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néerlandais - Page 4

  • Le poète Guillaume van der Graft

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    Parler à l’eau lente

     

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    Guillaume van der Graft (pseudonyme de Willem Barnard, Rotterdam 1920 – Utrecht 2010) est un poète et prosateur néerlandais. Auteur d’une bonne trentaine de recueils, il a réuni, au crépuscule de son existence, environ 300 de ses poèmes dans Praten tegen langzaam water. Gedichten 1942-2007. Een keuze (Parler à l’eau lente. Poèmes 1942-2007. Un choix, éd. de Prom, 2007, avec CD). De même, il a opéré une sélection parmi les milliers de pages de son Journal : Een dubbeltje op zijn kant. Dagboeken 1945-1978 (2005) et Anno Domini. Dagboeken 1978-1992 (2004), puis, en 2009 : Een zon diep in de nacht. De Verzamelde Dagboeken 1945-2005 (Un soleil tout au fond de la nuit. Journaux 1945-2005). Issu d’un milieu modeste, il a fait des études de littérature et de théologie. Pasteur de l’Église réformée néerlandaise (Nederlandse Hervormde Kerk) jusqu’en 1975, il a contribué à l’établissement de l’édition du Liedboek voor de Kerken (1973) et publié des études relevant de son ministère et plus largement de sa soif de saisir l'indicible.

    guillaume van der graft,willem barnard,poésie,pays-bas,néerlandais,protestantisme,hollande,littérature,traductionParallèlement, il n’a cessé d’édifier son œuvre littéraire, collaborant à diverses revues, publiant quelques pièces de théâtre ou encore le compte rendu de ses voyages en Angleterre, pays qu'il ché- rissait particulièrement: Papier als reisgenoot (Papier, compagnon de route, 1975). La théologie et la mythologie occupent une place prépondérante dans sa production poétique de même, d’ailleurs, que la sensualité ou encore le thème de l’écriture. Le volume Verzameld vertoog (1989) rassemble une bonne part de ses études et réflexions. Des ouvrages comme Stille omgang (1992), qui propose une méditation très personnelle sur la Bible, et Orthodox of niks (Orthodoxe ou rien, 2008), ainsi que divers essais sur la poésie, concilient fibre artistique et curiosité de l’homme religieux après que Willem Barnard fut devenu membre de l’Église vieille-catholique.

    Guillaume van der Graft était le père de l’écrivain Benno Barnard.

     

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    Dit schrijf ik onderweg

    gaandeweg onderweg naar een ergens

    zo elders dat het ook wel nergens wordt genoemd

     

    uitersten gaan elkaar vinden,

    zenit en nadir, noord nadert zuid

    en de voorraad wereld vermindert

     

    ik heb niet geschreven wat ik weet

    wat ik niet wist heb ik geschreven.

     

     

    Ceci je l’écris chemin faisant

    peu à peu en chemin vers un quelque part

    tellement autre part qu’on l’appelle parfois nulle part

     

    les extrêmes vont se toucher,

    zénith et nadir, nord et sud

    et la réserve en monde diminue

     

    je n’ai pas écrit ce que je sais

    ce que je ne savais pas je l’ai écrit.

     

     

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    Praten tegen langzaam water

     

    Praten zoals regenwater

    praat tegen langzamer water,

     

    transfiguratie van drift:

    een minnende mond, een beminde,

     

    samenzijn, namen verbinden

    met namen, in spiegelschrift

     

    weten hoe anderen heten,

    gaan tot de wieg van het licht.

      

     

    Parler à l’eau lente

     

    Parler comme l’eau de pluie

    parle à l’eau plus lente

     

    transfiguration de l’instinct :

    une bouche aimante, une bien-aimée,

     

    être ensemble, unir des nommés

    entre eux, savoir en écriture

     

    spéculaire le nom des autres,

    gagner le berceau de la lumière.

     

    (trad. D. Cunin) 

     

     

    Entretien (en néerlandais) avec Guillaume van der Graft

    ICI

    autre entretien vidéo : ICI

     

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     Teruggezongen, in memoriam Guillaume van der Graft, Baarn, Atlanta Pers, 2013 (hommage par 13  poètes)

     

    Dix poèmes de Guillaume van der Graft ont paru en traduction française dans Deshima, n° 7, p. 257-266.

     

     

     

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    André Troost, Dichter bij het Geheim: leven en werk van Willem Barnard/Guillaume van der Graft, 1998 (l'un des ouvrages consacrés au poète)

     

     

     

  • Tête à crack

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    La nouvelle Afrique du Sud

    selon Adriaan van Dis

     

     

    L'écrivain et voyageur néerlandais Adriaan van Dis cultive depuis de nombreuses années des liens singuliers avec l'Afrique du Sud (voir ici). Ancien militant anti-aparthheid, il porte aujourd'hui, à travers son alter ego Mulder, un regard ironique et désabusé sur ce grand pays. Son roman Tête à crack (Tikkop en langue originale), qui vient de paraître chez Actes Sud, est en quelque sorte l'histoire d'un idéal déçu.

