiments qu’éprouve l’héroïne Suzanne tiraillée entre plusieurs hommes dont l’un, le beau et fort Triphon, incarne la nature et un autre, Max Larix, la bourgeoisie cultivée, sont les ingrédients majeurs de cette histoire qui se déroule sur les bords de l’Escaut, le grand amour de l’héroïne : « Elle songeait vaguement que Triphon avait “mangé à la cuisine” avec Jo et que Larix se promenait en quelque sentier boueux. Elle trempa sa main droite dans l’étang, s’amusant du cercle de fraicheur à ses doigts… une bague de fiançailles avec l’eau… parfois à son poignet : “ainsi l’anneau de la chaine qui me retient à l’Escaut”… Puis creusant sa main, elle y ramenait un peu d’eau – l’âme de l’Escaut – et la laissait couler entre ses doigts joints. Elle pêcha ainsi un de ces petits têtards qui pullulent dans les mares : “Je pêche l’âme de l’Escaut dans un trou à brochet… et je ramène une larme noire”. »

     

    La maison de Missembourg

     

     

    Le mot de l’éditeur

     

    L’histoire intrigante et passionnante d’une femme amoureuse d’un homme et d’un fleuve. Parviendra-t-elle à concilier ces deux amours si différents ? C’est le roman du fleuve, de l’Escaut-roi, du mariage, toujours à préserver, des eaux avec les terres qu’elles irriguent et qu’elles minent. C’est le roman d’une femme attachée au fil des saisons, à la surveillance des digues, au combat d’amour avec l’eau. Mais il arrive que les digues cèdent, que le désir soit plus fort. Alors il faudra que la Comtesse des digues choisisse et qu’elle trouve entre l’homme qu’elle va épouser et le fleuve une nouvelle harmonie.

     

     

    Sur la langue employée par l’auteur

     

    La Comtesse des Digues – comme d’ailleurs la plupart des œuvres de Marie Gevers –, révèle de diverses façons son appartenance à un espace linguistique bilingue ou même plurilingue. Ce sont évidemment d’abord les nombreux patronymes et toponymes flamands qui enracinent ce texte dans un « terroir » linguistique bien précis, au même titre, d’ailleurs, que les paysages évoqués, les allusions au folklore, à l’artisanat local, à la flore et à la faune. Mais il y a plus : on observe que la langue française tend à s’y faire vernaculaire, accueillante aux expressions populaires en flamand, aux apports lexicaux étrangers dans les mots de la conversation (dag, proficiat, mijn beste), aux interjections en dialecte du pays de Weert. Un rapport dialogique s’instaure même par endroits avec la langue flamande : ce sont ces rapports, en ce qu’ils déterminent les modalités d’émergence d’une langue dans l’autre, qui retiendront surtout notre attention ici car ils constituent à notre avis la véritable histoire de ce texte. (suite)

     

     

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    Les Oiseaux gris

    roman de l’écrivain néerlandais Arthur van Schendel (1874-1946)

    traduit par Marie Gevers, Plon, 1939

     

     

    Entretien vidéo avec Marie Gevers : ICI

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    Deux textes de Marie Gevers

    « Le Pain du printemps » & « Soyez fidèles à Orion »

     

    En ligne sur Marie Gevers, un dossier de la revue Textyles :

    Alberte SPINETTE, « Marie Gevers ou les rythmes du monde »

    Anne JANMART, « Marie Gevers et Max Elskamp : de la rue Saint-Paul aux arbres de Missembourg »

    Cynthia SKENAZI, « Marie Gevers et Jean-Jacques Rousseau : affinité ou héritage ? »

    Christian BERG & Anne VERSTREPEN, « La langue dans la langue : une relecture de La Comtesse des digues »

    Vincent Vancoppenolle, « La composition de Madame Orpha et son histoire : quelques notes »

    Michel TORREKENS, « Madame Orpha : le "candiraton" ou la rumeur populaire »

    Xavier DEUTSCH , « Pour les peupliers de Paix sur les champs »

    Murielle BRIOT, « "Mais la cueilleuse de nénuphars demeure intacte..." »

    + Denis MALASI NGANDU, « Le Congo (Zaïre), le Rwanda, le Burundi dans Dialogues africains de R. Bodart et Des mille collines aux neuf volcans de M. Gevers »