     

    couvTêteàCrack.png

     

     

    LE MOT DE L'ÉDITEUR

     

    Quand Mulder revient passer quelque temps en Afrique du Sud à l’invitation de son ami Donald, il découvre avec stupeur que la fin de l’apartheid n’a nullement apaisé les relations entre Blancs et Noirs. Barricadés dans leur villa sur les hauteurs protégées d’un village de pêcheurs aux quartiers d’une extrême pauvreté, les voisins de Mulder tentent dans un premier temps de lui faire part des règles de prudence à respecter pour demeurer en paix.
    Mais Mulder, qui est – tout comme Donald d’ailleurs – un ancien activiste d’un mouvement d’extrême gauche ayant combattu l’apartheid dans les années soixante-dix, refuse d’évoluer dans un tel climat de méfiance, de se murer ainsi dans l’oubli des luttes et des amours passés.
    Quand il croise le chemin de Hendrik, un jeune métis complètement shooté au crack, Mulder semble touché par sa situation. Un sentiment que partage Donald. Mais leurs tentatives de “rééducation” de ce gosse perdu n’aboutiront qu’à réveiller d’anciens conflits, d’invincibles contradictions.
     
    AdriaanVanDisPortrait.jpgGrâce à de subtils éclairages, Adriaan van Dis esquisse le portrait d’une Afrique du Sud qu’il connaît parfai- tement. Il explore avec générosité l’ambivalence des Afrikaners bien qu’ayant lui-même pris part à la lutte anti-apartheid. Il compose ainsi un roman à la fois politique et d’une grande élégance esthétique, où se glisse l’autofiction tout en abîmes et rigueur mêlées.

     

     

    le début du roman : ici

     

     

    Adriaan van Dis parle (en anglais) de Tête à crack et de ses idéaux en compagnie d'Amos Oz

     

     

     

  • Arnon Grunberg

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    ENTRETIEN : ARNON GRUNBERG ET SES TRADUCTEURS FRANÇAIS

     

    Arnon Grunberg, l’un des écrivains néerlandais les plus brillants et les plus percutants de sa génération, s'entretient en français avec trois de ses traducteurs : Isabelle Rosselin, Olivier Vanwersch-Cot et Philippe Noble.

     

    Café littéraire organisé dans le cadre de la quinzaine néerlandaise. En partenariat avec le Royaume des Pays-Bas, le Réseau Franco-Néerlandais et Actes Sud. Hall de la Bibliothèque Universitaire centrale de Lille 3. MARDI 11 FEVRIER à 12h30 à 14h (l'entretien commence à la cinquième minute : lien)

     

     

    Arnon Grunberg, né en 1971 à Amsterdam, vit à New York et voyage dans le monde entier. Son activité de journaliste et notamment de reporter de guerre nourrit la vision impitoyable du monde contemporain qu’il développe dans ses romans. Ce maître de la dérision a produit en vingt ans une œuvre théâtrale, romanesque et essayistique abondante, couronnée par de nombreux prix et traduite en vingt-six langues. Parmi ses principaux titres disponibles en français, citons : Douleur fantôme, L’Oiseau est malade, Le Messie juif, Le Bonheur attrapé par un singe, Tirza, Notre Oncle. Les œuvres d’Arnon Grunberg sont publiées en France alternativement par les éditions Héloïse d’Ormesson et Actes Sud. Arnon Grunberg a publié également plusieurs romans et essais sous le pseudonyme de Marek van der Jagt, en particulier Histoire de ma calvitie (trad. Anita Concas, Actes Sud).

     

     

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  • Poèmes de Roland Jooris

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    Poésie pour Cy Twombly

     

     

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    R. Jooris, photo T.V.d.V.

    roland jooris,poésie,traduction,cy twombly,roger raveelNé en 1936 en Flandre, Roland Jooris a publié ses premiers poèmes voici plus d’un demi-siècle. Aujourd’hui, il est reconnu comme l’un des poètes majeurs d’expression néerlandaise. Sa poésie se caractérise par une formidable force d’expression et une grande pureté des lignes et du discours. Critique d’art, il a écrit sur l’œuvre des peintres Raoul De Keyser, Gust De Smet, Eugène Leroy, Dan Van Severen et Roger Raveel. Jusqu’en 2005, il était d’ailleurs le conservateur du musée Roger Raveel à Machelen-aan-de-Leie.

    À l’occasion de l’exposition Cy Twombly. Photographs 1951-2010 organisée au musée Bozar, il a été invité à écrire un poème à partir dune photographie de l’artiste américain.

     

     

    CY TWOMBLY: studio

     

    Samenhang 
    van chaos stug
     
    gedrongen aan de kant
     

    bijeen 

    als tussen antieke voetstukken 
    van zuilen het gemompeld 
    monumentale 
    de niet te duiden stilte 
    het wazige 
    dat een opgeveegd 
    vergeten is

    in zijn donkere kamer 
    ruimen de dingen 
    voor vermoeden 
    plaats 

     

     

    CY TWOMBLY : atelier

     

    Cohérence 
    du chaos rigide
     
    tassée sur le côté
     

    tout d’un tenant 

    comme entre le piédestal antique 
    de colonnes le monumental 
    grommelant 
    l’indéterminable silence 
    le vague 
    qui est un oubli 
    poussé au balai 

    dans sa chambre noire 
    aux suppositions 
    les choses font 
    une place 

      

    traduction D. Cunin

     

     

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    Studio (Lexington, 2009)

     

     

    De Roland Jooris, on peut lire en français une évocation

    de Pierre Reverdy : « Solesmes », in Deshima, n° 4, 2010.

     

     

    Roland Jooris lit son poème Zelfportret (Autoportrait)

     

     

     

    ZELFPORTRET

     

    Wat ongeschonden

    in hem huist

    het is geen zuiverheid

     

    het is geen kind

    dat met nog stompe letters

    schrijft

     

    het is een blik

    die rauw en ongenadig

    kijkt

    het is wat tegenstrijdig

    hem ontwricht

    en dwingt

     

    het is weerbarstigheid

     

     

    roland jooris,poésie,traduction,cy twombly,roger raveelAUTOPORTRAIT

     

    Ce qui demeure

    intact en lui

    ce n’est pas de la pureté

     

    ce n’est pas l’enfant

    écrivant encore

    avec des lettres obtuses

     

    c’est un coup d’œil

    cru et sans pitié

    qui regarde

     

    c’est ce qui contradictoirement

    le disloque et

    le force

     

    c’est l’esprit réfractaire

     

     

    traduction Frans de Haes

     

     

  • Splash !

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    La poésie de Dirk van Bastelaere

     

     

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    Splash !, éd. Les Petits Matins, 193 p.

     

    LE MOT DE L’ÉDITEUR

     

    Le livre Dirk van Bastelaere propose ici une lecture/relecture de son œuvre au cœur de la postmodernité poétique européenne. Regroupés en séries, ses poèmes se réfèrent au cinéma hollywoodien, à la peinture contemporaine, aux standards du rock, mais aussi, ce qui est plus inattendu, aux figures de la piété christique.

    Un essai complète cet ensemble, où Dirk van Bastelaere donne un aperçu de ses talents de prosateur. Usant notamment des écrits et des concepts de Lacan, Barthes, Slavoj Žižek et Julia Kristeva, il définit sa poétique.

    Splash !, comme le laisse entendre son titre, est aussi une manière innovante, parfois provocante, de pratiquer la poésie comme une pensée en mouvement, une recomposition et un plaisir à expérimenter.

     

    « Tout comme l’atoll, la poésie historique est une structure toujours plus complexe et plus décentrée qui se construit autour du vide de la Poésie réelle, figurée par la lagune, mais présente de façon immanente, une absence structurellement nécessaire autour de laquelle s’est édifié le récif : telle était plus ou moins ma thèse. »

     

    Né en 1960, Dirk van Bastelaere est l’auteur d’une œuvre importante qui fait débat en Belgique et en Hollande, pays où la poésie a un impact collectif. 

     

     

     

    splash !

      

     

    D’une autre façon que du haut

    des gratte-ciel le plané

    au-dessus du bleu cobalt

     

    des piscines absorbe

     

    une fille en lui qui

    s’en revient comme cette même fille huilée.

     

    Pas tout à fait une seconde avant celle

    du

    splash ! assises petitement sur les corps osseux des autres

    et comme l’obscurité qui traîne, les ombres

    sous le soleil d’arums

    des bras des jambes

    des cyprès

    voués au déracinement.

     

    (trad. D.C.)

     

     

     

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    Recueils de Dirk van Bastelaere

    (Splash ! présente un large choix des trois derniers titres)

     

     Vijf jaar (1984)

    Pornschlegel en andere gedichten (1988)

    Diep in Amerika. Gedichten 1989-1991 (1994)

    Hartswedervaren (2000)

    De voorbode van iets groots (2006)

     

    Wwwhhooosshhh - Over poëzie en haar wereldse inbedding (2001) rassemble des essais de l’auteur dont « Stay back, please. Sur le réel de la Poésie comme traumatisme du poème » repris dans Splash !.

     

    Dans Hotel New Flanders (2008), Van Bastelaere propose, avec Erwin Jans et Patrick Peeters, une anthologie de 60 ans de poésie flamande (1945-2005).